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Ecrire de nouveau sur les autres...Dure tache !
Je suis adepte du footing, ça me permet de m’entretenir
Ça m’aide aussi à m’évader, à regarder, à réfléchir
Des que mon cœur palpite, dès les premières montées d’sueur
Mon esprit observe c’qui vit, toutes les beautés, toutes les laideurs
J’ai le footing observateur, la foulée curieuse, attentive
La vie des gens passe sous mes pas, j’en capte un bout puis je dérive
Je m’imagine quelle est leur vie, je me projette sur ce qu’ils sont
Parfois ça me donne le sourire et …… parfois non
J’commence ma course dans ma rue, je croise la voisine d’en face
Celle qui à deux petits yorkshires , qui ne font qu’une chose, hurler leur race
C’est pas possible d’être si petits, et de pouvoir faire autant de bruit
En attendant pour ma voisine, ses deux clébards, ce sont sa vie
C’est vrai qu’à part les aboiements, on est vraiment pas dérangé
Ni par le rire de petits enfants, ni par les barbecues d’été
Et même le jour de la fête des mères, pas d’ voiture pour nous déranger
Final’ment, gueulez les yorkshires, qu’elle se sente encore exister
Je hausse le pas pour ne plus entendre les aboiements de ces cabots
Je croise une mère avec sa fille, une blonde sur un petit vélo
Elle lui apprend à s’diriger, et à utiliser son frein
Je vois chez l’enfant la fierté, d’enfin contrôler son destin
Je me dis que ça commence comme ça, par quelques mètres de liberté
On apprend la confiance en soi, pour pouvoir, plus loin s’éloigner
Ils reviennent fier et tout sourire, puis partent plus loin, plus souvent
Et puis un jour que l’on redoute, ils partent de la maison vraiment.
J’arrive près du terrain ou s’affrontent des ados en rutte
Je les regarde un peu de haut, c’est quoi ce sport chelou sans but
Le basketball, j’trouve pas ça fou, je vois rien de bien intéressant
attend c’est mon fils, là , qui joue? Quel sport vraiment passionnant
je suis comme ça, je plaide coupable, fier et fan de mes enfants
j’essaie de rester imperturbable, j’évite les applaudissements
Et puis plus loin une autre ambiance, ça crie, ça tise, ça chambre, ça fume,
Quel grand mystère l’adolescence, qui peut s’cacher sous milles costumes
J’traverse la rue et les ronds-points, dangereuse et délicate affaire
Entre ce type qui sort son chien, Ã moins que ce soit le contraire
Ce conducteur qui téléphone, qui ne me voit même pas passer
et les scooteurs qui slaloment, et qui ne font qu’les agacer
J’arrive enfin sur la grande place, le cœur de ville et ses commerces
Certains travaillent d’autres passent, certains flânent quand d’autres se pressent
Trop peu se parlent, tout le monde s’affaire, dans la mécanisation de la vie
Chacun a sa p’tite course à faire, chacun veut rejoindre son logis
Je passe près d’une terrasse, ou quelques un prennent leur café,
Assis, il y a un homme fracass, qu’a mis sa paye dans la déspé
Le plus fidèle des clients, mais toujours seul avec sa bière
Rentrant chez lui en titubant, il s’éloigne triste et solitaire
Il croise comme moi, sur un banc, des amoureux se bécotant
Ils s’foutent pas mal du r’gard des gens, hommage à Brassens surement
Moi je me dis qu’c’est courageux de se montrer là publiquement,
Car être gai et amoureux, c’est souvent vivre discrètement
Le kébabier, le boulanger se plaignent de leur dernières factures
Le prix de l’électricité leur fait craindre une fermeture
Il y a du monde chez le barber, ça coupe les cheveux à grande vitesse
Ca tâte les fruits chez le primeur, ca lit l’équipe devant la presse
Je fais ma revue d’effectif, comme un berger compte ses moutons
Comme une sorte de principe actif, pour ne pas faire de moi un con
Rester en contact des gens, observer sans jugement
Maladroitement on cohabite, chacun fait ce qu’il peut finalement
J’ai pris ma dose d’humanité, aussi riche qu’imparfaite
Je rentre chez moi par le sentier, seul avec mes idées en tête
Est-ce que je préfère toute cette vie, ou être seul sur les chemins,
Je crois que pour m’faire un avis, je recommencerai demain.
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un texte qui se déroule sous tes pas sous les pas de chacun, un ressenti avec joie et tristesse bref la vie, on vieillit on réfléchit on fais des constats, il n'y a pas de vérités, et tu décrit bien l'ordinaire
Dernière modification par nouga (05-06-2023 20:30:05)
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Je te lis et te suis pas à pas. Tu écris: "Ce conducteur qui téléphone, qui ne me voit même pas passer", lui ne verra rien de ce que tu décris si bien, voilà qui est triste. Tant de gens ont renoncé à voir, que ressentir avec toi la Vie ne peut qu'être un plaisir sans fin. Cela ramène Nouga à un de ses textes "La vie", je lui emprunte ces mots: " Car l’important c’est ce qui nous consume, nous anime, nous maintient en vie,".
Quand, toi, tu écris
"Je passe près d’une terrasse, ou quelques un prennent leur café,
Assis, il y a un homme fracass, qu’a mis sa paye dans la déspé
Le plus fidèle des clients, mais toujours seul avec sa bière
Rentrant chez lui en titubant, il s’éloigne triste et solitaire",
je pense aussi à ce duo partagé avec Thanalie "A la terrasse d'un café" ici: https://www.grandcorpsmalade-fan.net/fo … p?id=11186
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C'est curieux, moi je préfère de loin être seul sur les chemins, il y a de la vie à contempler aussi
Mais je sais que là n'est pas ton propos.
J'aime quand tu parles de tes enfants, la couleur revient comme avant
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nicole a écrit:
C'est curieux, moi je préfère de loin être seul sur les chemins, il y a de la vie à contempler aussi
Mais je sais que là n'est pas ton propos.
J'aime quand tu parles de tes enfants, la couleur revient comme avant
Salut Nicole, je me suis fait la même réflexion en vrai, il y a autant de vie dans les sentiers sur les chemins, c'est juste pas mon essence à moi. Mais qui sait, peut-être que je vais me mettre à cette énergie.
Sans te teaser, du coup tu devrais apprécier les prochains textes alors, ils leur sont dédiés.
Merci,
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Merci pour vos mots.
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Coucou Seb, bonjour à tous!
C'est un grand plaisir de suivre tes pas (ça faisait trop longtemps, tu m'avais manqué). Ton texte est à la fois sensible, humain, drôle.
Quelques phrases et images m'ont particulièrement marquées:
"Je vois chez l’enfant la fierté, d’enfin contrôler son destin"
"Et puis plus loin une autre ambiance, ça crie, ça tise, ça chambre, ça fume,
Quel grand mystère l’adolescence, qui peut s’cacher sous milles costumes"
"Je passe près d’une terrasse, ou quelques un prennent leur café,
Assis, il y a un homme fracass, qu’a mis sa paye dans la déspé
Le plus fidèle des clients, mais toujours seul avec sa bière
Rentrant chez lui en titubant, il s’éloigne triste et solitaire"
"Entre ce type qui sort son chien, Ã moins que ce soit le contraire"
La référence à Brassens aussi!
Bref, ça fait beaucoup de kif en un seul texte.
Merci l'ami
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Bravo Seb! Oui, C’est très touchant quand tu évoques tes enfants . D’ailleurs ma fille va commencer à vider sa chambre la semaine prochaine, « ça j’ose même pas y penser » !
Je me plains pas trop, elle a l’air heureuse, c’est tout ce qui compte
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