Forum Grand Corps Malade et slam

Mes pas se perdent au sommet d’une dune érodée
J’y rêve de montagne, d’encordées.
Faut-il que la mer soit si belle, ce matin,
Pour que je sois réjoui comme un enfant devant le sapin.
Les vagues comme des guirlandes luminescentes
Et le ciel comme un père, me soufflent dans les cheveux,
Avec une caresse aimante. Je me sens si peu heureux,
Parmi les hommes. Parmi les miens.

Tu sais vieil homme je joue avec cette fille pour croire
Qu’un instant je suis beau, que je peux plaire.
Elle a les cheveux comme l’océan, il me manque déjà.
Je me penche devant cette feuille et je me sens bien
J’ai juste besoin de ça et de ce parfum dans mon esprit.
Oh ce n’est pas grand-chose, vivre dans la décence aussi
Juste faire comme il est possible avec tout ce monde qui passe.
Des fois j’ai envie de leur dire, souvent je reste à regarder.

Les mots me manquent sur le comptoir devant elle.
Alors mon silence devient trop violent, je me sens mal
Mal ou mauvais, je ne sais pas trop bien, je me sens pas à ma place.
Je voudrais qu’elle m’aime évidement, mais elle ne voudra jamais.
Elle s’approche avec un sourire d’ange et des lumières pleins les yeux.
Je me laisse terrasser, parce que je ne sais que dire. Quoique ce soit,
Serait de trop…

Et pourquoi je pense à l’océan quand je pense à elle ?
Je m’imagine près d’elle sur une plage bercée au vent
Je me demande si la hauteur qui nous sépare se rétrécira un jour.
Si la corde qui glisse de mes mots elle l’accrochera une fois.
Mais je doute que ce jeu de séduction soit juste pour elle.
Parce que je crois que je copine et que se sont de fausses idées.

Alors je fume sur la terrasse et je pense, pars ! Pars mon gars.
Il n’y a pas de peine qui nous grandisse, de tristesse acceptable.
Et comme je ne sais que dire, je repars silencieux pour écrire
Qu’elle me manque que je suis loin si loin de l’océan.
Et que je n’ai que les yeux d’elle pour rêver de là-bas.