Vous n'êtes pas identifié.
J'explique ... Spencer Tunick (j'invente pas le nom!) est le photographe américain qui prend les foules nues en photo... Il réalisait une de ses "performances" à Aurillac pour le festival cet été. Comme j'y étais et que je ne savais pas quoi faire à 5h du mat, j'ai décidé de nous inscrire mon Amoureux et moi, ça nous ferait un bon souvenir et une histoire à raconter à nos petits enfants !!! On attend toujours la livraison de la photo offerte pour notre participation mais j'en ai trouvé sur le net (ci dessous). Comme je participais chaque jour à la session slam organisée par Pilot Le Hot j'avais fais la connaissance de GulliVers un géant physiquement et excellent slameur. Le vendredi il a parlé de la séance mixte (environ 1000 personnes) et a cité mon nom!!! Le samedi je lui ai donc fait une réponse après avoir participé à une séance avec seulement des femmes (250) Voici les 2 textes, pour avoir les points de vue d'un jeune homme et d'une jeune femme...
Pour les chanceux qui savent jouer à "Où est Charly"... voilà la photo !!! :surprised:
Uploaded with ImageShack.us
Nu ==> Réponse à Spencer Tunick : On s’est mis à poil mais pas à nu
Texte de Michaël Don Gulmark (Gulli Vers)
On s’est mis à poil mais pas à nu
Ce matin, bien avant l’aube,
A l’heure où les festivaliers expirent campagne,
J’ai descendu la colline.
Sans amis ni z’artifices,
Destination le Chemin de la Côte de Buis,
Le Jardin Secret de Spencer Tunick.
On attend assis ou debout
Sur le bord de la route
Dans un joli bordel :
Hommes et femmes de tous âges
Aux motifs inconnus.
Des groupes de potes prennent l’apéro, c’est Bière O’clock !
Et les hommes seuls, comme en club échangiste,
Regardent leurs pieds car ils n’osent regarder les jolies filles…
Appréhension et excitation
Se mêlent et se mélangent au royaume des « zismes » :
Exhibitionnisme ? Voyeurisme ? Est-ce-qu’elle-sera-pas-trop-petitisme ?
Pas nudistes mais apoilistes !
On s’est mis à poil mais pas à nu
Ce matin, quand l’aube a poindu ses trous de nez,
A l’heure où la campagne soupire,
On a grimpé la colline.
Munis de nos parapluies noirs,
On marche comme un troupeau de con
A travers le pré dénudé de vaches –
Celles-ci ont été mises à l’écart
Elles n’en croiront pas leurs taches blanches
Et le feront savoir !
Destination la zone de déshabillage.
On se range bien sagement par lettre de l’alphabet
Dans l’attente du signal.
On nous informe que Spencer Tunick
Va s’adresser à nous !!!
La zone de déshabillage surplombe la colline Qui surplombe le village.
Un arc de cercle d’imbéciles tripotant leur parapluie ;
On nous avait donné un frein à ronger…
Et malgré les sourires de connivence
Je ne peux m’empêcher de penser à la zone de triage
Avant la douche nazie.
On s’est mis à poil mais pas à nu
Personne ne dit pourquoi il est lÃ
Mais c’est peut être ça le propos,
Etre simplement là .
Un joli troupeau d’humains,
Des anonymes sans singularité, une communauté.
Mégaphone, traduction tangente puis québécoise
Et le signal sous forme d’euphémisme « Déshabillez-vous ! »
Qui sonnait plutôt faux car chacun se mettait à poil mais pas à nu.
On était à poil mais pas à nu car on était TOUS à poil
Et pas celui qui attire l’œil dans les rues de Barcelone
Ou celle qui par ses dessous cache et aguiche.
Point de désir mais de la curiosité.
Point de désir mais l’éventail des ravages de la gravité :
Des fesses de toutes teintes
Qui remuent en cadence
Et le parapluie ouvert pointé vers le ciel.
On ne se montre pas, on est !
L’apoilisme c’est le confort,
C’est les yeux baladeurs,
Mais les sourires rieurs,
Sans oublier les grosses blagues de Bébert :
« Bouchez les trous ! », dit Spencer du haut de son échelle au mégaphone…
« On attend qu’ça ! », répondent les canaillous pour masquer leur gêne.
A poil, on ne voit que les visages et on reconnait les badauds qu’on a croisés à Aurillac :
Il y avait Gulliver, Germain et Guillaume
Et puis toi, toi, toi, toi et Miss Mots roses… :redface:
On s’est mis à poil mais pas à nu
Dans cette orgie de fesses, de seins et de mottes
Surgit comme une révélation l’idée de la monogamie.
Je pense à Rachel, alors que 10 ans et une mer nous séparent.
Il aura fallu que je me mette à poil pour que l’idée germe,
L’idée de refermer ma braguette,
De réaliser que mon sexe
C’est comme un troisième pouce opposable à toi.
Je me suis mis à poil mais pas à nu
Me mettre à nu serait de te demander de sortir avec moi.
Nue --> Réponse à Gulli Vers
Texte de Mademoiselle Mots Roses
Nue
Oui, je me suis mise à poil
J’me suis pas mise à nu
Gulli Vers a raison
On nous prend pour des cons
Tous à s’exhiber devant
Les vaches comme des moutons
Des culs, des bites, des seins, des chattes, des poils
On avançait comme du bétail
De là où on m’a placée
Trop loin sur le côté
Pour être sur la photo finale
Mais devant les journalistes amusés
Qui filment pour le journal
J’aperçois Gulli Vers
Qui tient son parapluie
Il est dans les plus grands
On ne voit plus que lui
Non, j’te charrie !
Gulli Vers faut qu’j’te raconte !
Parce que t’étais pas là ce matin
A 8h à la gare, on n’a pas pris le train
Pas de wagons de la honte
Mais on manquait d’entrain
On a toi et moi
Au moins une différence
Ce qui fait que tu n’as pas posé avec le drapeau de la France
J’parle pas des yeux
Des tiens j’ai pas vu la couleur
Juste quelques centimètres
Et pas seulement en hauteur
C’est visible, mais pas risible …
A la différence d’hier,
Les hommes ne vont p’t’être pas apprécier,
J’ai vu ce matin des corps sévèrement marqués
Certains n’auraient vu
Que des sourires gênés,
De drôles de positions allongées,
Des vulves de vierges,
Et des chattes de salopes
Des tickets de métro
Et de plus larges billets
Quelques unes n’hésitent pas à afficher : complet !
De belles effarouchées
Et quelques mamies
Sûrement des nymphos,
Des qui trompent leurs maris
J’ai vu.
J’ai imaginé
Un monde de femmes
Comme seules survivantes
D’un exode des mâles
Du mal et des maux
Des mots
Le corps des femmes parle
Souvent de choses plutôt tristes
On devine les bleus, les larmes
Est-ce qu’il voit ça « l’artiste » ?
Elles ont besoin de montrer leurs cicatrices
Accouchement compliqué
Ou cancer arraché
Les cœurs ensanglantés
Des amoureuses perdues
Les corps amputés
Des maladies vaincues
Les souvenirs allaités
Et des seins moins tendus
Les remords jamais oubliés
D’une date gravée
Celles qui ont avorté
Avant ou après la loi Veil
Hôpital ou aiguilles à tricoter
Elles ne seront plus jamais pareilles
Celles qui veulent vivre
Ou celles qui pour survivre
Ont déjà vendu leur corps
Qui ont égaré leur âme
Et la cherchent dans le décor
Des autres femmes
Elles n’écrivent peut être pas toutes de poèmes
Mais elles veulent toutes qu’on les aime
Comme elles sont, pour de bon
Pour zapper leurs problèmes
Quelques minutes par jour
Mais jamais pour toujours
Spencer Tunick n’en a rien à foutre
Et puis,
Il faut bien qu’il gagne sa vie
Ce putain d’américain
Qui paie pas son caf le matin
Mais déshabille des centaines d’humains.
On était toutes d’accord
Mises à poil mais pas à nu
On gardera jusqu’à la mort
Ce que lui n’a même pas vu
Les secrets que les corps chuchotaient
Sur les quais
Normalement j’écris des textes avec contraintes
C’est ma façon de laisser une empreinte
Si j’avais noté les remarques et les critiques
J’aurais pu faire un texte polémique
Pas le temps aujourd’hui,
Il fallait qu’j’te raconte
Gulli Vers t’avais raison
C’est le poème qui dénude
En tous cas dans le texte,
Vous m’avez tous vue
Nue.
Hors ligne
excellents textes!!!!! merci de les poster ici (je n'ai pas vu Charlie sur la photo! trop petite)
Bravo, et transmets mes hommages à Gulli (Ver?)
Hors ligne
T'as déjà tout lu !!!
Nous on sait où on est et on trouve qu'on se voit bien !!!
Dernière modification par Mademoiselle Mots Roses (12-11-2010 12:50:29)
Hors ligne
ah les contraintes
et poser nue, demande dans l'absolu
un sens aigu
de la derision de son moi profond
a moins que le narcisisisme
veritable poumon de l'égocentrisme
ait eu raison, de cette situation
apoilisme dans la campagne
et sans pagne pour l'exibitionisme
cet Americain vend bien c'est certain
les corps qui aspirent aux propos cabotins
un cul, une bite , une chatte
ce sont là des mots qui flattent
et Aurillac le fleuron de la nudité
Hors ligne
Supers textes!!! J'ai pas non plus trouvé tes fesses, mais j'apprécie les textes!!!
Hors ligne
C'est pas mes fesses que l'on voit !!!
Hors ligne
Merci Nouga c'est une expérience étonnante à vivre une fois !!! Mais je ne pense pas que je recommencerai si j'en ai l'occasion ! Il y avait des personnes âgées : après tout ce qu'elles ont vécu, c'était une vraie liberté !!!
Hors ligne
j'ai reconnu ton mollet
mollet dans la rosée
mademoiselle mots rose , vous voila devoilée
Hors ligne
comment tu sais pour mes mollets (j'ai fait un super complexe pendant des années mais ça va mieux !!! j'ai mis des jupes courtes pour la première fois cet été depuis l'école primaire !!!)
Hors ligne
le complexe du mollet est très repandue chez les jeunes filles, lol
Hors ligne
c'est pour ça qu'il m'est passé à 28 ans !!! (le Chéri ça aide aussi!!! ça m'a donné envie d'une petite jupe avec des roses...)
Dernière modification par Mademoiselle Mots Roses (12-11-2010 14:23:23)
Hors ligne
J'adore les deux textes mais je préfère le deuxième...
Dernière modification par Vague (12-11-2010 16:18:36)
Hors ligne
Excellent a la fois drôle et triste, fantaisiste et cruelle , j'aime
Hors ligne
Merci plutôt morose après avoir vu tout ça! Du coup le texte est sorti difficilement mais rapidement... Rien depuis, peur de la fausse couche peut-être
Hors ligne