Forum Grand Corps Malade et slam

Lorsqu’j’ai quitté l’nid familial, pour aller habiter seul tout, / je me suis dit c’est trop génial, d’être enfin libre j’en étais fou, / mais j’ai très vite déchanté, en voyant l’prix des loyers, / en île de France c’est abusé, et je n’pouvais rien monnayer.
J’ai donc opté pour la colloque, seule solution à ma portée, / sans savoir alors encore, c’que ça allait m’apporter, / comme putains d’désagréments, car depuis j’ai tout connu, / j’y ai vécu mes pires moments, voici un bref compte rendu :

J’ai d’abord du cohabiter, avec un mec toujours fonsdé, / qui n’quittait pas le canapé, sauf quand vraiment il d’vait pisser, / il enfumait tout notre appart, en enfilant les gros pilons, / et la baignoire servait de bac, pour accueillir sa plantation. / On se croyait en Jamaïque, mais sans le climat chaud et moite, / et je craignais de voir les flics, un jour ou l’autre perquise l’appart, / au bout de trois mois j’ai craqué, j’en pouvais plus de voir cette loque, / j’ai donc du tout rempaqueter, et j’ai cherché une autre Coloc.

Mais l’temps d’en trouver une nouvelle, j’ai un peu squatté chez un pote, / avec mon pauvre duvet poubelle, sur l’canapé tu parles d’un spot, / sans compter qu’c’mec était teuffeur, on se croyait à Ibiza, / j’devais me coucher à pas d’heure, entre bouteilles et bouts d’pizza. / Mais je ne pouvais pas la ramener, vu qu’je n’payais pas l’ loyer, / c’était déjà cool de m’héberger, dans le « confort » de son foyer, / dans ses soirées improvisées, j’ai même serré quelques coquines, /jusqu’à c’que trop alcoolisé, j’finisse par niquer sa copine. / ça mis un terme à l’amitié, qui jusqu’alors nous liait, / j’me suis retrouvé sur son pallier, encore à poil comme un tebè, / j’ai alors du récupérer, les sacs jetés par son balcon, / tous ses voisins se sont marrés, j’suis vraiment passé pour un con.

Puis j’suis tombé sur un appart, où des mecs vivaient à trois, / à 500 mètres de Montmartre, j’en fus d’abord fou de joie, / mais j’fus à peine débarqué, qu’déjà un des mecs me soula, / quand ma sÅ“ur vint pour manger, cet enculé il la dragua. / et il fit de même par la suite, avec chacune de mes amies, / tel un putain de parasite, il draguait tout cet abruti, / j’n’osais donc plus les inviter, sans compter qu’l’autre mec était sale, / le genre de porc à éviter, si tu veux pas qu’tes proies détalent, /  je n’sais même pas comment j’ai fait, pour n’pas choper une mycose, tellement c’t’appart me dégoutait, je développais une vrais psychose. / Y’avait ses cheveux dans la baignoire, y’avait ses poils dans l’lavabo, / et quand il chiait on pouvait voir, des traces noires de dépôt. / Quant au troisième colocataire, il n’était pas du genre méchant, / mais il voulait se foutre en l’air, dépressif la plupart du temps. / rien que d’le voir me déprimait, avec sa gueule de mort vivant, / j’ai donc quitté ces trois kemès, et j’ai changé d’appartement.

Le dernier se situait, dans le 20ème près d’Gambetta, / petit deux pièces où habitaient, un mec posé et sa nana, / je me suis dit la belle affaire, j’vais pouvoir enfin être pénard, / j’ai mon p’tit coin et ça va l’faire… tu parles en fait d’un traquenard. / Ces deux canards me gavaient, à se trouver des petits noms, / mon roudoudou, mon choubinet, j’en devenais fou de leur passion, / mais le pire c’était le soir, quand j’les entendais niquer, / moi tout seul dans mon plumard, j’me mettais à paniquer, / car si leur amour m’écœurait, quelque part j’étais jaloux, / qu’avaient ils faits pour être si niais, serais-je un jour un choubidou ? / Alors j’ai pris une décision, comme un putain d’coup d’pied aux seufs, / j’ai quitté la collocation, et à la place j’ai pris une meuffe !