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Dans ma tête, il y a des pierres et de l’eau.
Quelques pierres et beaucoup d’eau.
Les Pierres fondent en sable, en mémoire.
L’eau danse entre l’horizon et le sable.
Et le tumulte m’emporte sur les vagues terribles.
Cherchant à distraire ma peine houleuse,
Je défais le nœud sur mon cœur, pour entendre
Pour entendre comment respire le monde.
Parce qu’il est immense le monde.
Plus grand que ma colère et plus profond que le chagrin.
Il est ma mère, mon père, mes sœurs, mes frères.
Il est mes larmes aussi moi le solitaire.
Dans ma tête, il y a des pierres et de l’eau.
Quelques pierres et beaucoup d’eau.
A mesure que les pierres écorchées aux os
S’amaigrissent et ensablent de douleur ma peau.
A mes yeux d’eau, m’apparait l’encre du cœur,
Comme un nouveau né dans les bras du monde.
Et c’est la peur qui aboie, la joie qui gémit, la voie qui braille.
Perçant le mystère de mon voyage en ce monde,
Je refais à rebours le chemin parcouru, j’ai tant et tant.
Comme autan de pièce d’or pour le passant et le marchand.
Autan d’âme qu’il en faut, pour tenir après le tourment
Alors j’arrive il me semble parfois à me plaire un moment.
C’est que vous savez les plus sombres éclairs qui tombent là -bas.
Ils sont la barrière de celui qui ne part pas.
Ils sont la ligne de flottaison, le rempart de l’horizon.
Prendre la mer, devenir aventurier, entretenir les fleurs de là -bas.
Toujours tenir, parce que l’âme s’épuise aussi avec la longueur d’un pas.
On vieillit comme on dit ici. Je me saisis alors d’un bâton.
Dromadaire invalide d’une jambe je marche dans mon désert en rond
Et j’attends de retrouver le pas long, le pas de géant d’un garçon.
Je m’élance de tout mon vieux gréement sur le Bastion de l’horizon.
Et ma peur est d’en perdre la chanson des premiers jours.
Celle qu’on appelle la Poésie. Ici. Je me fais vieux, bonne terre.
J’ai moins l’audace qu’aux premiers coups au but avec le ballon.
Je deviens l’homme de demain, celui que les enfants regardent de loin.
De loin et avec dérision. Je me sais proche du but finalement.
Presque l’âme vide comme les poches, je me tourne vers le firmament.
Le soir est superbe, la nuit unique, je la connais celle-ci, je l’ai lu souvent.
C’est la chanson des premiers jours qui me revient. La chanson du vent.
Dans la tête j’ai des pierres et de l’eau
Quelques pierres et beaucoup d’eau.
Les pierres se souviennent de mes bonds, mes bottes
L’océan doré et blond, chante des histoires sottes.
Des poèmes dérisoires et les vaguent racontent cette histoire.
Un homme parti à l’aube par le sentier.
Il parti sur deux pieds pour le monde entier.
Il se laissa prendre à tous les rêves, découvrit toutes les magies.
Mais à chaque rencontre, partant sans arrêts. Il ne trouva d’amis.
Aucun pour le suivre dans le grand pays. Alors il attendit
Dans son désert en rond que la chanson d’enfant en lui
Revienne comme on se rappelle de ce que nous voulons.
Dans sa poche lui rester deux pièces d’argent et un bout de crayon.
Alors il acheta au marchand un moment de poésie et écrivit cette chanson.
une chanson d'eau et de pierres... j'aime le symbole et j'aime le texte
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Ce solitaire a drôlement bien fait de quitter son désert et d'acheter "au marchand un moment de poésie" pour écrire "cette chanson" fort belle.
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Pour moi, plus qu'une chanson c'est un conte qui tu as composé là ...
J'y trouve un mélange de Saint Exupéry et de Gargantua... et c'est ...beau
De très très z'affectueux poutoux z'à toi et aux tiens de Thanalie et Liliane-Mutti toujours brestoises...
mais plus pour très longtemps...
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voilà un petit texte dit : en rapport.
Soundcloud
Pitance de mots, je vous remercie
C’est déjà plus que nécessaire
Et cela pour mille mercis.
Comme cela vaut d’être sincère
L’éclat de la nuit, m’amène ici
Sensible comme le souffle à l’oreille
Parmi les errants assis, je me fraye
Mes routes aux rez de chaussée
De la chance et je vais bossu
Comme la pierre et le ricochet
Ces mots sont mes hochets
Décocher des rimes, fauché
J’attendrais que la vie soit touchée
Par cette merveille dans leurs bouches
Et ces dans leur pas que je couche
Des mots qu’on berce pour les emmener
Dans les rêves et nos aveux en apnée
Nous resterons dressés, palace de l’amour
Brassé c’est bien, mais j’ai un tas de jour
Qui me dise attend, t’es sûr, la vie suit son court
Pour que nos maux s’effondrent le souffle court
J’aime l’eau qui court et je me défoule
La nuque, tire sur les os, sous la peau
Après l’effilement des nerfs, de l’aube
A la nuit je perce mes tympans d’ode
A la vie, à l’amour, à vie hip hop.
Cette conscience magique qui hache la pop
Et bat le rythme des rues métalliques
En comptant comme à l’alambic
Les possibilités d’un simple bic
Et fait des pierres des temples
L’écho des samples, et kick ça.
Rasta féérie, je fredonne mon ère
Avec de l’encre ou des nerfs.
Qu’importe le flacon, si l’ivresse est bonne
Et si mes derniers jours sonnent
Je veux être sûr que c’est par justice
Et non parce que mes prières l’attendrissent
Toute façon je persiste.
Qu’importe que je sois pessimiste
Mais on ne soigne pas sans effort
Alors je me lève, fier fort, je suis d’or et d’air
Dire est un art et mon tocard au turf lève le trésor.
Avec Rythme & Poésie, et comme l’air, il s’envole
Le plus grand coups que le diable est réussi
C’est d’avoir le bon rôle, dans nos récits.
Pourquoi il est si dur de se regarder dans le miroir,
suis-je au paradis
Est-ce vraiment le but de la vie ?
Mes questions se perdent, les écrits restent
Pourquoi faut-il que je sois la peste
Pour que le système soit normal pour eux.
Et pourquoi je pleure, en écoutant leurs vœux ?
Dites-moi chef des chefs, qui est¬-il ? ce gosse
Que je ne sache pas déjà devant la glace.
"Alors je me lève, fier fort, je suis d’or et d’air
Dire est un art et mon tocard au turf lève le trésor.
Avec Rythme & Poésie, et comme l’air, il s’envole"
Je me surprends à entendre certains des textes écrits. Celui-ci en fait partie. Moi qui à l'école n'étais pas branchée poésie, je me surprends à l'apprécier de plus en plus. L'envie me vient de relire les grands poètes, merci à vous! Sûr que je n'aurai plus jamais le même regard.
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très touchant..
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Comme l'eau et le sable , c'est mouvant, ... et d'une pierre, c'est émouvant ... !!!
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