Forum Grand Corps Malade et slam

Mes pas nonchalants
Commence, même pour moi, à être agaçants...
Sans but, je penses tout en avançant...
La nuit prend son air angoissant...
Tous mes sens s'éveille en zonant...
Etonnant!
Pour un vendredi soir
Je boite un peu en marchant, broyée par le noir
Ma nature est si bizarre
Paradoxale'ment aléatoire
Je m'étais pourtant juré de plus y foutre un pied
Mais l'âme lourde de rage
Refuse de tourner la page...

Les hangars apparaissent comme un mirage
Ici gît la vie et son partage
Lieu de démence et autres dérapages
Bordé de vieux bidons rouillés flamboyants
Qui illuminent la décadence et quelques souve'nirs de junk humiliants
Y'avait des magasins... avant
Mais le quartier à succombé avec le temps
Plus de façades, graff et pourriture
Murs défoncés, SDF et impures
Six grands box aux groupes électrogènes
Six grands box ou naissent et meurs les peines
Mais un seul à récolté ma haine
Celui du fond, où les coupes de champ' sont pleines
Le seul qui a une porte où pendent d'énormes chaînes
Et l'âme lourde de rage
Refuse de tourner la page...

Les deux premiers tableaux sont très laids
Marché aux drogues et squatte à camés
Ca sent la pisse et la merde à plein nez
Mais ça n'empêche pas les zombies d'y rester
C'est peut être cette odeur qui les a attiré
Y'a des jeunes paumés et des vieux en trin de'cuver
Mon regard est si froid qu'aucun vient m'emmerder
Mes pas se sont décidés, me voilà à côté...

Troisième parcelle immonde
Fist fucking et snuff abondent
Le royaume des hommes tordus
Le grand salon du cul
A travers leur froque ils titillent leur sexe tendue
En matant les jaquettes les yeux un peu perdus...

Il était donc logique
Qu'au box suivant on puisse libérer les triques
Sur le sol des matelas à disposition
Des épaves, mâles ou femelles, dénudés du croupion
Des mateurs passifs, poussifs, venue pour l'occasion
Des capotes souillées et des godes en guise de décoration
Si on ferme les yeux on entends quand même la perversion
Qui gémit, pleure ou crie presque dans un seul son
Je reconnais Eva, qui est en fait un garçon
On se'fait un signe de tête avant qu'elle ne rentre en action
Elle connait bien l'endroit, très vite tombent les pantalons...

Mais j'suis pas là pour ça, ni pour les jeux d'à côté
Des mecs se font latter par des boukis déshérités
Ceux qui transpirent trop repartiront sans leur blé
Et si ils l'a ramène ils se feront corriger, cqfd!
Et la réalité se chargera de les ache'ver
Près de la lumière y'a toujours la vieille et son boulier usé
Et l'âme lourde de rage
Refuse de tourner la page......

Mais la musique se rapproche.
Je jette mon bédo, mets les mains dans les poches
Mes pas retrouvent leurs traces on s'approche
Cette porte non plus n'a pas changé...
Les frères Wallis jugent les entrés
Ils sont face à moi avec de larges sourires
Domé ouvre cette putain de'porte, d'ailleurs inutile de lui dire...
A peine là on m'offre déjà un verre
C'est les réflexes de mes vieux démons qui gèrent
Dix minutes pour être bourrée histoire de me préparer
Ma côté a déjà grimpé, le ballet des billets est bientôt terminé
J'suis en t-shirt, à l'aise, toujours le regard baissé
Le taulier, maudit soit-il, me demande d'avancer
Et là c'est à mon tour d'expier mon addiction
A chaque box ses sensations
Les miennes sont douloureuses mais exaltent mes pulsions
Et puis je ne dis pas non au pognon
Aussi indispensable que les gnions
Et mon âme répand sa rage
Peut être pour tourner la page...

Je suis stoïque, statique, si j'abandonne on me'pique
L'adrénaline nostalgique jaillit, je veux toucher mon fric
Deux ou trois têtes de plus que moi
C'est pas grave, c'est pas ça qui m'arrète'ra
Les poings serrés, tous les yeux sur moi sont fixés
J'ai ranger mes bagues et mes cheveux sont attachés
Allez, le signal va arriver
Je sautille machinale'ment, je me sens si exitée
ça y est...
Ma rage explose, il prend sa dose
Les coups dans ma gueule n'ont pas le sens du touché
Le seul don que j'ai c'est de bien encaisser
Ceux qui ne m'ont jamais vu on l'air stupéfiés
La petite ronde'lette sait taper
Le combat est terminé et je ne saurais expliquer
Pourquoi je suis encore là à me'fritter
Mais mon âme contient la rage
J'avais pourtant tourné la page...

5h du mat, j'suis en kit, j'ai paumé mon portable
Je'me refais une beauté, faut que'je sois présentable
Mon col de t-shirt est déchiré va falloir s'expliquer
Parce que la reine de cette nuit à une famille à protéger
J'ai encore déconné, j'suis pas quelqu'un de respectable
Cette fois je vais mythoner faut que je sois pardonnable
"En rentrant je suis tombée" ça va peut être marcher
En même temps ça fait longtemps que j'les pas fais
Mais je ne connais que ça, cette tension palpable
Je dois donc nettoyer tous ce sang qui m'accable
J'ai même pas envie de rentrer, je suis vraiment à chier
Mon homme doit s'inquiéter, j'suis partit depuis 8h car on s'est disputé
Je lutte contre bien des choses, sauf ma propre nature incurable
De ne pas savoir Vivre je suis la seule coupable...


EkimoZ (qui porte bien son blaz pour le coup!)

[edit: j'ai rajouté la suite, que j'avais enlevé au départ!]

Dernière modification par EkimoZ (02-05-2010 16:16:34)