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L'empire des sens
On a perdu le sens du beau,
Un matin dans la brume,
Un clair de lune au-dessus des dunes,
Un peu d'écume à la surface de l'eau.
On a perdu la vision de l'horizon,
Le soleil couchant se reflétant dans les étangs,
Un disque étincelant dorant les champs,
De l'ocre sur les maisons.
On a perdu le sens de l'équilibre,
Un pont sur la rivière, un chemin de terre,
Des arbres gardes-barrières,
Le sol qui vibre.
On a perdu le sens du son,
Le vent soufflant dans les branches,
Le chant des oiseaux, la cloche du dimanche,
Le coq se mettant au diapason.
On a perdu de vue Mère Nature,
On ne chante plus dans les villages,
La haine traîne sa rage dans son sillage,
Les bagages n'ont plus d'aventures.
La mousse pousse sur le béton,
Le trèfle traverse l'asphalte,
Les paquerettes s'écartent,
Les graines s'éclatent sous les piétons.
J'ai oublié le son de ta voix,
La douceur de tes murmures,
L'ondulation de tes cambrures,
Ma raison n'a plus de voie.
J'ai perdu le sens de ma chanson,
Le rythme de ta musique,
Une fée maléfique a volé mon éthique,
Emporté mes illusions.
DDBM
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Vraiment très beau, tout parle et fait ... sens.
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J'aime vraiment beaucoup la forme de ce texte. Les mots sont simples sans tomber dans la facilité.
Tu as bien choisi le pronom personnel sujet "on". Tu constates. Et on ne sait pas qui est ce "on". Si tu avais dit "Nous", j'aurais pesté
Je sais pas, mais ces deux vers
"La mousse pousse sur le béton,
Le trèfle traverse l'asphalte,"
Je le prends plus pour un espoir qu'autre chose.
"J'ai oublié le son de ta voix,
La douceur de tes murmures,
L'ondulation de tes cambrures,
Ma raison n'a plus de voie."
L'amour qui n'existe plus. Mais l'amour envers qui ? Tu ouvres pas mal de portes, parce que tu parles de tout.
Et "Ma raison n'a plus de voie" est chouette parce que tu fais un double sens à l'oral.
Content de te relire
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C'est précisément l'idée que je développe dans On Voudrait (qui tarde à sortir; la faute au PC de Zouick toujours en panne).
Le capitalisme, sous prétexte d'un mieux vivre, nous a tout volés; à commencer par les choses simple et essentielles qui nous amènent aujourd'hui à acheter des bouquins pour y revenir. Un comble.
Super texte.
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donc c'est l'empire contre attaque car l'empire du milieu ne nous laisse pas le temps toujours pressé , pour aller ou je vous le demande
il me reste mes sens, surtout celui de la vue, j'observe et reste souvent sur le cul
j'adhere ami Daniel
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Bravo Daniel, tu.as pas perdu le sens de l'écriture en tout cas!
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Merci de vos commentaires.
Nicole : il y aussi des contresens.
Itess : C'est pas vraiment le sens de mon propos, là c'est plutôt le "conditionnement" le sujet, même si les deux sont intimement liés. Respect pour ta constance.
Nouga : Rester sur le cul arrive plus souvent qu'à son tour, mais c'est mieux que de l'avoir entre deux chaises.
Sylvie : toujours un plaisir de te rendre visite et te lire. Euh t'as pas un texte sur le feu avec les titres de Fabien....
Kamui : t'as tout bon dans ton analyse ! Trop fort !
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Toi, tu n'as pas perdu le sens des mots et ton retour parmi nous atteste du plaisir intact de dire, de nourrir la réflexion, de donner à voir aussi les signes positifs. Je pense comme Kamui à ces vers:
"La mousse pousse sur le béton,
Le trèfle traverse l'asphalte,
Les pâquerettes s'écartent"
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Très beau!
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Merci Maya ! C'est marrant parce que les vers que vous citez Kamui et toi, j'étais "sûr" que Nicole allait relever avec son optimisme caché. Ben non. Elle n'en a rien dit toujours.
Salut Eki ! Toujours un plaisir de t'imaginer avec ton éléphant rose. "dis ... quand reviendras-tu ? Au moins le sais-tu ?". Bises
Content de t'avoir apporté un peu de "beau", comme un rayon de soleil sur un tableau. . Même si là c'est plutôt une ombre.
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Eh oui Papi, c'était le bon vieux temps... maintenant on a tous les sens dessus dessous...
Joli retour. J'aime beaucoup les 2 derniers couplets. Euh strophes, je vois des chants partout maintenant !
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Hello, première partie sur une vision générale de ce que la société veut nous faire perdre si on y prête pas attention, puis viens la partie plus intime, émouvante du texte, ce que tu as perdu...
Une parallèle entre la société et l'individu, mention spéciale pour l'avant dernière strophe.
Bises tout le monde !
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Il y a des textes qui en balancent,
Et puis y a "l'empire des sens".
Forme et fond trop bien combinés
"- Oh! Tu peux faire le minet!"
Des textes comme ça, envoie quand tu veux,
Ca sera prétexte à du plaisir dans mes yeux.
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Merci de vos com et de vos échanges , ça fait plaisir de sentir les vivants.
Sylva : la jeunesse est toujours le "bon temps", mais on ne le sais que très tard. Quand on est des "vieux cons".
C'est normal que tu vois une chanson, s'en est une.
mma : c'est toujours un plaisir de te voir passer sur le Forum, ça prouve que tu ne l'oublis pas.
Plaisir pour tes yeux ! Dans l'un ou dans l'autre.
Bonne analyse , je n'avais pas vu ça comme ça, mais ça le fait.
Mais tu nous manque et tes textes aussi. Bonne continuation gamin.
Leucétios : sympa ton texte, guilleret tout plein. Mais "- Oh! Tu peux faire le minet!" je ne saisi pas à quoi tu fais référence.
Du plaisir pour tes yeux. Dans l'un ou dans l'autre ?
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"Tu peux faire le minet",
Pour dire: "tu peux te vanter"
D'avoir fait un texte de qualité
Qui nous a tous emballé.
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