Forum Grand Corps Malade et slam

Voici un article trouvé par Nicole :


Si vous n'arrivez pas à lire, voici ce qui est écrit :

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GRAND CORPS MALADE SOIGNE LA POÉSIE

Le roi du slam a fait vibrer quelque 800 fans samedi, au Vingt-Sept de Rouillac . Une fin de tournée en apothéose. Même le père Noël est monté sur scène.
par  sylviane CARIN | s. carin@charentelibre.fr

Slam. Slam. Grand Corps Malade a régalé les quelque 800 spectateurs du «Vingt-Sept», samedi à Rouillac. Sa poésie est une bouffée d'oxygène dans le ciel plombé de décembre. Ses mots sont un bonheur quand les vitrines dégueulent de cadeaux, quand de Copenhague ne restent que les maux. Ses rimes cassent le rythme du quotidien. Et c'est très bien quand on aspire à changer d'air.

L'artiste alterne merveilleusement les morceaux a cappella, l'âme du slam, et les textes avec orchestre (piano, guitare, basse et percus). Les envolées-révolte, le SOS-planète et les déclarations d'amour. Sa poésie à fleur de peau est partout. Dans son «Midi 20», son premier album, comme dans «Les enfants de la ville», son second. Celui avec lequel il embarque Rouillac dans son périple d'un soir. Le dernier de sa tournée. Un adieu à 2009 avec un ultime clin d'?il: son régisseur déguisé en père Noël qui s'invite sur les planches.
L'enfant de la ville, l'enfant du bruit sort Rouillac de l'obscurité en deux temps, trois mouvements. «C'est beau une ville la nuit». Hommage à Bohringer et au passé.

«ça va chémar»

C'était hier, quand il était encore Fabien, quand le slam ne slamait pas. 2003. Il avait «de l'encre plein la bouche» et cette envie terrible «d'écrire à l'oral». Pour affirmer son «envie de vivre», ce «sixième sens» qui transcende le handicap. «Oiseau de l'orage», il est en «équilibre fragile» avec sa béquille improbable. «Entre souffrance et espérance». Il s'enflamme avec l'étincelle du «chercheur de phases» qui «ausculte les grains de sable pour dénicher la pépite». Engagé, hypersensible, il fait kiffer Rouillac qu'il empoigne à bras-le-corps. Il interpelle son auditoire. «L'adulte est un grand enfant qui croit qu'il sait». Écolo pour les écoliers, il dénonce les risques d'une école à deux vitesses qui creuse les fossés. Il célèbre la banlieue, Saint-Denis qui l'a vu naître et grandir. Un quartier cosmopolite «où on échange, où on se mélange». C'est là qu'il puise son inspiration. Son histoire. Celle des enfants des cités.

«La peau sur les mots», il revient à l'amour. Toujours. «Si un jour je suis un couple, je voudrais être nous deux». Malgré les cicatrices, malgré la crise et les accidents, «ça va chémar». C'est Grand Corps Malade qui le dit. On a envie de le croire.
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