Forum Grand Corps Malade et slam

T’entends,
Les éléments.
t’es gardien de phare,
ici point de cafard, la vie est un billard.
tableau vivant de tes instants fugaces, réalités du moment,
tu scrutes ton horizon avec tes mots iodés qui élaborent tes solutions.
sait tu que l’illusion est une compagne d’aventure, avec elle tu perdures,
les vagues qui meurent sur les rochers sont tes larmes de bonheur, ton océan d’augure.
jour après jour,
tes rêves éveillés viennent nourrir tes histoires d’immensité, de bruits et de fureur mélangés,
t’es corsaire de la page blanche.
tes mots deviennent le concert de cet univers,
ou inlassablement comme le sablier du temps, tu fuis l’éphémère,
et tu racontes la vie qui obsède, la vie qui érode, la vie dont tu es missionnaire.

Ici/là, kilomètre 2013, cri de vie, gris est le tout-là-haut
Donc je m’esquive du dehors et grimpe sur mes grands chevaux
Farandoles, je caracole sous la charpente pourrie, court-métrage
Qui tourne en boucle, black est mon book, je battrai toujours ma rage
Clé en main je crains plus que tout ça se taise, je l’ai en biais et je claque
Biaise avec mon air de raiz’ j’en assure pas mal sous mes airs de loque
Je livre mon art sang et gnole se battent dans mon propos, en tailleur sur le roc
Je ne raque pas je resquille, tu pensais que l’aube se lèverait si elle n’était sauvage
Renégate, sans concessions et sans cage, nos sensations sont identique man,
Tu vois que je serais toujours dans la voile près pour une dernière bataille
Car pirate je n’ai que cette âme pour capitaine et mon rafiot vogue sur les pages.

T’entends les cormorans des matins brouillard,
Du café réchauffé, des lueurs de l’aube, de la vie qui insiste.
Je te vois voyager sur l’écume rebelle, pilote de hors-piste
Je te suis du regard, puis je me lance dans les aléas qui persistent.
Les derniers rafiots tirent des bords, évitent l’esquif, c’est leur kif,
La musique présente entraine dans leur dérive les ultimes rescapés,
Ceux partis du port, ceux partis cherchés les réponses aux lancinantes questions,
Est-ce que vivre a un sens.
L’effervescence est une drogue qui comble le néant,
Combien sont’ ils les accros aux lendemains prometteurs,
À courir après les chimères, pour éviter la peur.

Pourquoi sommes-nous, savons nous tout avant de l’apprendre ?
Sommes nous ce tout prometteur, où une embuche suffirat-elle ?
J’ai moins peur dans tes yeux, moins peur d’être moi voilà.
Alors je lève ce vers à nos discours d’aube folle dans une voile, ami !