Forum Grand Corps Malade et slam

Dans les profondeurs faites d'os infectes et relents de vieille mort, il s'avance.
Le lagon d'où t-il est sorti, plus méphitique encore que la purulence
L'empourpre de sang et de boue misérable et il est comme né.
Naissance et mort sont des amies si semblables pour les ombres des damnés,
Il est tordu, monstre dans l'enchevêtrement des corps malades et crevés
Crevés par leur propre gonflement atroce et tirant les peaux désincarnés

Voilà, l'enfer qui l'embrasse dans ces mains, comme une terre aimée
Voilà l'enfer, où la bête nue hante de son boitement de condamné.
Il n'y a dans ce théâtre de la décadence que morosité et voracité
Et le monde est tel ce spectacle de chairs perturbées, d'enfants asphyxiés.
Pleurez compagnons, jouissez de vos vies miraculeuses et entretenues
Voyez enfer! Voyez le mal né, l'enfant brisé qui déambule dans votre pue.

Il n'est d'espoir plus vivace que la vie moribonde qui se dresse tordue
Dans l'inimaginable empire de la souffrance froide et suffocante, l'eau bue
Le ciel déçu, l'a jeté dans ce puits de discorde et de défaite ruminée.
Le ciel que vous aimez tant n'a pas d'amour pour le mal né.

Le poète qui part, qui traverse et déverse sa maladie mélodieuse
Le poète dont vous avez fait un monstre de foire odieuse.
Le poète enfin qui va par les pires sentier, au risque de se perdre
Pour emporter au sommet des montagnes de merde
La lumière de l'aube comme on invoque des ténèbres
Le soleil dans nos sommeils de lâches et que l'on célèbre.

Dernière modification par MoonZ (23-04-2013 10:59:39)