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Pour m’sentir mieux et p’tete moins vieux, quand je vais pas bien dans ma peau
On m’a conseillé de slamer un truc qui flat’rait mon égo
Un égotrip comme thérapie, j’y crois très peu mais bon tant pis
J’prends l’ordonnance, je dis merci, à mon clavier et c’est parti
J’ai pas fait ça d’puis un moment, faut retrouver tous mes repères
Placer les punch, les métaphores, les rimes véner, compter les vers,
Retrouver toutes mes idées et mon dictionnaire d’synonymes
Tout est en place pour me dresser au sommet de la rime
Je cherche un son pour me guider, qui me fera bouger la tête
Qui libèrera mes doigts pressés de sortir de la retraite
Ce s’ra violon mélancolique, avec un peu d’accordéon
Le tout sur un flow dynamique et la grosse caisse qui donne le ton
L’hyperactif, slameur d’élite, ressort de son hibernation
Pour mettre tout le monde d’accord, les vieux loulous comme les jeunes cons
Rimeur à gage, j’couche sur une page, un texte patate sur ma pomme
Le flow fait mal, le rythme tonne, au fil des rimes je dégomme
La rumeur s’répand dans la ville, le slameur fou f’rait son comeback
La légende slam de Blanc-Mesnil, viendrait reprendre son titre de crack
Les plus anciens connaissent l’histoire et la transmettent aux jeunes bambins
Il régnait sur le monde du slam, quand un beau jour il s’est éteint
Ses textes rassemblaient les foules, leur faisaient prendre de la hauteur
Désinhibant les plus timides, les aidant à combattre leur peur
A force d’être sur tous les fronts, son réservoir s’est vidé
Le rendant triste, morne, inerte privée de mots et sans idée.
D’puis trop longtemps comme prisonnier, j’suis un raptor fossilisé
Mais une fois l’ fauve ressuscité, tous les slameurs s’mettent à trembler
La place se vide, les tribuns courent, fuyant les coups de vers acérés
allez crier sur tous les toits, juracikslam s’est réveillé !
L’hyperactif, slameur d’élite, ressort de son hibernation
Pour mettre tout le monde d’accord, les vieux loulous comme les jeunes cons
Rimeur à gage, j’couche sur une page, un texte patate sur ma pomme
Le flow fait mal, le rythme tonne, au fil des rimes je dégomme
Après avoir mis sur l’carreau, tous les slameurs de café
Je vais m’en prendre à ces rappeurs, tous ces gars aux textes claqués
Enlève la tune, retire les meufs et t’es à poil derrière l’micro
Sans audio tune, on cerne ton bluff il reste que l’son pour la radio
Puis je vais m’faire tous ces poètes, accompagné de leur guitare
Qu’on voit dans toutes les salles des fêtes, les festivals, les halls de gare
Retire ta gratte et tes dreadlocks, tes mots n’auront aucune saveur
Sans accessoires j’te plonge sous l’choc, tu apprends mes couplets par cœur
J’ai remis les pendules à l’heure, chacun sa place, tout le monde dans le rang
Repris le trône des slameurs, ma place parmi les grands
Et après c’t’égotrip satire, censé me redonner confiance
Je sonne la fin de ce délire, et m’excuse pour cette arrogance.
L’hyperactif, slameur d’élite, est sorti de l’hibernation
Pour mettre tout le monde d’accord, c’était du moins sa prescription
Rimeur à gage, j’couche sur une page, une forme d’automédication
Le flow fait mal, le rythme tonne, merci de toute votre attention.
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Pas évident d'être la première à commenter après un texte aussi personnel, intime, qui se veut thérapeutique. Je suis toujours aussi emportée par ton art maitrisé du slam qui peut donner envie de s'y remettre avec toi ou de renoncer, si on se sent plus limité. En tout cas, je ne crois pas me tromper en disant qu'on est tous un peu comme toi, avec ce besoin naturel d'exister et d'être un peu reconnu pour ce qu'on essaie de faire au mieux. Pourquoi serait-ce toujours de l'ego mal placé? Il suffit de regarder autour de soi pour constater qu'en fait on compte pour certains, et peu importe le nombre. Et quoi de plus important que ceux-là à qui, modestement, on fait du bien, à n'en pas douter?
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seb de blancmesnil a écrit:
Je sonne la fin de ce délire, et m’excuse pour cette arrogance.
Bon... la nature revient au galop Mais c'est ça aussi qui te rend humain et qui moi me touche beaucoup, car il me semble ainsi que j'ai des frères d'ombre.
En tous cas, tout le reste ça fuse, ça déchire, ça envoie, ça déchire, ça pulse, tu es réveillé et c'est vraiment que du bonheur !!!
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Pilule
L’effet est immédiat, vous verrez me dit la vendeuse accorte,
Et elle me fourgue les pilules, me renouvelant ses recommandations.
Une toutes les trois heures vingt-six minutes, autrement pas d’effet,
respectez la posologie, et attendez, vous sentirez un bien être,
Comment dire, visionesque, pour ne pas dire prophetienesque.
Je me tire soulager de mille deux cent euros et je prends la porte.
L’effet, comment vous expliquer, surprenant, inattendu, prodigieux,
Imaginez un instant, cette impression d’être aussi léger que l’air.
D’avoir l’audace sans la cuirasse, le feeling sans le débriefing.
La certitude sans l’inquiétude, l’illusion sans l’appréhension.
Les bons côtés sans les mauvais, la sérénité sans rien exagérer.
Le nirvana avec l’Annapurna, l’éden avec l’envie soudaine, d’être aux cieux.
J’en parle aussitôt à mes nouveaux amis, des petits hommes verts,
Pas forcement écolo plutôt rigolo, voire placebo sans les ragots.
Ils me confirment mon nouveau statut, d’homme libéré de la gravité
Et maintenant enclin à continuer son chemin vers demain.
Puis s’éparpillent, me laissant progressivement m’y habituer.
J’en profite pour télécharger cette nouvelle application pour les jours pairs.
Quand je revois la vendeuse, devenue entre-temps masseuse érotomane
Elle me hèle avec la foi d’une pulsionnelle propice à me faire couler une bielle.
Bref je rapplique illico, elle m’offre un porto, puis commence par mon dos.
Six jours plus tard, ayant délaissé le guide du routard, pour manger un tartare.
Ma banque m’informe, vous êtes à sec, plus un kopek a quand vos obsèques.
Et la je sors une pilule, toujours crédule, de ce e-bidule, me voilà revenu mélomane
Depuis je deale pour elle, a tire d’aile, dans un désert Sahel, sans logiciel.
Vous dire si je gagne des tunes serait mentir, mais ma vie est moins pire.
Vu que mon étal prés de l’oasis je le partage avec des petits Suisses.
Eux sont carrément accros aux bénéfices, moi devenu expert dans la notice.
Si vous passez par là , en partance pour l’au-delà , n’hésitez pas,
Une pilule, le tour est joué, vous serez les prochains à muter dans l’irréel.
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MDR Nouga !
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Tu as fait fort, Nouga! C'est drôlement bien troussé! Avoue! Combien de pilules as-tu ingurgitées pour nous l'écrire celui-là ?
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