Vous n'êtes pas identifié.
Pages: 1
Grand Corps Malade, Slammeur : « Mon énergie, je la trouve plus dans les mots que dans les mouvements »
L’auteur et slammeur français Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, va jouer pour la première fois au Sénégal, vendredi, à la Biscuiterie de la Médina dans le cadre du Tandem Paris-Dakar qui tire à sa fin. Cet artiste marche avec une béquille car traînant un handicap des membres inférieurs après un accident survenu en 1997. En référence à son handicap et aussi à sa grande taille (1,94 m), il a pris le nom de scène de Grand Corps Malade en 2003. Dans cet entretien, celui qui a mis en lumière le style musical du slam et l’a popularisé en jFrance, nous confie ses impressions.
Qu’est-ce que cela vous fait de venir à Dakar pour la première fois ?
« Effectivement, c’est la première fois que je viens à Dakar et je suis très content d’être là pour ce bel événement qui va tirer sur plusieurs jours avec de grands artistes français et sénégalais. C’est vrai que j’ai eu la chance d’aller jouer dans beaucoup de pays francophones, mais il faut reconnaître que le Sénégal est le pays où j’ai reçu le plus d’appels pour venir jouer. Enfin, nous sommes là et j’espère que nous allons passer de très bons moments avec le public sénégalais. »
Pensez-vous qu’il y aura une différence entre le public parisien et dakarois ? Est-ce que vous avez tenu compte de cette donne ?
« Je ne sais pas si les deux publics sont différents, j’ai juste des a priori. C’est vrai que le public parisien est choyé parce que j’y joue plus souvent, c’est normal, mais, du coup, ce public est presque blasé. Maintenant, jouer à Dakar, j’imagine que cela va être une belle fête. »
A chaque concert, c’est à ceux qui sont sur scène de faire en sorte que cela soit une fête. Un concert n’est jamais gagné d’avance, que tu joues dans un petit centre culturel en banlieue, à Lille, à Paris, à Dakar, c’est la même chose. C’est à toi de tout prouver, de créer le lien avec le public. J’ai hâte de jouer à Dakar. C’est une vraie émotion de jouer ici et ce n’est pas des paroles en l’air. Quand tu as la possibilité d’aller jouer à 5 000 ou 6 000 km de chez toi, c’est vraiment une belle émotion. Les expériences africaines que j’ai eues, c’est Bamako et Kinshasa, et c’était de vrais grands moments en termes d’ambiance et d’accueil. Et comme en plus Dakar est là où j’ai reçu plus d’appels pour venir jouer, du coup, j’ai une grande attente, maintenant ce sera à moi et à mes musiciens d’être à la hauteur de ce rendez-vous. »
Dans l’une de vos chansons, vous dites que l’énergie ne se lit pas seulement dans le mouvement. Au regard de la richesse de vos textes, on a envie de vous demander d’où est-ce que vous tirez toute cette énergie pour écrire ?
« La phrase dont vous parlez est extraite de la chanson « 6ème sens » qui est un texte sur le handicap où je dis exactement que le 6ème sens des personnes handicapées, c’est cette envie de vivre. Elles n’ont pas le choix, il faut essayer de vivre parce que tous les éléments sont contre les personnes handicapées, mais il y a cette envie de vivre qui est plus forte que tout. Quand on parle d’énergie, on imagine beaucoup de force, beaucoup de mouvements, mais, dès fois, cela peut être une énergie plus intérieure, une énergie sans mouvements, mais elle est aussi forte et aussi belle. Pour ma part, mon énergie, je la trouve plus dans les mots que dans les mouvements. Pour moi, l’écriture d’un texte est un moment ludique. Trouver le bon mot, la bonne rime, c’est un jeu, mais au final, c’est vraiment un moment de plaisir. J’adore l’instant d’écriture d’un texte. »
« Comme une évidence », c’est juste un beau texte ou bien une histoire que vous avez vécue ?
« Souvent, mes textes sont autobiographiques. Donc ce texte part d’une situation réelle. 90 % de mes textes parlent de choses que j’ai vécues, que j’ai vues, des choses auxquelles j’ai assistées. Le slam, c’est une sorte de chronique au quotidien. Nous sommes comme les journalistes, mais des journalistes qui essaient de mettre des rimes à la fin. »
Est-ce que vous êtes l’auteur de tous vos textes ?
« C’est moi-même qui écris tous mes textes. Il n’y a pas un mot qui n’est pas été choisi par moi. »
Que représente le slam pour vous ?
« Le slam, c’est juste des gens qui aiment les textes et qui ont décidé de le faire à l’oral devant un auditoire. C’est de vrais moments de partage, de plaisir, de communion. »
Pouvez-vous nous parler un peu de votre accident ?
« J’ai eu mon accident en 1997. Je me suis cassée une vertèbre cervicale et, du coup, j’étais totalement paralysé des quatre membres. J’étais tétraplégique. J’ai retrouvé l'usage de mes jambes en 1999, après une année de rééducation. J’ai eu la chance de me remettre debout, j’ai des séquelles importantes, mais voilà , au moins, je suis autonome, je suis debout, avec une béquille. C’est bien après, en 2003, que j’ai commencé à faire du slam.»
http://www.google.com/url?sa=X&q=ht … BDr0ZQ1jlA
Hors ligne
Hors ligne
super, merci beaucoup Cathy!
Hors ligne
Merci pour ce bel article , CathD
du pur GCM ... Solidaire et généreux...
GCM a dû quitter le Sénégal des étoiles plein les yeux...
un slam- souvenir à écrire...
Hors ligne
il ne revient que dimanche d'apres mes sources, mais d'apres les photos ça a du etre l'éclate totale de part et d'autre
Hors ligne
Hors ligne
Voivi un nouvel article ;
Grand Corps Malade : « j’ai l’impression que ça fait 6 ou 7 ans que je devrais être venu au Sénégal, »
Fabian MARSAUD aka Grand Corps Malade est l’un des plus grands slameur de France ; ce qui est charmant dans ses textes c’est la sincérité et la proximité qui s’y dégagent, car la plupart des morceaux de l’homme qui est à fleur de mot sont tirés des ses propres expériences. A l’écouter déclamer rime sur rime sur fond de jazz ou de blues il donne envie de parler Français.
Présent pour la 1re fois au Sénégal dans le cadre du Tandem-Paris-Dakar, Grand Corps Malade confie qu’il est « très honoré vraiment, j’ai l’impression que je fais ce métier depuis 6 ou 7 ans, j’ai l’impression que ça fait 6 ou 7 ans que je devrais être venu au Sénégal, j’ai eu plein d’échange avec le public d’ici, des acteurs culturels comme Didier Awadi, et limite je trouvais pas du tout normale que mes tournées ne soient pas encore passées par Dakar ; ah c’est dû pleins de choses hein, problème de planning, de timing etc. en tout cette fois on est là et je suis très très heureux ».
Les slameurs, seraient-ils les poètes du nouvel millénaire ? Fabian pense qu’ils n’ont rien « inventé, les poètes qui disent leurs textes à l’oral ça existe depuis toujours, mais le Slam a juste renouvelé cela ; ça a montré à tout le monde que la poésie était bien présente, elle était moderne, elle vivante. Le fait que le Slam soit dans l’oralité, cela crée une émotion particulière, quand le poète dit alors son texte ça prend carrément une autre ampleur. Et vue que nous sommes sur le continent de l’oralité, donc le Slam prend plus d’importance. »
Moustapha KORERA, DAKARMUSIQUE.COM
korera@dakarmusique.com
Hors ligne
super, on le sent très heureux!
Hors ligne
j'ai trouvé un autre article grace a slaminuss
http://www.lesoleil.sn/index.php?option … Itemid=109
Dans le cadre du Tandem Dakar-Paris, le slammeur Grand Corps Malade s’est produit, vendredi dernier, à la Biscuiterie de Dakar. Une belle balade musicale, avec un public nombreux venu honorer ce conteur des temps modernes, à Dakar pour la première fois.
« Donnez-moi deux minutes pour que je souffle avant les entretiens », a-t-il dit, après son spectacle. Il en avait vraiment besoin Grand Corps, car durant plus d’une heure et demie, le public s’est davantage pris de sympathie et d’amitié avec ce monsieur, qui distribuait sourire sur sourire.
Les spectateurs de la Biscuiterie ont aimé, dans un concert qui débuta un peu après 23 heures, sous les acclamations d’une foule pressée, de voir Fabien promener sa béquille sur le podium. En famille ou encore entre copains, ils sont à l’image d’Astou Diéye venus « écouter et rêver avec un artiste qui vous hypnotise par ses textes très élaborés ». Son tube à elle, « Ça peut chémar », mais malheureusement, comme le rappellera l’artiste à la fin du spectacle, « c’est un duo, et il était techniquement pas possible de le déclamer à Dakar ». N’empêche, Grands Corps Malade a enchanté Dakar de sa voix si douce par moment, si grave aussi.
Le concert fut simplement dément, avec ce public nombreux. D’abord, le slammeur nous entretenait dune histoire personnelle avec « 6ème Sens ».
Un morceau qui peint les clichés dont les handicapés sont victimes. Ensuite, « l’école de la vie » faisait monter davantage le tempo, un tube ponctué par de belles leçons de morales. Vinrent après des classiques, qui font l’apologie de l’amour comme « Roméo kiff Juliette », « Les Voyages en train » qui évoquent des relations intimes. « Définitivement » plonge les spectateurs dans une douce rêverie grâce à la dextérité du pianiste Mike. Dans ce texte personnel et prémonitoire, l’auteur s’adresse à son enfant pas encore né.
« C’est magique ce que j’ai vécu à Dakar »
« Pères et mères », « Ma tête, mon cœur et mes couilles », « J’attends » et son dernier single « Inch’Allah », cette fois-ci en duo avec son batteur Feed Back, font davantage trémousser l’assistance. Un autre concert en 2014, lors du sommet de la Francophonie . La soirée tirée à sa fin, le public n’en voulait point. Et il a fallu des bonus et beaucoup de détermination pour quitter le podium, tant la communion était forte. Dans le chaud, l’artiste s’est dit ébloui par le public de Dakar. « On ne peut pas s’imaginer, en écrivant sur un bout de papier un texte, qu’à des milliers de kilomètres, des gens tomberont sous le charme et le déclameront durant un concert », a déclaré l’artiste avant d’ajouter : « Je suis flatté et c’est vraiment magique ce que j’ai vécu à Dakar ». De son séjour dans la capitale sénégalaise, l’artiste retiendra 3 choses au-delà du concert.
D’abord, la scène slam avec le collectif « Vendredi Slam ». Ce fut une vrai scène « car j’en ai fait des centaines, mais celle-là fut simplement très dense avec les slammeurs du Sénégal ». A cela s’ajoute l’atelier d’écriture au niveau du lycée Limamou Laye de Guédiawaye.
Au finish, Dakar a fait très forte impression à ce conteur des temps modernes. « Je pense que nous ne mettrons pas autant de temps pour revenir, car ce spectacle était magique », a assuré le slammeur. Pour lui, il y avait matière à réfléchir pour un prochain spectacle car « dans le cadre du sommet de la Francophonie qu’accueille le Sénégal en 2014, il serait bien possible d’y incruster un concert. Je travaille beaucoup avec cette organisation et nous allons essayer de réfléchir sur cela ». Durant cette soirée, il y avait également Matador, Didier Awadi, le collectif « Vendredi Slam », Canabasse, qui ont rendu une belle copie.
Hors ligne
et aussi
http://www.lequotidien.sn/index.php/cul … a%C3%AEtre
Un public venu nombreux, des artistes locaux confirmés en guise de chauffeurs de salle sont les ingrédients qui ont assuré en partie la réussite de la prestation du slameur de la banlieue nord de Paris : Grand corps malade. Son talent, son grain de voix inimitable ainsi que ses musiciens dépêchés de Paris ont fait le reste, confirmant tout le bien que le public dakarois en attendait. La Biscuiterie de la Médina a ainsi résonné vendredi dernier, jusqu’au-delà de minuit de poésie urbaine chatoyante scandée avec simplicité et une grande humilité.
«Bonsoir Dakar…», s’y reprenant à deux reprises afin d’apprécier si ce jour est bel et bien arrivé, Grand corps malade peut enfin se targuer d’avoir foulé une scène sénégalaise. Avec Didier Awadi, ils s’étaient promis de venir jouer au Sénégal il y a tout juste un an, lors d’une date commune à Montréal au Canada. Les deux artistes n’avaient pas parlé dans le vent, puisqu’à la faveur de la thématique des cultures urbaines du festival Tandem Dakar-Paris, ils se retrouvent à nouveau pour partager l’affiche d’un concert. En guise de hors-d’œuvre, la tonalité est résolument urbaine et hip-hop avec les prestations de rappeurs du cru comme Canabasse et Matador. Net et sans bavure, leur rap «galsen» recueille les faveurs de leur supporters chauffés à blanc.
Didier Awadi et son groupe prennent place devant une assistance déjà bien étoffée. La basse vrombit, les cuivres exultent pour un set résolument reggae à l’image de son dernier disque «Ma révolution». Le public à dominante francophone est réceptif aussi bien à la musique qu’aux textes revendicatifs et ravageurs du «super ndaanane». Le temps est venu d’inviter Mary Ndiaye sur le morceau «J’ai pas le temps» et de la présenter au public comme une Sénégalaise qui aime résolument son pays malgré le fait qu’elle semble ne pas être francophone et qu’elle vit loin de ses racines. L’affaire est entendue. Et l’heure déjà avancée amène à un changement de scène. Les musiciens venus de France dans les bagages de Grand corps malade s’installent à leurs pupitres. La carcasse de l’homme à la béquille s’avance sur la scène. La soirée retransmise en direct sur la radio municipale de Dakar prend la tournure d’un plébiscite pour le slameur qui fait offrande d’un florilège de ses textes les plus estimés. «Les voyages en trains», «Midi 20 » s’enchaînent à merveille sur les compositions musicales qui leur servent d’écrin. Ceux qui connaissent ou qui découvrent les textes sont ravis de les écouter sous cette forme de spectacle vivant. Grand corps malade a trop à dire du fond de sa voix grave. Devant ce public friand d’un verbe généreux et bien structuré, tout laisse présager d’une histoire qui, avec ce dernier ne fait que débuter.
Hors ligne
Pages: 1