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J’vivais pénard dans mon confort, dans mon petit traintrain de soie
Invulnérable j’me croyais fort faisant dix milles trucs à la fois
Ma famille comme un point d’ancrage, me permettant d’me confronter
A des univers plus sauvages ou à des dilemmes à dompter
J’croyais pas à toute ces conneries au sujet de la quarantaine
J’pensais qu’ça f’sait vivre les psy, qu’c’était comme une légende urbaine
Mais sournoisement dans ma caboche s’est installé comme un intrus
Silencieusement rendant tout moche, et détruisant tout ce que j’ai cru
Je me suis mis à cogiter, et à détruire mes fondations
Puis je me suis mis à flipper sur ma vie qui passe sans option
Des insomnies et des angoisses je ne vois plus d’évolution
Et je suis entré progressivement Dans c’qu’on appelle la dépression
Puis j’ai plongé allègrement en mode d’autodestruction
Avec en plus à mon égard une sérieuse détestation
J’ai opéré comme une scission entre mon cerveau et mon âme
Une violente séparation qui me transperce comme une lame
J’ai le syndrome de l’imposteur, je ne supporte plus mon aisance
Je veux me terrer dans ma rancœur, que plus personne me fasse confiance
Je veux mettre à mal mon insolence, cette apparente facilité
Réduire en miette mon arrogance, d’être tant à l’aise en société
Je veux m’cogner comme un boxeur me mettre ko dans un coin
J’veux avoir mal me sentir seul, rej’ter tout ce dont j’ai besoin
Tout est obscur une force sombre qui m’envahit et me gangrène
Faut qu’j’réagisse que j’sorte de l’ombre, j’ai une famille qu’en vaut la peine
J’ai des enfants incroyables qui ont besoin d’mon équilibre
Je sais de quoi ils sont capables, je les veux fier, heureux et libres
Puis j’ai ma femme, mon pilier, la clé de voute de toute cette troupe
A elle à vie je suis lié, je l’aime même quand j’suis en déroute
J’ai ravalé tous mes principes j’ai décidé de consulter
J’ai essayé d’vider mes tripes, de m’ouvrir et de me livrer
J’ai vu une psy sans grande croyance, elle m’a demandé d’raconter
Tous les détails de mon enfance et tout ce qui pouvait m’tourmenter
ok
J’suis un sujet d’dissertation, embrumé dans l’hésitation
Je suis une thèse, son antithèse, impossible d’en faire la synthèse
Quand ma tête s’ sent trop balaise, c’est mon corps qui est mal à l’aise
Et quand mon cœur n’fait plus de braise, mon cerveau lui est en fournaise
Quand mon corps est au pied du mur, mon cœur est au bord d’la falaise
Et quand mon cœur croit en l’humain, mon cerveau lui croit qu’on le baise
Si mon cœur veut hurler très fort, mon cerveau lui veut qu’on se taise
Pas b’soin de plus de métaphore, j’ai le bienêtre en parenthèse
J’suis un bordel organisé, un rond-point qu’irait tout droit
Une chambre d’ados bien rangé, un mécréant qu’aurait la foi
J’suis en conflit perpétuel une intifada cérébrale
J’balance un pavé dans l’égo et en réponse il me rafale
Je suis un con intelligent, un érudit ignorant
Un pacifique violent, un salopard bienveillant
J’crois surtout qu’je suis paumé et apeuré comme un enfant
Je crois aussi qu’j’suis effrayé qu’ma vie soit passé rapidement
J’luis dis qu’ je fuis la quarantaine, j’veux pas vieillir, j’veux d’l’insouciance
Je lute à manquer d’oxygène, je cherche ma fontaine de jouvence
J’préfère le 5 minutes chrono, à l’apaisante stabilité
j’suis plus presto que piano, j’veux pas m’poser j’veux pas crever
Prenant pleine face mon agonie, silencieusement attentivement
Elle lâchait par parcimonie, quelques conseils astucieusement
Elle a cerné mon caractère, et pour les psy ma réticence
Et elle a su souvent se taire pour apprivoiser ma confiance
Est-ce qu’elle a su trouver les mots, qui auraient servi d’étincelle
Est-ce qu’elle a su cibler les maux qui me hantent et qui me harcellent
Est-ce qu’elle ne m’a servi à rien, ou mon égo veut s’en convaincre
Mais peu à peu je me sens bien, et ma tourmente je veux la vaincre
J’ veux plus penser au temps qui passe, j’ veux profiter du temps présent
Enlever un peu cette carapace qui cache tous mes sentiments
J’veux plus m’traquer, me détester, je veux être paisible avec moi-même
Cohabiter avec mon âme, sans aller jusqu’à dire qu’je m’aime
Et si j’arrive au bout d’ce texte, c’est que je suis sur l’bon chemin
C’est que le ciel de mon esprit s’est éclairci voyant demain
Si mon envie slamer des mots revient en moi comme en ce moment
C’est qu’j’ai un peu pansé mes maux et qu’il est temps d’écrire l’suivant.
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Et si j’arrive au bout d’ce texte, c’est que je suis sur l’bon chemin
C’est que le ciel de mon esprit s’est éclairci voyant demain
Si mon envie slamer des mots revient en moi comme en ce moment
C’est qu’j’ai un peu pansé mes maux et qu’il est tant d’écrire l’suivant.
voila ton chemin bien engagé, se réconcilier avec soi même et accepter le temps qui passe, chaque âge est diffèrent et offre d'autres sensations, dans un parcours, donc a priori te voila reparti, les mots permettent d'aller de l'avant il y a du bon et du pire, mais l'essentiel , c'est d'en être conscient
donc a priori te voila reparti rechargé comme ces batteries qui permettent aux nouveaux moyens de locomotion de s'évader sans avoir besoin de culpabiliser
bon vent la quarantaine
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Ton texte est vraiment touchant et va droit au coeur.
J'ai frémis à "Puis j’ai plongé allègrement en mode d’autodestruction
Avec en plus à mon égard une sérieuse détestation", en me disant que si quelqu'un comme toi se détestait.... je suis heureuse que tu aies passé la porte de la psy...
Sur mon armoire, il y a toujours les affiches des soirées au club et aux 2 pièces cuisine. J'y pense souvent, ça a en quelque sorte changé ma vie
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A chaque fois, en mode dépressif ou pas, c'est une fameuse leçon que tu donnes. Leçon de slam, de rythme, c'est dingue comme, mine de rien, tu reboostes l'auditoire, enfin ici le lecteur. Sacré pouvoir pour un dépressif!
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Merci pour vos mots.
C'était une sacré époque Nicole. Quand j'y repense des fois je me dis que c'était à peine croyable.
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Salut Seb....
J' ai essayé d'écrire des rimes mais je ne suis pas comme toi...
Ca ne vient pas naturellement donc cela sera sans
Oh, Pinaise ....
Quelle que soit la situation dans laquelle tu te trouves, tu t'en tires toujours...
J'aime ces maux qui t'ont fait à nouveau écrire...
Tes mots (maux) me touchent profondément et toi tu sais conclure....
Des mots suivants, tu en as encore à écrire et à partager.... Fais le...
Pour notre plus grand bonheur....
Vous évoquez vos souvenirs de rencontres slams auxquelles je n'ai jamais pris part car je suis toujours dans mon far Far- West...
Il me semble que dans un coin du Forum - Si quelqu'un ou quelqu 'une a le temps et l'envie de chercher- j'avais mis vos vidéos et vox textes - mais où ?
De très très z-affectueux poutoux z- à vous et aux vôtres de Thanalie, toujours Solitaire Brestoise...
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Dans "les news du slam" il y des vidéos au bout de quelques discussions, mais je n'ai rien vu qui récapitule...
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Coucou Seb !
Je te met un lien, auquel tu n'as pas "répondu", peut-être même pas lu.
https://www.grandcorpsmalade-fan.net/fo … p?id=10500
Et puis un autre
https://www.grandcorpsmalade-fan.net/fo … hp?id=9110
Je reviendrais vers toi un peu plus tard si j'en ai le courage.
En attendant, tu as fait le bon choix, te faire aider... Une psy n'est pas là pour te conseiller, c'est juste un témoin, pour ne pas oublier ou fuir ce que tu as déjà dit ou compris. Ensuite elle peut juste, un peu insister sur ce qui te titille et que tu essais d'esquiver.
Mais, apparemment, tu as trouvé la bonne, et ce n'est pas toujours le cas.
Ce que je vois, c'est que même sur un truc aussi délicat à écrire, tu bosse le texte et c'est magique.
A plus ! Gamin ! 40 balais c'est ta troisième vie qui commence. Oublis les conneries, les vraies ou celles que tu imagines, savoir ce qui te motive vraiment, le partage par exemple.
Je passe sur ton autre texte.
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La Documentaliste - que je suis toujours - ne trouve toujours pas les souvenirs évoqués
et je ne sais dans mon appart désordonné où j'ai fichu mon disque dur externe sur lequel sont ces données....
Je cherche, je cherche ......et vous tiens au courant....
De très très z-affectueux poutoux z- à vous et aux vôtres de Thanalie & Co
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J’ veux plus penser au temps qui passe, j’ veux profiter du temps présent
Enlever un peu cette carapace qui cache tous mes sentiments
Tellement vrai,
Salut Seb, tout d'abord félicitation d'avoir su mettre en forme un sujet si délicat et intime, que tu nous offres avec la verve, la sincérité et la sensibilité qui te caractérise, c'est très touchant et profond, je suppose immensément thérapeutique et bénéfique, donc bravo pour le tout et pour la finalité, ton bien être sur la bonne voie !
Bise
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Et je rajoute ceci : " il faut accepter le présent car c'est la seule chose qui n'a pas le temps de vieillir" Claude Lellouche
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Il est touchant ton texte. Très touchant même. Je ne pensais pas que tu passais par là , que tu entretenais ce rapport avec toi, j'en suis désolé. Mais j'ai l'impression que tu es sur la bonne voie (d'ailleurs le fait d'écrire en est un signe), alors force à toi l'ami!!! Je t'embrasse fort
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Salut mon ami, ça me fait plaisir de te lire.
Ça va mieux, je travaille .
Au plaisir mon plus élégant slameur lol
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