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MIGRANTS : L’IMPOSSIBLE RÊVE Tontonberto
Dans un petit village qu’écrase le soleil
Petit morceau d’Afrique aux confins de la brousse
Les cases aux toits de paille semblent toutes pareilles
Bâties sur un sol sec où jamais rien ne pousse
Les vieux pensent au passé installés sur leur seuil
Au temps où ils chassaient pieds nus dans la savane
Les jeunes se voient ailleurs car ils ont fait le deuil
D’un avenir meilleur sur cette terre infâme
Leur rêve était si grand de pouvoir s’évader
Vers cette Europe riche mais tellement lointaine
Qu’un matin pleins d’espoir ils se sont décidés
A quitter leurs familles en refoulant leur peine
Ils ont marché des jours, passé plusieurs frontières
Traversé des déserts franchi des fleuves immenses
Sans s’arrêter jamais car leur soif d’Angleterre
Au fil des kilomètres se faisait plus intense
Franchie la dernière dune quand ils ont vu la mer
Leurs yeux ont aussitôt scruté l’immensité
Repoussé l’horizon et constaté amers
Combien la traversée serait dure à tenter
Ils ont alors donné aux passeurs sans scrupules
Le peu qu’ils possédaient pour pouvoir s’entasser
Sur des canots branlants partis au crépuscule
Vers cet Eldorado si longtemps ressassé
Certains ont réussi accostant en Sicile
D’autres au bord du naufrage ont été recueillis
Mais ils sont bien nombreux qui n’ont pas atteint l’île
Et n’ont eu que l’abîme comme nouveau pays
Si ces gens malheureux n’ont pu toucher au port
Ceux qui ont survécu reprennent leur chemin
En n’ayant d’autre choix que de marcher au nord
Pour arriver en France et forcer le destin
En fuyant les contrôles ils passent la frontière
Pour s’en aller croupir dans la ’’jungle’’ à Calais
Car à leur beau costume en vrai tweed d’Angleterre
Manque encore la Manche entre Douvres et Calais.
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Merci! Merci pour eux! Ton texte me bouleverse tant il est bien écrit, alors même que j'ai beaucoup lu et visionné sur le sujet et que j'habite juste à côté de Grande Synthe et pas loin de Calais...
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pour te répondre voici le texte que j'avais écrits, je te félicites pour le tien
Migrants
Migrants, migrent, ici ou là
là c'est le sol, le lieu l'endroit.
en droit, appartient à tous le monde
monde complexe, qui s'approprie
le prix de vivre ici ou là
là où ailleurs, pensent certains
certains d'être dans leur bon droit
droit dans leurs bottes
et bottent en touche
quand çà les touches, ici et là
las les migrants, avant après
prêts pour fuir la folie
où avant la peur
avait la forme inexacte
comme l'état d'ici où là
migrent, migrants, car
un car un jour sera la possibilité
d'être le complice
d'un nouveau départ
quand on part, pour ici où là
ici où là, quelle question
ici est le début
but du là , où demain sera
la vie qui recommence
le mot espérance, ici où là
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Le 8 janvier 2016 j'écrivais ça:
Personne ne voit de solution...
Qu'il me plairait aujourd'hui de vous dire un de ces contes,
Dont les héros magnifiques déjouent tous les mauvais coups du sort,
Avec l'aide d'esprits bienveillants, et malgré les ruses des malfaisants.
Qu'il me plairait d'écrire une fin heureuse, faite d'amour retrouvé et de pardon !
Qu'il me plairait !
Mon histoire s'écrit chaque jour dans une réalité crue, qui n'a rien d'imaginaire.
Mes héros sont des hommes, femmes et enfants en grande souffrance, des migrants, fuyant des régions en conflit ou des régimes politiques.
Les épreuves, mortelles pour trop d'entre eux, en mer et sur terre, se poursuivent chez nous, en France, « patrie des droits de l'homme »,
Dans ces « jungles », mot lourd de sens trouvé pour qualifier des camps inhumains à Calais et Grande-Synthe.
Face aux caméras et clôtures de la frontière, censées les retenir, ils s'accrochent à leur espoir de rejoindre l'Angleterre, à leurs risques et périls encore.
Dans toute cette noirceur les mains tendues apportent une écoute et l'aide humanitaire précieuse mais finalement dérisoire.
Car le nombre croît,
Tant et si bien que d'autres plaintes s'élèvent :
Des routiers sanctionnés doublement, pour transport de clandestins et retards de livraisons et des riverains victimes de destructions ou de menaces.
Des échauffourées avec les policiers, encouragées par certains, des grenades lacrymogènes, des blessés, et c'est l'inquiétude qui s'installe.
Des associations regroupent les mécontents : rondes non-armées d'un côté, slogans haineux de l'autre.
Les migrants ne sont plus que des « délinquants étrangers » ou des « déserteurs clandestins », pour ceux dont la peur et la haine sont attisées.
Et les rumeurs enflent,
Nourries de vidéos à charge et d'articles de presse détournés ou instrumentalisés,
Pendant que d'autres profiteurs de misère s'installent durablement.
« Personne ne voit de solution... » « Comment ça va finir ? » sont les mots qu'on entend de plus en plus fort à Calais et au-delà.
Entendez-vous le cri d'alarme assourdissant des maires et de ceux qui souffrent au plus près ?
Que faut-il pour faire réagir et agir enfin ceux qui ont les clefs?
Qu'il me plairait aujourd'hui de voir s'écrouler les murs de l'indifférence, du manque de courage, de l'impuissance ou de l'incompétence !
Qu'il me plairait de vous écrire une fin heureuse, faite d'amour retrouvé et de pardon !
Qu'il me plairait !
http://www.grandcorpsmalade-fan.net/for … p?id=11700
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Beau texte très bien écrit, il y a beaucoup de migrants qui rêvent de meilleur et de rues parfumées dans un ailleurs rêvé, mais beaucoup fuient la famine, la guerre ou la violence aussi.
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Bonjour et félicitation, très beau texte et comme le précise Nicole, très bien écrit.
Je m'étonne toujours comment un pays dit riche comme le nôtre peut admettre une "jungle" sur son sol, alors que des dizaines et des dizaines de pays dits pauvres, peuvent accueillir ces malheureux presque décemment, certes dans des camps, mais dans des endroits où l"on fleure un minimum de dignité.
Il faut croire que notre pays dit des droits de l'Homme, cible qui est à définir comme un Homme et ainsi mérite cette dignité, de celui qui est à considéré, même pas comme un animal, puisque nos animaux on les aime, mais comme un parasite !
Alors... sommes-nous toujours dignes d'être appelés des Hommes, pour laisser les choses se passer ainsi ?
Car ce qui est le plus étonnant, c'est que notre population, dans sa majorité, suive la définition sur cette sélection de qui est à considérer comme l'Homme, tel qu'on veut nous le laisser croire...
Pourtant, si l'on prenait la peine de communiquer et ensemble de faire preuve d'un peu d'humanité, jamais ces Hommes n'auraient été confondus avec des parasites, mais la Haine maintient ses frontières, là où l'Amour n'en a pas...
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Merci pour vos gentilles réponses et pour vos beaux textes.
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De très bons textes...
Manbouss (membres de la CNT) - groupe de reggae roots acoustique ardéchois - jouera à Dunkerque le 7 juillet pour l'arrivée de la marche de soutien aux migrants.
Nous y étions à Montélimar et à Valence.
Sniper - Eldorado:
[Tunisiano]
J'aime la douceur du temps le regard vers le large
J'aime la douceur du vent qui me caresse le visage
J'aime m'évader le regard vers l'horizon
Cette mer est un immense mur de prison
[Aketo]
Moi j'aime ce pays qui ma vu naitre
J'aime ce paysages qui passe du desert à la verdure
J'aime cette terre pure celui de mon village au beau milieu de la
nature
J'aime nos coutumes nos traditions notre culture
[Tunisiano]
Je suis diplômé comme j'ai du bossé dure
Pour espérer pouvoir construire une vie plus sure
J'ai passé mon enfance et mis toute mes chances derrière mon cahier
Quand j'y pense je demandais qu'à travailler
[Aketo]
Moi je suis atteint par une maladie grave et redoutable
J'ai espéré être soigné mais celle-ci est incurable
Tant de soins tant de médecins me disant ne pouvoir rien faire
Ne disposant pas de moyen nécessaire
[Tunisiano]
On ma parlé de l'Occident de sa sciences
De ce joli continent de nos chances
De l'argent qu'il procurait en abondance
Aketo : Vraiment ?
Tunisiano : Je t'assure
Aketo : Mais je ne veux pas m'éloigner
Tunisiano : Mais la bas je pourrais taffer et toi on pourra te
soigner
[Aketo]
Non je ne veux pas partir abandonner ma terre
Abandonner la famille laisser derrière mère et père
Tunisiano : Mais petit frère allez partons
Aketo : Mon je ne veux pas
Tunisiano : Petit frère allez partons
Aketo : Quand ?
[Tunisiano]
Je ne sais pas mais il le faut pour toi et pour eux
Te voir mourir ici ne les rendra pas plus heureux
[Aketo]
Mais crois tu vraiment que notre chance se trouve de l'autre coté
[Tunisiano]
Suis moi tu ne le regrettera pas je te le promet
[Refrain] x2 :
Eldorado ils seraient prets à mourir pour
Eldorado ils seraient prets à souffrir pour
[Tunisiano]
Allez partons nous nous en lassons des larmes plein les yeux
J'ai comme la drôle d'impression de cet en revoir est un adieu
[Aketo]
Maman sèche tes larmes et donne nous ta bénédiction
Embrasse tes deux fistons si dieu le veux nous reviendront
[Tunisiano]
Tu sais si nous partons c'est pour aider la famille
Je veux trouver du boulot et ne pas vivre la famine
[Aketo]
Tu sais si nous partons c'est seulement par nécessité
J'aurai tellement aimé rester parmis vous et être en bonne santé
Nous voila parti pour de bon
Tunisiano : Le coeur lourd
Aketo : La tête pleine de rêve
Tunisiano : Espérant les revoir un jour
Aketo : Un peut d'argent dans une bourse prêté par notre père
Tunisiano : Ainsi que nos économies qui suffiront à faire l'affaire
Aketo : Surement !
[Tunisiano]
On ma présenté un passeur qui nous prendra pas trop chère
Un pécheur qui nous fera passer la frontière
Aketo : Nous avons marché de nuit
Tunisiano : Puis de jour
Aketo : Dans le froid
Tunisiano : Puis la chaleur
Aketo : Ne pas être à la bourre
Tunisiano : Faut qu'on arrive à l'heure
[Aketo]
Nous nous sommes cachés pour attendre afin de ne pas être remarqué
D'autre personnes nous rejoignent en attendant d'embarquer
[Tunisiano]
Une barque arrive dans la nuit entassé comme sur un radeau en voici
Deux ados partie pour l'eldorado
[Refrain] x2
[Aketo]
Les yeux fermés les points sérés j'essaye de tenir bon
Le silence est pesant le temps me parer long
Tunisiano : Les gens
Aketo : Sont tout apeuré
Tunisiano : Le vent
Aketo : Est déchaîné
Tunisiano : La mer
Aketo : Est agité je sens mon sang se glacer
Tunisiano : On en a plus pour très longtemps
[Aketo]
Mais j'en est plus qu'assez je suis pressé
De voir la terre à l'horizon se dessiner
[Tunisiano]
Tiens de la lumière au loin tout le monde est ravi
Frangin je t'invite à toucher des yeux ta nouvelle vie
Aketo : Mais tu en es sur ? Ce n'est pas quelque chose d'autre
Aketo Tunisiano : Oh mon dieu les gardes-côte
[Tunisiano]
Soudain tout va trop vite la les marins se mettes à crier
Pris de panique ils nous demandent de sauter
Aketo : Les plus jeunes se jette à l'eau
[Tunisiano]
Les autre se font pousser de peur les gens plongent dans une eau
noire et glacé
[Aketo]
J'en est le souffle coupé
Mon frère n'est plus à mes cotés
Je ne sais pas ou me diriger
Les vagues commencent à m'emporter
[Tunisiano]
J'entend des cris un moment puis plus rien
Je m'entends appeler mon frère je l'entends pleurer puis plus rien
Je sens encore ma main dans la sienne
C'est fou comme je panique pour ne pas que la mer me prenne
Je m'agrippe à une valise
[Aketo]
J'essaye de lutter je peux plus, plus d'images plus de son
La bouche ouverte l'eau envahie mes poumons
Cher frère va au bout de ton rêve reste fier reste fort
Dis à la famille que je les aime fort dernier effort
Dernier souffle dernier soupire
Je n'est plus de force je me sens partir
[Tunisiano]
J'ai pu rejoindre la terre
Moi et quelques naufragés
Parmis les quelques rescapés
Je n'aperçois pas mon frère
Je vois des corps à la mer
Que celle-ci a recracher
Je ne demandais qu'a bien faire
Mais j'ai juste tout gâcher
Je voulais vivre mais je crève
Je n'ai plu vraiment d'espoir
Un jour j'ai eu un rêve
Qui c'est changé en cauchemar
[Refrain] x2
https://www.youtube.com/watch?v=79N_N1d00vM
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Ce beau texte est saisissant et malheureusement réaliste.
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Merci pour vos échanges ! Et bravo pour le texte à l'origine de ceux ci!
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Miss', tu m'enlèves les mots du clavier...
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Merci Itess! Belle découverte de Sniper pour moi avec ce texte bouleversant!
Le 7 juillet c'est à Calais qu'arrivera la marche de soutien aux migrants, non à Dunkerque.
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Tu as raison. On m'a d'ailleurs engueulé hier soir à ce sujet.
Et quand je dit "on", c'est Zouick de Manbouss lui-même; que je vois cet après-midi d'ailleurs.
(Je ne bosse qu'à partir de demain...)
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