Forum Grand Corps Malade et slam

Réécriture pour la scène slam d'hier:

Dans la vie y'a des moments "tournants", y'a les déménagements                           .
A chaque recommencements, je me souviens des précédents
Alors je refais mon chemin, les grandes étapes de ma vie, marquées par les cartons portés
En y repensant il ressurgit des souvenirs de plusieurs épopées.
Car de studio en studio, j’me suis un peu baladée
En camionnette Paris et sa banlieue je l'ai revisité
Ou dans des voitures en break, impossibles à fermer!

Oui, j’ai fait des supers déménagements, dans le flottement de l’improvisation
Mais aussi des très chiants, trop organisés, les nerfs en implosion!
Ouai en famille pour moi c’est pas vraiment conseillé !
Sous la régence des parents, j'ai l'don pour tout faire déconner!
Je n’serai jamais un petit soldat, avec moi rien ne va droit
C'est pourquoi papa endosse à chaque fois, sa cape de mentaliste chef de chantier!

A ses côtés je revois ma mère qui arrive parée pour un combat de titan!
avec seaux, blouses, brosses, éponges et gants!
Et sa collection de produits, pour tout éliminer!
Je me souviens ma résignation, et leurs regards dépités...
Parce qu’ils n’ont jamais compris pourquoi
Je n’ai jamais été la petite fée du logis, qui pourrait les inviter, comme il se doit!

Je les entends me sermonner parce que je fume beaucoup trop
Une fois la pièce vidée, la preuve est sous mon nez!
Sur les murs, les emplacements restés blancs derrière mes meubles et tableaux !
Tu as deviné! Y'a plus qu'à se mettre au pinceau!

C’était plus drôle avec les potes quand même…
Les plus motivés pour rendre service!
Mais au final ils sont beaucoup moins que ce que tu pensais au départ
Ils ne sont pas 12, si tu as de la chance, ils sont 6!

J’en ai même fait un, on était…deux !
Mais bon c’était un déménagement à part
La fin d’une histoire... à deux, je quittais l’appart partagé
Merci en passant à la culpabilité qui l’a poussé à m’aider !
Mais c’était nos souvenirs à empaqueter
Je ne me voyais pas convier les proches pour nous assister
Encore moins ses potes qui seront contents de me voir partir
Avec qui il va retrouver les bons vieux délires!

Avec mes amis, c’est presque devenu un rituel!
Un déménagement, c’est plein de joie, toujours un peu irréel!
C'est une nouvelle vie à fêter alors on n’est pas très sérieux
On préfère déconner pour pas trop réaliser ce qu’il va falloir se taper, et tant mieux!

Tout le monde s’installe comme si une soirée débutait
On prend son café, son croissant, certains se mettent à rouler
Une clope puis deux, ça papote entre potes, et les filles échangent leurs derniers potins.
Les fou-rires vont bon train. Qu'est-ce qu'on est bien!
Tout le monde paraît avoir oublié ce qui nous a fait nous lever ce matin!
Je vois bien qu’on est loin de décoller !

« Déménager ? », ils en ont plus rien à foutre !
Il va falloir tout mon entrain et ma subtilité pour dynamiser les troupes !
Si je ne lève pas les fesses du canapé, personne ne va se lever!
Mais je perds pas le moral, j’écoute ma principale motivation :
Ce soir je dois pouvoir dormir dans mon nouveau chez moi alors action !
« Et si on commençait par le canapé? Non?… C'est pas une bonne idée ? »

J’me rappelle les grimaces que je cachais quand les meubles rentraient dans les murs...
Je priais au moindre dégât !
Ou quand dans la voiture, un coup de frein se terminait par un fracas!
Et ces têtes qu’on faisait face à un meuble à remonter, … sans notice!
Ce fameux lit en latte en particulier, que certains encore maudissent!
Même dans l’obscurité, à la bougie on terminait
Car l’électricité n’arrivait que deux jours après!

Je me rappelle aussi mes premières soirées, seule, quand les amis rentraient chez eux
Au milieu de mes cartons, je flottais un peu...
Je me servais un petit verre et j’enfumais le salon pour marquer les lieux
Il y avait un air de fête, de renouveau, tout était blanc, ça sentait le neuf, mon studio était beau !
Et j’ai aimé ces premières nuits passées sur la moquette…,
Parce que ce maudit lit avait eu le dessus!
Par la fenêtre sans rideaux, ces couleurs de feux, de phares, ces lumières de la rue...
Je m’endormais très tard, toute remuée par l’excitation du changement, et des « jamais plus ».
Je n’comptais pas les moutons, mais toutes les résolutions pour ce nouveau logement !
Si ça continue, je vais compter mes déménagements !


PS: merci à seb pour son texte qui m'a lancée dans celui-ci!

Dernière modification par écriturienne (15-12-2012 17:35:27)