Forum Grand Corps Malade et slam

Bonjour, je vous présente un ptit slam au texte assez long et plutôt perso, intitulé la Rive Nostalgie.

La Rive Nostalgie

Autrefois, il m’est arrivé de me balader sur la rive Joie, Ephastine à mes côtés,
Aujourd’hui, je me promène sur la rive Nostalgie, Ephastine dans mes pensées.

De la rive Nostalgie, on peut apercevoir de l’autre côté,
La rive Mélancolie, un brin plus colorée.
Et au centre des deux rives, un interminable ruisseau,
Symbolisant le temps qui avance, fluide, et transparent comme de l’eau.
De ma rive, je pense, et je distingue ce paysage,
On dit même que la rive Nostalgie s’élargit avec l’âge.
Si c’est le cas, alors je ne suis pas au bout de mes peines,
La rive est encore longue, et je suis déjà à la traîne.
Dans le ruisseau, baignent les poissons du bonheur,
C’est dommage, j’aime la friture mais je ne suis pas un bon pêcheur.
De temps en temps, sur mon bateau Orgueil, je pars sans crainte en croisière,
Mais les remous me donnent rapidement la nausée et je préfère garder les pieds sur terre.
Il m’arrive bien sûr de me jeter dans le cours d’eau comme un enfant,
Histoire de rattraper le temps perdu en se laissant porter par le courant.
On dit maladroitement que le moment présent nous appartient,
Je pense plutôt qu’on appartient au présent, et que les meilleurs moments sont pour demain.
Mais aujourd’hui, je me ballade à l’air libre dans un passé proche,
Traînant sur les sentiers Rêverie, les mains dans les poches.
On prétend que la vie est un long fleuve tranquille,
Mais quand « nager » ce n’est pas ton trip, ça devient tout de suite plus difficile.
Moi, je vois plutôt la vie comme un océan nerveux,
Surfer sur les vagues, et ne pas couler dans les creux.

Parfois, il m’est arrivé de me balader sur la rive Joie, Ephastine à mes côtés,
Actuellement, je me promène sur la rive Nostalgie, Ephastine dans mes pensées.

J’aime marcher sur les rives, on y croise des gens intéressants,
Non pas que ce me passionne, mais au moins on s’y sent grand.
Laissez-moi m’asseoir dans l’herbe un instant, afin de mieux comprendre
Les raisons de ses refus, et de son indifférence qui me laisse en cendres.
Car oui, j’ai beau me dire que j’aimais sa compagnie,
Ce n’était pas réciproque, c’est dommage, mais c’est la vie.
De son côté, sur ses rives, je n’ai pas laissé beaucoup de traces,
Faut pas se méprendre, dans sa forêt Oubli, je ne suis qu’un paquet de feuilles qu’on entasse.
Je ne suis pas la pour me plaindre, tous le monde a ses problèmes,
Je ne fais juste que transposer ma peine dans un semblant de poème.

Les papillons Souvenirs effleurent délicatement mon visage,
J’aime ces battements d’ailes, et pour rien au monde, je ne les mettrais en cage.
Car le souvenir est souvent beau mais malgré tout tenace,
Associer à un endroit, il en deviendrait presque une menace.
Sans parler du vent Sentiments, et des arbres CÅ“ur,
Sifflotant cette belle mélodie, qui me rappellent à mes douces heures.
Si au moins on m’avait prévenu que les bancs de l’amour étaient si petits,
J’en aurais davantage profité et je me serais plus souvent assis.
Car même si j’apprécie de marcher, de me promener, de me balader,
Si j’avais su, avec ma douce, je me serais plus souvent posé.
Histoire d’écouter les oiseaux et de se laisser bercer par leurs chants,
Plonger dans ses yeux, sublimer ses lèvres, et l’enlacer tendrement.
Je crois que les bancs de l’amour se trouvent dans un parc inconnu,
Somme toute pas très loin des rives sur lesquelles je suis perdu.
Car il a fallu peu d’instant pour bifurquer et changer de chemin,
Non, malheureusement, je ne suis pas égaré, et c’est peut-être ça le destin.
Quand je l’ai rencontré, j’étais invincible sur mes sentiers battus,
Elle, par une déception douloureuse, sur les sentiers, était abattue.
Finalement, elle prenait la direction de la rive Mélancolie,
Moi, je faisais le chemin inverse, on s’est croisé, et je l’ai suivie …

Quelques fois, il m’est arrivé, en pensant à elle, de me balader sur les sentiers Rêverie.
Aujourd’hui, assis dans l’herbe, je regarde pousser les fleurs Espoir, recouvrir la rive … Nostalgie.