Vous n'êtes pas identifié.
Salut tout le monde !
Là encore je ne vis rien, sinon quelques moutons de poussière. J'entrepris d'inspercter mon armoire. j'avais peut-être rangé le corsage et ne m'en rappelais plus. La sonnette retentit, interrompant mon enquête. Edward.
-Visite ! m'informa mon père du canapé où il était vautré.
Hésitation, Stephenie Meyer.
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krolyn a écrit:
Page 152
« J’imagine Souleymane petit, allez, viens avec moi.
Il est à la bibliothèque, attrape les livres sur la pointe des pieds, voilà comme ça. Chaque livre qu’il prend, il le regarde avec attention. A chaque livre, il Voyage au bout de la nuit, respire Les fleurs du mal, vit des Histoires extraordinaires et décide que Le Petit Prince, pourquoi pas, ce pourrait être lui. Alors que les autres se jettent dans la lecture, lui l’effleure, passe dessus, la caresse du regard et lui donne sa propre vérité. Et puis quel beau titre pour un livre : un gamin qui voyage sur les titres des livres.
Il dit :
- Je sais pas si ça te fait la même chose, j’écris pas souvent mais quand je vais écrire, je le sens, comme si la météo elle changeait, mais à l’intérieur, genre il va pleuvoir … Je cherche un papier et un stylo comme si j’avais la dalle et j’aime cet état et c’est là que ça naît. »
je kiffe !!!!! MErci !
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" La nuit de Fridières ne tombait pas, elle montait à l'assaut, elle prenait les maisons, les bêtes et les gens, elle suintait de partout à la fois, s'insinuait, noyait d'encre les contours des choses, des corps, avalait les arbres, les peirres, effaçait les chemins, gommait, broyait"
Marie-Hélène Lafon "l'annonce"
(je n'ai pas lu, j'ai juste trouvé cet extrait dans une revue)
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Le froid était une masse appuyée au ras de terre, pressurant toute vie hors des êtres. Une lumière blafarde venait du sud, mais le nord était sombre.
C'était là bas la nuit de six mois, la terrible nuit sans fin de l'Arctique. Aucun vent, seulement le froid, présence puissante, un froid aux couleurs bleuâtres, paralysant toute énergie, invitant au fatal sommeil. La tête pleine de mirages, de couleurs merveilleuses et de chants dont elle ignorait jusque là la beauté, Iriook errait sur la plaine
Yves Thériault " Agaguk"
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Pour Papi
La neige s'en est allée plus loin et la couche de nuages craque. C'est la débacle! Le vent s'engouffre par la fissure, l'agrandit, fendille la calotte de nues, la brise. Le soleil déborde, engloutit la forêt. Dans les remous et des courants, des vagues et des cascades, le vent pousse les nuages jusqu'à l'horizon et, après une pause, les culbute de l'autre côté.
Puis il revient vite, rassemble les retardataires et les nouveaux venus et les mène de l'autre côté des montagnes. En une demi-heure, le ciel est net comme un étang gelé.
Jean Yves Soucy "Un dieu chasseur"
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Merci,
Ca resume bien ce que j'aime de cet auteur.
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C'est ça que j'aime dans le lecture. Un détail minuscule attire votre attention et vous mène à un autre livre, dans lequel vous trouverez un petit passage qui vous pousse vers un troisieme livre. Cela fonctionne de manière géométrique, à l'infini, et c'est du plaisir pur. (...)
Je me demande comment cet ouvrage est arrivé à Guernesey... Peut être les livres possèdent-ils un instinct de préservation qui les guide jusqu'au lecteur idéal?
Le cercle de litteraire des amateurs d'épluchures de patates
Ann Mary Shaffer et Annie Barrows
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Page 278 – AU CŒUR DU SLAM : GRAND CORPS MALADE ET LES NOUVEAUX POETES d’Héloïse Guay de Bellissen
« Histoire de potes, oui. Histoires de frangins aussi. C’est comme ça que le chanteur Renaud parle de Karim et Fabien dans le slam qu’il leur a fait sur la scène du Café Culturel le 14 décembre 2007. »
Pour Karim, pour Fabien,
les détrousseurs de rimes,
défricheurs de quatrains,
sans dictionnaire de frimes.
pour ces petits frangins,
déjà bien plus grands que moi
qui m’enterreront demain,
si ce n’est pas fait déjÃ
je voudrais offrir ce slam
un peu ripoux, bancal
rigole pas ma p’tite dame,
ou j’te slame une mandale
Ca sera mon tout premier
je vous vois venir les tapettes,
pourvu que se soit le dernier
qu’vous vous dites en cachette
pour Fabien, pour Karim
et pour tous vos potos,
j’ai torché ces pauvres mots
ce matin au bistrot
j’vais vous les balancer,
a cappella, vaut mieux,
j’vais pas vous imposer,
en plus ma zique de vieux
ça sera pas un hommage
plein de clichés, d’lieux communs,
style : « Putain j’ai la rage,
vous écrivez trop bien »
comme j’suis un poil pudique,
je vais pas vous sucer,
pis surtout pas en public
on est pas chez Cauet
pour Karim, pour Fabien,
qui parfois me citez
au milieu de quelques-uns
dont vous vous prétendez
un petit peu les enfants,
voir les héritiers,
j’vais vous retourner le compliment
de manière détournée
j’vais chercher la petite bête,
dans vos slams, dans vos bouches,
même si j’aime vos textes,
j’aime enculer les mouches.
alors je vous dirai,
que malgré tout l’amour
que j’ai pour vos couplets,
ça manque un peu d’humour
et que malgré la passion,
que m’inspire votre vécu,
ça manque un peu de nichons,
ça manque un petit peu de cul
Pour Fabien, pour Karim,
porte-voix des cités,
quand j’analyse vos rimes,
j’me dis un peu : « Fait chier ! »
y a quand même d’autres mots
que périphérique ou keufs
pour parler de vos ghettos
parlez-moi de vos meufs
au lieu de vous répandre
sur les banlieues d’embrouilles,
dites-moi si vos femmes bandent
quand elles pensent à vos couilles
plutôt que poétiser,
fraternité, marmots,
dites-moi quand vous niquez,
si elles crient « Renaud ! »
pour Karim, pour Fabien
qui ont que le mot police
à longueur de quatrains
quand j’attends clitoris,
qui disent 9 – 3
pour parler de leur pays
quand moi j’attends qu’ça baise
comme des dieux à Saint-Denis
vous me parlez de la lutte
pour des vies moins tragiques,
mais jamais des turluttes
derrières la basilique
des gamins qui ont la frite,
d’leurs espoirs, d’leurs envies
mais jamais des coup de bites
dont ils sont tous sortis
pour Fabien, pour Karim
quand l’premier rime en sein,
et le second en pine,
je vais conclure enfin,
sans rajouter de couplet,
sans hymne à la sodo,
sans les culs à bouffer
qui manquent à vos brûlots
je termine mon poème,
mon slam un peu vulgos,
pleine de mouille et de sperme,
qui ne choquera que les craignos
j’vous autorise quand même
si vous me trouvez trop nul,
quand je vous dis je vous aime,
à me répondre on t’encule.
De Renaud
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je ne vais pas mettre d'extrait du livre juste quelques images
Roger Leloup et avant tout un auteur de BD mais là il s'agit d'un roman
bien évidemment il n'a pas pu le faire sans quelques illustrations :
L'écume de l'aube
Roger Leloup
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Krolyne! merci pour ce texte! la vidéo de ce jour là est sur le forum dans "vos liens" grand moment, vas le voir!
http://www.grandcorpsmalade-fan.net/for … 744#p30744
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"
Si les rêves meurent en traversant les ans et les réalités, je garde intacts mes souvenirs, sel de ma mémoire.
Je t'invoque. Le passé renaît avec son cortège d'émotions. Je ferme les yeux. Flux et reflux de sensations: chaleur et éblouissement, les feux de bois; délice dans notre bouche gourmande, la mangue verte pimentée, mordue à tour de rôle. Je ferme les yeux. Flux et reflux d'images...
"
Mariama Ba, "une si longue lettre"
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La nuit, quand j'entends une motocyclette, sans pot d'échappement, qui tourne pleins gaz autour de la place, j'espère secrêtement entendre un gros "boum", puis plus rien.
Le silence.
Je ne le dis à personne, on va croire que je n'aime pas les jeunes.
Jean-Louis Fournier "Mon dernier cheveu noir, avec quelques conseils aux anciens jeunes"
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Les femmes représentent les 2/3 des usagers des transports en commun parisiens. Vous ne verrez pas beaucoup de pintades s'enthousiasmer de la même façon que cette petite fille qui prenait pour le premère fois le métro et que, désignant les voyageurs qui tiraient la tronche autour d'elle, s'est exclamée: "C'est chouette, papa, ils sont tous venus!"
Celles qui les utilisent aux heures de pointe sont généralement résignées à l'idée de devoir devenir ver de terre plutôt que pintade.Tous les matins, c'est la grande tranhumance vers le centre et l'ouest de Paris, vers les quartiers d'affaire. Epaules contre joues, mains (baladeuses) contre fesses
Layla Demay et Laure Watrin "Une vie de pintade à Paris"
Je n'ai pas lu ce livre trouvé à la bibliotheque, mais le titre m'a plu, ça change des poules
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Les semaines se sont succédé. Les ecchymoses ont fini par disparaitre, mais pas le desespoir qui me collait à la peau tel un brouillard gluant, et j'en suis venue à la conclusion qu'il existe deux types de catastrophes: celles qui vous secouent, vous incitent à saisir la vie à bras le corps, conscient que rien n'est jamais acquis, et celles qui vous clouent au lit devant les programmes de téléréalité.
(...)
J'allais le faire. J'allais réaliser les projets inscrits sur la liste de Marina Jones. J'étais peut être incapable de prendre ma vie en main, mais au moins parviendrais-je à tirer quelque chose de la sienne.
Pour le première fois depuis longtemps (depuis l'accident et même avant), j'ai senti surgir en moi une émotion si peu familière qu'il m'a fallu tout le trajet du retour pour l'identifier.
De l'espoir
J'éprouvais de l'espoir.
Jill Smolinski Le prochain truc sur ma liste
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la voie lactée formait un fleuve blanc de lumière, juste au dessus de moi, et en levant une main devant mon visage, je pouvait effacer la moitié de ce fleuve d'étoiles de ma seule paume.
Pat Conroy. le prince des marées.
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bon je sais vous allez finir par croire que je ne lis que ça mais non je vous jure
je viens de finir la Danseuse d'Izu de Kawabata.
pour situer j'avais rien à lire et il y avait des bouquinistes sur la place centre de Rennes. j'y ai donc fouillé et trouvé Kawabata.
j'avais jamais lu mais Kawabata est un prix Nobel de littérature.
donc vous imaginé bien que c'était l'occasion.
je dois dire que j'ai de suite été séduit par le texte. c'est en fait un recueil de 5 textes courts. la Danseuse d'Izu est le premier de ces textes.
que dire sinon que le verbe est fluide et glisse en vous comme ou bouffée d'air frais. je ne sais comment vous faire percevoir ce que j'ai ressentis dans ce livre.
la Danseuse d'Izu est un jeune danseuse d'un groupe de saltimbanques qui après la saison des spectacles (saisons chaudes) rentre dans sa maison sur la presqu'île d'Izu. le narrateur est un étudiant (donc de condition aisé) qui ce dirige dans la même direction pour mettre ses idées au clair. ils vont donc se rencontrer. Il n'osera pas l'approcher. il faut dire que dans ce japon d'avant la guerre les relation de gens de condition si différentes n'était pas facile. c'est donc tiraillé par ses propre errances et conventions qu'il va devoir passer outre pour l'aborder. mais alors il découvre qu'elle n'est pas une jeune demoiselle comme il le pensait mais une jeune fille de 13 ans. le texte est d'une justesse qui m'a laissé admiratif.
les textes suivant sont sur la même veine. le dernier , La lune dans l'eau, est lui assez différent. il relate la vie d'une jeune femme après la capitulation du japon qui c'est remarié suite à la mort de son mari suite à une longue maladie. elle éprouve de grandes difficulté à s'investir pleinement dans son mariage. les souvenir de son mari malade. elle lui avait offert son miroir à main qu'il utilisait de son lit pur observer le monde. ensembles il regardait ce monde du miroir qui reflétait l'image de la pleine lune dans une flaque d'eau.
vous aurait compris tout cela nous parle de nos propres perceptions et de nos relation au monde, de nos sentiments.
bref suite à la lecture de ce texte je viens de m'acheter "La belle endormie" du même auteur.
A+JYT
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Il y a mille façons de parler aux morts. Il fallait la folie d'une petite de quatre ans et demi pour comprendre que nous avions peut-être moins à leur parler qu'à les entendre, et qu'ils n'avaient qu'une chose à nous dire: vivez encore, toujours, vivez de plus en plus, surtout ne vous faites pas de mal et ne perdez pas le rire.
Christian Bobin "La plus que vive"
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"les belles endormies"
Kawabata tient ses promesses.
je sujet de ce livre est encore une fois les émois. le personnage est pathétique à tel point que qu'on en viens presque à le plaindre. en même temps ce qu'il fait est inacceptable.
le fait est si repoussant qu'on fini par se demander qui dans cette affaire est le plus rebutant, l'homme ? ceux qui lui permettent d'agir ainsi ? ou la société qui même à de telles situation.
sur ce fond de profond rejet le réalisme et le cynisme du personnage nous amène à réfléchir et à le percevoir bien plus acceptable. au final n'est-ce pas lui qui est le plus droit dans ses pensées ?
Kawabata donc dans "Les belles endormies" dérange et en même temps nous fait part d'une infinie douceur et délicatesse.
A+JYT
PS: je viens de commencer Salambo dans la version de Druillet que j'ai lu dans les années 80 le texte de Flauber interprété par Druillet dans sa première édition est un véritable bijoux. j'ai trouvé une réédition mais de la deuxième. la mise en forme des textes est plus épurée ajoutant à la facilité de lecture mais retirant une unité artistique de chaque page.
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Ah oui sekaijin, c'est marrant que tu fasses référence à Kawabata , hier j'ai justement fait le tri de mes bouquins et j'ai retrouvé "les belles endormies" , "le lac" et "Kyoto" que j'avais lu il y a ...euh...un certain temps . L'époque où je lisais aussi H. Hesse.....je devrais m'y replonger un peu, histoire de voir comment je les perçois aujourd'hui....
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c'est sur c'est le lecteur qui projet du sens sur les mots et non l'auteur
étant un nouveau lecteur tu ne peux que le lire différemment
bon j'ai passé un super aprem avec Salambo je l'ai reçu cd matin commencé cet aprem et fini avant la réunion des parents d'élèves du collège.
bref la descente sur la terre ferme du collège a été un peu brutale
je n'ai pas grand chose à dire sur le texte de flauber je n'ai pas non plus grand choses à ajouter sur l'interprétation de druillet.
bref de la très belle ouvrage.
mon N°2 est rentré du collège ce soir et je lui ai proposé. il a refusé catégoriquement sans même l'ouvrir. Mais N°3 5 ans lui voulait le voir. je lui ai prêté du coup quelques minutes plus tard N°2 lui faisait la lecture.
bon ce n'est pas à priori le genre d'image que j'aurais mis dans les main de mon petit bout mais les deux semblaient fascinés.
A+JYT
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"les belles endormies" le retour II
suite à un MP de Nicole je reviens sur ce livre et
je ne répondrais pas favorablement à sa demande.
J'ai hésité à poster un extrait et je ne l'ai pas fais. je ne le fais pas parce que je pense que justement il faut laisser intact la perception du texte.
vous donner un extrait en dirait déjà beaucoup trop sur le sujet et la façon dont il est abordé.
je vous laisse donc découvrir par vous même
A+JYT
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ben oui, mais le but de cette discussion instaurée par Natty était justement de poster quelques phrases du livre en question pour changer un peu de "les bouquins que vous aimez" qui est dans "discussions diverses" (que je devrais peut être déplacer là ?)
et moi, avant d'acheter un livre, j'ai l'habitude de lire une phrase, et de voir si j'ai envie de lire la suite ou pas
Voilà le pourquoi de mon Mp de tout à l'heure. mais tu me donnes envie de découvrir ça
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Les questions ne vous apportant pas de réponse, vous vous accomodez de celle qui vous conviennent. J'étais persuadé que la misère ne relevait pas de la fatalité, qu'elle s'inspirait exclusivement des mentalités. Tout se façonne dans la tête.Ce que les yeux découvrent, l'esprit l'adopte, et on pens que c'est une réalité immuable des êtres et des choses. Pourtant, il suffit de détourner un instant son attention de la mauvaise passe pour déceler un autre chemin, neuf comme un sou, et si mystérieux qu'on se prend à rêver..
Yasmina Khadra
Ce que le jour doit à la nuit
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Salut
bon pour une fois je ne vous propose pas un écrit du soleil levant
mais un texte de LucÃa Etxebarria
J'espère ne pas réveiller l'ire de certain mais je vais vous mettre le texte dans la version telle que je la lis. c'est à dire en español
"Cuando naciste pesabas tres kilos y trescientos gramos. Diez dias después ya esrabas en casi cuatro kilos. Y mañana te pesaremos otra vez. Supongo que habrás engordado mucho porque, aunque sigues siendo un bebé precioso, has perdido y el punto de bellaza prerrafalita, aquel rostro de óvalo perfecto y lánguido, la elegante delgadez que tenÃas en la clÃnica, y cada vez te pareces más a un buda de la suerte de los que venden en el chino todo a cien de la esquina, si queremos ser amables, o al Mister Proper de la tele, que ahora se llama Don Limpio, si nos ponemos un poco más puñetros."
el libro se llama "un milagro en equilibrio"
il s'agit donc de la grossesse et la venu au monde de l'enfant et des déboires de sa vie d'auteur de la narratrice.
vous trouverez ce livre en français si je traduit vu que je ne connais pas sa version française sous le titre "un miracle en equilibre"
A+JYT
Dernière modification par sekaijin (29-01-2010 17:57:12)
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(parce que malgré tout, la vie continue....je poste ceci, en forme d'hommage à tous les poetes qui ont partagé sur le forum, même si je pensais à un seul en tombant sur ce passage, il y a quelques jours)
Je ne connaissais pas le nord du Chili et Diégo me manquait. Il était ayrama et avait déjà vécu là haut un exil contraint de dissident du régime Pinochet sous le nom de Martin Lucas Peredo avant d'être arrêté, torturé et relâché sans savoir pourquoi il avait échappé à la mort..
Il est faiseur de mots, ceux qui ouvrent les portes. Son écriture est témoin, issue des fissures volcaniques et du poudroiement des neiges. Elle est prière. Les mots écrits doivent être dits. Chants d'amour, rivières de cristal, ils irriguent la glaise pétrifiée. Pour la vie, uniquement pour la vie. Pour ne pas oublier ni le sang, ni la sueur, ni les rires des clowns ouvriers aux visages de salpêtre. Mon ami écrit pour que nous chantions avec lui. Obsession de l'eau salvatrice et du souffle énergie, il sait que sous la paix visible couve la colère, la sève mortelle, et il le dit: "le poète est chaman, guérisseur des maux par les mots qu'il pose sous les ailes du vent. Il est le fils du jour aveugle et de la nuit lactée."
Bernard Giraudeau Les dames de nage
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Le roi David aussi était musicien.Lorsqu'il était tout jeune, il faisait de la musique pour le roi Saül et parfois chassait sa mauvaise humeur. Et ensuite il est devenu roi lui même, un grand roi plein de soucis, avec toutes sortes d'humeurs et de tracas.Il a porté la couronne et à fait la guerre (...) Mais quand je pense à son histoire, le plus beau de tout est le jeune David avec sa harpe jouant de la musique au malheureux Saül, et je trouve dommage qu'il soit devenu roi ensuite. Il était beaucoup plus heureux quand il était musicien (...)
Maisque la vie ne soit pas simplement un jeu, c'est ce qu'aucun David ne nous prouve. elle est justement cela la vie, quand elle est belle et heureuse: un jeu. Naturellement, on peut faire d'elle tout autre chose, un devoir, ou une lutte, ou une prison, mais elle ne devient pas plus belle.
Herman Hesse Un voyage en Orient
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sekaijin a écrit:
"les belles endormies"
Kawabata tient ses promesses.
je sujet de ce livre est encore une fois les émois. le personnage est pathétique à tel point que qu'on en viens presque à le plaindre. en même temps ce qu'il fait est inacceptable.
le fait est si repoussant qu'on fini par se demander qui dans cette affaire est le plus rebutant, l'homme ? ceux qui lui permettent d'agir ainsi ? ou la société qui même à de telles situation.
sur ce fond de profond rejet le réalisme et le cynisme du personnage nous amène à réfléchir et à le percevoir bien plus acceptable. au final n'est-ce pas lui qui est le plus droit dans ses pensées ?
Kawabata donc dans "Les belles endormies" dérange et en même temps nous fait part d'une infinie douceur et délicatesse.
Je viens de le finir, Tim m'a gentiment prêté son exemplaire. Je reviens lire ta perception. Effectivement, difficile de poster un extrait sans trop en dévoiler
J'aurai posté la description du "camélia effeuillé" p.55 qu'il va admirer avec sa fille, peut être...il ne dévoile rien du sujet et on peut juger de la fluidité de l'écrit
La symbolique des fleurs est importante dans le livre, mais j'imagine que l'âme japonaise en est imprégnée
Tim m'a aussi prêté "Kyoto" de Kawabata (je viens de me rendre compte en lisant sa bio que c'est un homme.... Pourquoi ai-je pensé que c'était une femme????)
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