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1ère version que j'ai ensuite modifiée suite aux avis pertinents. Une des forces de ce forum qui permet à chacun de progresser grâce aux critiques constructives. Merci!
Quitter à vingt et un ans le pays minier, ses terrils, ses puits de mines, ses souvenirs de famille rattachés au dur métier de mineur de fond, ne se fit pas sans pincement au cœur, sans nostalgie.
Vous me direz que quitter Douai pour Dunkerque n'était pas abandonner le Nord. Et pourtant...
Si l'on qualifie ce coin de France comme la terre des ch'tits, là où nous nous installâmes alors, le patois de notre enfance n'avait pas sa place.
Nous découvrîmes la Flandre et la fierté de ses habitants, je ne dirais pas de souche, je n'aime pas trop le terme, mais de longue date, attachés à leur langue flamande, surtout dans les campagnes, la préservant le mieux possible, la défendant parfois farouchement.
Il faut rétablir une vérité, le film qui mit en valeur les cht'its, décliné ensuite à toutes les sauces au point que certains en firent une overdose, fut tourné à Bergues, en pays flamand, ce qui ne fit pas toujours plaisir aux locaux, loin s'en faut.
S'il est important à mes yeux de préciser les choses, j'ai surtout constaté que la force de ce coin du Nord réside dans ses traditions qui réunissent anciens et nouveaux arrivants.
Ainsi une fête pour les enfants, « La Saint Martin », est l'occasion pour les uns et les autres de se retrouver, quelles que soient les origines et les religions. Etrange ! me direz-vous, quand on parle de Saint...
En fait cet évêque qui apportait la bonne parole dans les villages de pêcheurs, est devenu au fil du temps...un vieux monsieur un peu magicien.
La légende est préservée puisqu'il perd toujours son âne dans les dunes, les enfants l'aident encore à le retrouver et il continue à les récompenser en transformant les crottins de l'âne en « follaerts », ces fameux petits pains à deux têtes et aux raisins.
De toute façon quand on creuse un peu, on découvre que cette histoire à une origine...païenne.
En parlant de creuser, si vous voyiez les lanternes confectionnées dans des betteraves fourragères, fidèles à la tradition, portées dans les défilés des villes de Dunkerque à Zuydcoote, vous seriez assurément impressionnés. Une source d'inspiration inépuisable!
Quand brillent lanternes et torches, quand s'élèvent les chants au son des fifres, quand Saint Martin a retrouvé son âne, c'est la joie partagée entre petits et grands.
Dans les dunes ou dans les rues, dans chaque quartier le plaisir est chaque année renouvelé.
Autre tradition d'importance, le carnaval dunkerquois, dure deux mois entraînant les bandes de ville en ville autour de Dunkerque.
Son origine ? la fête organisée par les armateurs au XVII ème siècle avant le départ pour 6 mois « A Islande » des pêcheurs de morues.
Les acharnés, dont une bande porte d'ailleurs le nom, s'y préparent longtemps à l'avance et ne ratent aucun défilé, aucun bal. Une vraie institution qui se décline aussi pour les plus jeunes.
Oubliés pour un temps sous les masques, les déguisements et les maquillages, les problèmes de toutes sortes!
Lors du rigodon final avec son « Hymne à Jean Bart », du nom du célèbre corsaire, un frisson de bonheur parcourt la foule des carnavaleux et des spectateurs.
Tentez l'expérience au moins une fois ! Vous aussi ressentirez cette émotion incomparable.
C'est tout le charme de cette Cité qui fait qu' on se sente accueillis et qu'on éprouve le désir de partager des bons moments, malgré la dureté de la vie pour beaucoup de ses habitants.
Alors on a beau dire qu'il y fait froid, qu'il y pleut très souvent, je peux vous dire que l'adoption fut réciproque.
Dernière modification par MAYA59 (12-08-2015 12:14:54)
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je met en avant cette phrase
Quand brillent lanternes et torches, quand s'élèvent les chants au son des fifres, quand Saint Martin a retrouvé son âne, c'est la joie partagée entre petits et grands.
fifres étant également du Sud avec tambourins
comme quoi les régions ont chacune leur tradition mais on s'aperçoit que les instruments n'ont pas de frontières
belle description de cet endroit de France qui t'as vu grandir vivre travailler aimer
bises
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Je mets dans les slams par theme "chez toi chez moi" cette belle balade dans ton pays.
mais j'ai été un peu surprise par le passé simple de la 1ere phrase qu'on ne retrouve pas ailleurs, puis imparfait et présent.
J'ai cru que tu allais continuer à parler de votre déménagement, du coup il me semble que ça manque un peu de cohésion et de continuité (mais c'est un avis tout personnel)
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Bien vu Nouga! Beaucoup de choses existent en effet sur lesquelles s'appuyer pour créer ou recréer du lien entre les gens.
Tu as raison Nicole. Je vais modifier le temps des verbes s'installer et découvrir, je n'ai pas été assez attentive à ce niveau. Tu me diras si c'est bon.
Dernière modification par MAYA59 (11-08-2015 14:52:47)
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Pour moi, c'est une redécouverte puisque je connais bien le Nord Pas de Calais.
Je suis sortis 3 ans avec une lilloise et j'en ai fait des allers-retours...
Bon, même si j'ai juré de ne jamais y remettre les pieds, j'aime beaucoup la façon dont tu as présenté le décor.
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Comme Nicole...
C'est une tendance naturelle que nous avons tous lorsque nous faisons des texte long dans un temps que nous n'employons pas si souvent.
Il y a un autre point qui lui aussi est une tendance répandue et qui nous échappe. il s'agit du locuteur. si vous lisez des textes long écrit un peu vite vous constaterez que nous passons progressivement du "je" au "nous" voire au "on".
Et dans ton texte il y a du monde:
Il commence par une phrase impersonnelle (pas de "je" de "nous" de "vous" de "tu" même pas de "on") et rapidement on s'embarque avec "nous" et "je" auquel tu associe le lecteur au travers de "vous".
mais tu glisse sur une formulation beaucoup plus impersonnelle avec l'emploi récurent de "il faut" "on" etc. et cela dure un bon morceau du texte.
et ce n'est qu'à la toute fin que tu t'implique de nouveau et revenant à "je".
Alors que sur le fond, on sent bien que tu te sens impliquée l'emploi du mode neutre est pour moi mal venu. on sens le foisonnement, l'envie de dire beaucoup de chose qui te touchent ou t'ont touchés. Je crois que l'emploi du "je" serais plus en rapport avec le fond. Personnellement j’aurais été jusqu'à reformuler certaines parties. Ainsi même si le "nous" est de rigueur relativement à l'histoire de la famille dans l'installation en début de texte j'aurais usé du "je" pour asseoir ressenti personnel. Où encore j'aurais mis en scène ma découverte de la Saint Martin pour là encore encrer le ressenti personnel.
De cette façon la structure entre en adéquation avec le fond et pour le lecteur en ressort une émotion plus forte encore.
Ton texte me donnait envie. comme quant quelque chose de bon va arriver. tu le sens s'approcher. et il passe tout près sans que tu puisse t'en saisir. il te reste alors ce sentiment : "dommage c'était si beau !"
Que veux tu je suis gourmand j'en voulais plus
A+JYT
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Merci pour ton commentaire constructif! J'entends ce que tu dis. Je m'y remettrai sûrement.
N'hésite pas à critiquer mes textes, je ne le prendrai jamais mal. Comment progresser sinon? Et moi j'apporterai ma pierre pour les autres corrections.
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ITESS a écrit:
Pour moi, c'est une redécouverte puisque je connais bien le Nord Pas de Calais.
Je suis sortis 3 ans avec une lilloise et j'en ai fait des allers-retours...
Bon, même si j'ai juré de ne jamais y remettre les pieds, j'aime beaucoup la façon dont tu as présenté le décor.
Je suis contente que ça te plaise. Merci d'avoir fait remonter quelques souvenirs de ma région pour cette occasion!
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Nouvelle version qui tient compte de vos remarques pertinentes. Merci de me donner votre avis!
Quitter à vingt et un ans le pays minier, ses terrils, ses puits de mines, ses souvenirs de famille rattachés au dur métier de mineur de fond, ne se fit pas pour moi sans pincement au cœur, sans nostalgie.
Vous me direz que quitter Douai pour Dunkerque n'était pas abandonner le Nord. Et pourtant...
Si l'on qualifie ce coin de France comme la terre des ch'tits, là où je m'installai alors avec mon mari, le patois de mon enfance n'avait pas sa place.
Je découvris la Flandre et la fierté de ses habitants, je ne dirais pas de souche, je n'aime pas trop le terme, mais de longue date, attachés à leur langue flamande, surtout dans les campagnes, la préservant le mieux possible, la défendant parfois farouchement.
Il faut rétablir une vérité, le film qui mit en valeur les cht'its, décliné ensuite à toutes les sauces au point que certains en firent une overdose, fut tourné à Bergues, en pays flamand, ce qui ne fit pas toujours plaisir aux locaux, loin s'en faut.
S'il est important à mes yeux de préciser les choses, j'ai surtout constaté que la force de ce coin du Nord réside dans ses traditions qui réunissent anciens et nouveaux arrivants.
Tout commença avec ma rencontre au détour d'une dune avec un bien étrange personnage. Le vieux monsieur en tenue d'évêque me conta avoir perdu son âne alors qu'il rendait visite à une famille de pêcheurs. Le trouvant bien en peine je l'accompagnai dans sa recherche, bientôt suivie de personnes de tous âges louant Saint Martin et son âne. Je venais de découvrir la légende de Saint Martin, célébrée chaque année de Dunkerque jusqu'à Zuydcoote. Témoin privilégiée j'assistais à l'école maternelle aux décorations par les enfants et leurs parents des lanternes traditionnelles, creusées dans des betteraves fourragères. Je fus émue de constater combien il réunissait de personnes quelles que soient les origines et les religions. Etrange ! me direz-vous, quand on parle de Saint...Chacun s'était approprié tout naturellement ce vieux monsieur un peu magicien. La légende était préservée puisqu'il perdait toujours son âne dans les dunes, les enfants l'aidaient encore à le retrouver et il continuait à les récompenser en transformant les crottins de l'âne en « follaerts », ces fameux petits pains à deux têtes et aux raisins. De toute façon quand on creusait un peu, on découvrait que cette histoire avait une origine...païenne.
Mon plaisir est chaque année renouvelé quand je vois briller dans les yeux des têtes blondes et brunes la lueur des lanternes et des torches, quand s'élèvent les chants au son des fifres, quand Saint Martin a retrouvé son âne et qu'il partage sa joie avec petits et grands.
De même comment n'aurais-je pas été touchée par cette autre tradition d'importance, le carnaval dunkerquois qui dure deux mois entraînant les bandes de ville en ville autour de Dunkerque.
J'en appris l'origine : la fête organisée par les armateurs au XVII ème siècle avant le départ pour 6 mois « A Islande » des pêcheurs de morues. J'en découvris les acteurs « acharnés », dont une bande porte d'ailleurs le nom, qui s'y préparent longtemps à l'avance et ne ratent aucun défilé, aucun bal.
Je les vis oublier pour un temps sous les masques, les déguisements et les maquillages, les problèmes de toutes sortes! Lors du rigodon final avec son « Hymne à Jean Bart », du nom du célèbre corsaire, un frisson de bonheur parcourait et emporte toujours la foule des carnavaleux et des spectateurs.Tentez l'expérience au moins une fois ! Vous aussi ressentirez cette émotion incomparable.
J'aurais encore beaucoup à vous raconter sur ces traditions qui créent ou recréent le lien indispensable pour mieux vivre ensemble. C'est tout le charme de cette Cité qui fait que, comme beaucoup d'autres, je me suis sentie accueillie et que j'ai éprouvé le désir de partager des bons moments avec ses habitants. Malgré la dureté de la vie pour beaucoup d'entre eux ils sont profondément attachés aux valeurs véhiculées à travers leurs fêtes.
Alors on a beau dire qu'il y fait froid, qu'il y pleut très souvent, je peux vous dire que l'adoption fut réciproque.
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Superbe maya ! On ressent l'amour que tu as pour le Nord !et comme dit Fabien : " je sais pas pourquoi mais on est tous un peu chauvin"
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Merci Sylvie!
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je préfère de beaucoup ta seconde version. Sekaijin a su explique ce que je ressentais, et là c'est bon, tu nous fait réellement partager quelque chose
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Merci Nicole! Ca fait plaisir. En plus j'ai de nouvelles pistes pour m'améliorer grâce à Sekaijin.
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Super Maya, ça me donne envie parce que je ne suis jamais allée dans ce coin là du département ^^
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Notre Nord a de multiples facettes attachantes. Quand tu passes par ici fais moi signe!
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j'aime beaucoup, j'ai la chance de connaître "le coin" dont tu parles si bien. Je manque peut-être d'objectivité mais "nos plages " sont très belles et il y a de très belles choses a y voir et y faire. Quant aux gens c'est vrai qu'ils sont attachants et attachés à leur tradition. Tu pourrais trés bien être ambassadrice de la région.
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J'aime notre région c'est sûr mais je voulais montrer aussi qu'à travers des traditions on peut réunir les gens de différentes cultures. On doit retrouver cela dans beaucoup de régions. Aux autres membres de l'exprimer.
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J'aime beaucoup ta deuxième version où tu vas à la rencontre de Saint Martin!
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