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Chaque strophe, chaque ligne me touche au fond de moi-même,
Chaque idée, chaque image, résonne dans ma pauvre tête,
Chaque interligne, chaque silence dans ta bouche me fait de la peine,
Chaque souvenir, chaque question sonne dans mon cœur et m'entête.
Le temps passe avec ses luttes et ses batailles qui nous fatiguent et nous épuisent,
On voudrait prendre un peu de temps, un peu de recul, pouvoir se reposer.
On se bagarre contre des moulins à vent, on mène des guerres qui nous détruisent,
On désespère de la race humaine, on a des idées mais plus envie de les partager.
On croise des gens avec un grand cœur, des personnes avec une belle âme.
On se demande pourquoi, avec tant de générosité, le monde tourne à l'envers.
On doute de soi, on doute de ses capacités à être heureux, on vit un drame.
On remet en cause ses certitudes, on s'est trompé de cible, égaré dans l'univers.
On devient grand, on ne rêve plus comme avant, la réalité nous a rattrapé.
On a peur, on fait des cauchemars, comment faire pour résister et exister ?
On arrive à rien, on s'enlise, on tourne en rond et on perd pied.
On se dégrade, on se sent seul, incompris, dans tout ce merdier.
On a tant de choses sur les épaules, sauver sa vie, assumer le quotidien,
S'occuper des autres, ceux qui souffrent, ne pas oublier de protéger les siens,
Sauver la planète, sauver le monde, les animaux et puis les humains,
Changer le système, virer l'argent et les riches qui ne servent à rien,
Lutter contre l'ignorance, instruire les petits et convaincre les ainés,
Aider les plus démunis, soutenir les amis et ceux qui perdent espoir,
Donner un peu d'affection, d'attention, des conseils, sans infaillibilité,
Redonner un peu de confiance, un peu d'optimisme, malgrè tout ce noir.
On a peur de tout perdre, alors qu'on a pas grand-chose, finalement.
Il faut se souvenir de nos victoires, de nos joies, de nos bons moments,
Rappeler à notre mémoire qu'on a vécu de beaux et merveilleux instants.
On a partagé, on a rit, on a pleuré, on a rencontré des êtres émouvants.
On a fait des choses extraordinaires, semé des petits cailloux qui servent de repères.
On a aimé des copains, des copines, qui nous l'ont rendu par cent ou mille
Certains ont baissé les bras, n'arrivent plus à y croire, ils désespèrent.
D'autres nous ont trahi parce que la vie, si rude, les a salis et les mine.
Parfois on a plus envie de rire, de jouer, de faire le mariolle,
Faire rire ce n'est pas si facile, jouer de la dérision bien difficile.
Plus envie d'être le clown, tourner sur la piste, faire le guignol.
Alors, il faut renoncer à jouer un rôle, être soi, quitte à être futile.
Mais il n'est pas évident de sortir de sa chrysalide, c'est douloureux.
La mutation donne de la peine, on ne sait plus qui on est, Ã quoi on sert ;
On est plus sûr de rien, on se traîne comme un pauvre malheureux ;
On est comme un invalide, perdu , on ne sait plus ce qu'on doit faire.
Il faut crier sa colère, hurler son amour et sa haine, cracher son venin,
Rabâcher ses idées, tambouriner ses convictions, rameuter la population.
Il faut accepter d'être un empêcheur de tourner en rond, un lutin,
Un emmerdeur, un chieur, qui remet toujours tout en question.
Il faut accepter d'être différent, d'avoir des idées utopistes ou délirantes,
Affiner nos arguments pour convaincre tous les autres qu'on a raison,
Croire qu'un autre monde est possible, on imagine, on crée, on réinvente,
On revoit l'histoire d'une autre façon, des réflexions pour une évolution.
Tous ensemble, nous n'auront plus peur,
Tous ensemble, on s'attaquera au labeur,
On construira une vie nouvelle, une vie meilleure,
On va se serrer les coudes, allez ! Haut les cœurs !
Daniel de Blanc-Mesnil
Dernière modification par Daniel de Blanc-Mesnil (01-11-2014 13:01:47)
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je ne dis rien, parce que moi, je suis de ceux qui désespèrent et qui te désespèrent, lol.
et je mets cette photo parce que je sais que tu l'aimes bien
Seb, hauts les coeurs avec le forum!
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C'est magnifique! Bravo! Je l'ai relu 10 fois!
Bravo Daniel !!! Peut être es tu toi aussi un peu " Ange gardien", "Pompier de service" ou "Mécanicien au grand coeur" qui se précipite avec sa burette d'huile pour éviter de casser bêtement du moteur quand il entend un bruit suspect, quand d'autres n'écoutent pas ou n'entendent pas ou s'en foutent parce que ce n'est pas leur caisse. Combien ton texte me parle, combien je comprends tout ce qu'il y a dans tes mots, les expériences par lesquels ils sont passés. Alors, oui parfois un petit coup de mou chez le pompier, l'ange gardien ou le mécano, mais je sais, tu sais comme moi que jamais ça ne peux durer, et même peut être que l'on peut prendre goût aux baffes de la vie, le nez au vent dans la tempête, le reste de cheveux dans les éléments. Bravo pour ta conclusion, oui, je sais d'expérience que c'est à ça, que c'est comme cela que ça marche : " Ensemble, tous ensemble" car si chacun d'entre nous commençait par balayer devant sa porte alors, déjà notre rue serait plus belle et qui sait, peut être que dans les autres rues, la bonne nouvelle se propagerait comme une trainée de poudre ... Allez soyons nombreux à y croire, et que des gars comme Seb ne baissent jamais, jamais les bras. Alors métamorphose, oui, bien sur, métamorphose de celui qui apprend pour devenir, à force d'expérience, celui qui sait un peu plus ... Pour tenter de mieux aider les Gens. Tous ensemble, tous ensemble !!!
Bravo Daniel super texte !!
Vincent V
Dernière modification par Vincent V (25-10-2014 18:42:40)
J'aime beaucoup le constat que tu proposes.
J'n'imaginais pas en commençant à lire que j'allais être autant de ton avis.
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J'ai l'impression que tu as posé des mots sur toutes ces questions que je me pose, ou me suis posé, peut être parce que je suis un Seb aussi
On devient grand, on ne rêve plus comme avant, la réalité nous a rattrapé.
On a peur, on fait des cauchemars, comment faire pour résister et exister ?
On arrive à rien, on s'enlise, on tourne en rond et on perd pied.
On se dégrade, on se sent seul, incompris, dans tout ce merdier.
Et la tout est dit :
On a peur de tout perdre, alors qu'on a pas grand-chose, finalement.
Un grand bravo mon pote !
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Daniel de Blanc-Mesnil a écrit:
Il faut crier sa colère, hurler son amour et sa haine, cracher son venin,
Rabâcher ses idées, tambouriner ses convictions, rameuter la population.
Il faut accepter d'être un empêcheur de tourner en rond, un lutin,
Un emmerdeur, un chieur, qui remet toujours tout en question.
Je choisis ce quatrain parce qu'il faut bien en choisir un (la lutte et empêcher de tourner rond ça m'plaît bien) mais tous me "parlent" et pour le coup me laissent sans voix.
Que dire de plus que ce que je t'ai dit "à chaud" après une première lecture ... je confirme, ce texte est bien le tien, non seulement je t'y reconnais mais en plus j'y reconnais plein de monde dont moi. Et après tout qu'est-ce qu'un "bon" poème ou "bon" slam si ce n'est un assemblage de mots qui résonnent en toi, des images qui se confondent avec tes propres images, des sensations qui te remuent les tripes ...
Bref ton texte, une fois arrivée à la fin, j'avais l'impression que j'aurais pu l'écrire, mais nuls doutes qu'il aurait été beaucoup moins bien que le tien.
Je t'adore Dan, tu es une belle personne et tu l'exprimes superbement à travers tes écrits.
Dernière modification par doudou nAnA (25-10-2014 23:31:36)
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malgré la longueur relative du texte, tu as réussi à synthétiser le marasme contre lequel nos pensées positives et nos espoirs se battent continuellement, le ying et le yang, le point de bascule quand on se sent toucher le fond, le coup de pied pour remonter...
merci pour ce texte tellement humain et réfléchi.
je vais reprendre ce que dis mma, "je suis un seb aussi", et je crois qu'il y a beaucoup d'autre seb ici et ailleurs alors regroupons-nous
Dernière modification par écriturienne (26-10-2014 14:46:20)
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Merci encore nicole pour la photo ! "je suis fatigué patron...", ça me parle en effet !
Intermédiaire : Il est si compliqué que ça à comprendre mon texte ?
Vincent : il n'est plus question d'aider mieux les gens ! "Au lieu de donner du poisson à un homme, apprends lui à pêcher". Et proverbe perso : Il est inutile de vouloir mettre des rustines sur une chambre à air poreuse, il faut en changer.
Itess : il y a des choses qui rapprochent et d'autres qui séparent.
mma : Je crois que toute personne un tant soit peu honnête et généreuse, passe par ces questions et cet état. Et effectivement la phrase que tu cite dit qu'on a pas grand-chose à perdre à tout changer, et tout à gagner, même si ça peut être dur ou difficile. Je parle du système bien sûr !
Doudou : Tu aurais fait différemment, mais bien aussi. Plus tendre sans doute. J'aime aussi ce que tu es et ce que tu écris.
écriturienne : La longueur ? Mais j'ai fait court !!!!
Il y a beaucoup de Seb ici ! Des vrais et de plus imagés ! Rien que des Seb au-dessus !
Merci à tous pour vos encouragements et votre sensibilité. Votre écoute et votre délicatesse.
On devrait se voir régulièrement pour pleurer sur les épaules des uns et des autres !
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Bordel, Daniel ! Tu m'épates !!!! Il y a plein de bonnes choses, et bordel, je sens que c'est toi que tu l'as écrit mais je m'y reconnais largement, je partage ta façon de penser !
Ma strophe préférée :
"Il faut accepter d'être différent, d'avoir des idées utopistes ou délirantes,
Affiner nos arguments pour convaincre tous les autres qu'on a raison,
Croire qu'un autre monde est possible, on imagine, on crée, on réinvente,
On revoit l'histoire d'une autre façon, des réflexions pour une évolution."
Ca paraît fou, mais on a raison...
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Si seulement tout le monde voyait les choses comme ça!
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Bien sur Daniel, mais dans notre société tant de personnes sont tellement abimées, alors si l'homme vient à avoir un, voir les deux bras cassés, comment lui apprends tu à pécher ? Perso, je lui donne un poisson puis deux, puis trois s'il le faut et dès qu'il va mieux à ce moment là je te passe le relais ... Et parfois pour bricoler les "petites vieilles" vu le prix d'une "chambre" par exemple ou l'impossibilité de d'en trouver une autre, poser des rustines permet de continuer à rouler et avancer. Quand tout redevient plus stable, clean alors, on opère, je pense qu'en médecine ça doit être un peu pareil, d'ailleurs, on expérimente cette stratégie. Joli sujet !!! Merci
Vincent V
J'aime bcp ton texte Daniel. La forme et le fond!
Je suis en phase avec ce que tu dis en général et en particulier avec les passages qu'a cité Mma.
Comme lui, ma phrase préférée est la suivante : "On a peur de tout perdre, alors qu'on a pas grand-chose, finalement". Je trouve que tu dis là , en peu de mots, beaucoup de choses... Chapeau!
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Je partage votre sentiment à la lecture de ce beau texte. S'il nous parle si bien, s'il résonne en nous, tous les espoirs sont permis. Alors "Il faut...Croire qu'un autre monde est possible, on imagine, on crée, on réinvente..."
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MDR ! Pourquoi je "t'épates" kamui ??? Et bien sûr qu'on a raison !
Sylvie : tu sais bien que tout le monde ne peut pas voir les choses comme ça, mais nous sommes la majorité. Et puis il nous suffit d'être juste un petit peu plus nombreux que les riches pour tout changer, eux, ils ne sont qu'une poignée.
Vincent : Tu fais "l'âne pour avoir du son". Tu sais très bien ce que je veux dire. Autre proverbe perso "si ton bateau prend l'eau plus vite que tu ne peux écoper, garde tes forces pour nager."
Quand, dans une société, il y a tant de "gens abimés", il faut en changer.
Itess : Bien sûr que tu peux partager, si ça peut servir à quelque chose ou a quelqu'un. C'est gentil de demander.
MCB : Je suis bien content que ce texte te plaise. Et chacun a sa strophe préférée ! C'est marrant !
MAYA : heureux aussi que ce texte te parle.
Dernière modification par Daniel de Blanc-Mesnil (01-11-2014 12:59:57)
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On , s'est invité, pas en catimini, non,
On, s'expose au grand jour,
n'ayant aucune envie de rester anonyme.
il estime qu'il est souvent pour,
c'est pourquoi , On, passe dire bonjour.
salut Daniel je suis heureux de te revoir sur le forum
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Bon, pour répondre à ce texte, il a fallu que je me refasse le mien déjà . Je l'avais plus en tête celui-ci.
J'aime pas mon texte... mais on s'en fout!
J'aime le tien par contre,
Tu as des mots et des phrases qui me font l'effet d'une...droite de tyson, d'une balayette de Riner
Ca me sonne parfois et ça me renverse aussi.
C'est une super suite en tout cas !
Ps: c'est long comme j'aime chez toi !
anecdote sur la longueur des textes de Daniel:
Après une soirée, surement la première ou Stéphane t'avais vu, il vient me trouver et me dit: t'avais pas dit que c'était trois minutes? 30 secondes de plus je veux bien mais la 3 minutes de plus !
Explosion de rire générale, je lui dis, laisse Daniel parler, j'aime sa voix, il me dit c'est ton daron ou quoi?
je lui dit non, mais quand il parle, je l'écoute comme un fils.
Bise mon ami.
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Je viens de te lire à nouveau avec émotion. Emotion face à tes mots d'alors, émotion face à ton retour ici. On a tant besoin les uns des autres, même si on ne l'exprime pas toujours. Je suis en total accord avec toi, on en est arrivé au point où le changement de système est la seule solution. Quand le dialogue est rompu, reconstruire autrement est vital. Je choisis aujourd'hui ces vers:
"On a tant de choses sur les épaules, sauver sa vie, assumer le quotidien,
S'occuper des autres, ceux qui souffrent, ne pas oublier de protéger les siens,
Sauver la planète, sauver le monde, les animaux et puis les humains,
Changer le système, virer l'argent et les riches qui ne servent à rien,
Lutter contre l'ignorance, instruire les petits et convaincre les ainés,
Aider les plus démunis, soutenir les amis et ceux qui perdent espoir,
Donner un peu d'affection, d'attention, des conseils, sans infaillibilité,
Redonner un peu de confiance, un peu d'optimisme, malgré tout ce noir."
Je vais maintenant lire le texte de Seb auquel tu as répondu et tes autres commentaires d'hier. Bises.
https://www.grandcorpsmalade-fan.net/fo … p?id=10496
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