Vous n'êtes pas identifié.
Toi, ma belle, en qui dort un parfum sacrilège
Tu vas me dire enfin le secret de tes rires.
Je sais ce que la nuit t'a prêté de noirceur,
Mais je ne t'ai pas vu le regard des étoiles.
Ouvre ta bouche où chante un monstre nouveau-né
Et parle-moi du jour où mon cœur s'est tué !…
Tu vas me ricaner
Ta soif de me connaître
Avant de tordre un pleur
En l'obscur de tes cils !
Et puis tu vas marcher
Vers la forêt des mythes
Parmi les fleurs expire une odeur de verveine :
Je devine un relent de plantes en malaises.
Et puis quoi que me dise ma Muse en tournée,
Je n'attendrai jamais l'avis des moissonneurs.
Lorsque ton pied muet, à force de réserve,
Se posera sur l'onde où boit le méhari,
Tu te relèveras de tes rêves sans suite
Moi, j'aurai le temps de boire à ta santé.
KATEB Yacine - Extrait de L'Oeuvre en fraguements, inédits rassemblés par Jacqueline Arnaud.
le titre du poeme est TOI ;MA BELLE.
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natty a écrit:
superbe! merci bcp et bienvenue !!!
Sublime même !
Bienvenue
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POÈME POUR NABIHA
Je rentrerai de voyages
Et te trouverai endormie.
Le raffût des meubles se sera tu,
Les bêtes en douceur se seront éclipsées
Et tous les tambours de la maison
Seront devenus peaux vivantes mais discrètes.
J'arrive toujours dans la suspension juste des pulsations,
Quand la chaux, l'argile et leur blancheur ont tout réoccupé.
J'arrive
Et je vois peu à peu l'émersion :
Toi d'abord qui orchestres couleurs et mouvements,
Redonnes leur tapage aux bestioles,
Diriges des vols périlleux.
Puis les objets,
Fiers de leur prouesses,
Déclenchent l'élan des manèges.
Tu chercheras les chiens acrobates du rêve
Entre les draps étonnés,
Tu secoueras un à un les poudroiements de la lumière
Et la vie se réinstallera.
Tu te réveilles
Et la maison devient un carnaval
Tahar DJAOUT - Extrait de "Perennes" - 1983
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