Forum Grand Corps Malade et slam

Pampampalam, je me souviens de ce refrain qui m'obnubile,
C'était hier, on est demain à l'époque y'avait pas d'mobile.
Je f'sais mon fier mais je dansais avec la classe d'un Playmobil,
Sans m'faire de bile, j'étais débile et je rentrais en Batmobile.

Je f'sais des voeux, j'brassais du vent, les yeux rivés vers l'horizon,
Je m'affalais sur le divan et s'il f'sait beau sur le gazon.
Le pire des imprévus, la grosse bévue, c'était qu'demain il pleuve averse,
Ou que je me ballade avec plus d'piles dans mon walkman auto-reverse.

L'âge bête, l'âge ingrat, l'âge où tout était encore passion.
Mais l'âge où si on m'avait donné l'choix j'aurais bu la mauvaise potion,
Demi-portion avec un égo à faire pâlir un sex-symbol,
Alors que j'me lavais tous les jours l'ensemble du corps au Biactol.

J'avais ces gars qui déclamaient, leurs mots sans cesse dans les oreilles,
Leur flow f'sait des dégâts, leur rimes elles faisaient des merveilles,
Voilà pourquoi aujourd’hui je m’éreinte à être habile avec les mots,
Mais n'ayez crainte car entre temps j'me suis procuré un cerveau.

Si j'avais su ce que je sais à l'époque ou j'pouvais encore,
J'aurais peut être décidé pour survivre de n'pas faire le mort,
Si j'avais su, j'aurais p't'être pu m'extirper de cette triste ronde,
Mais si les si pouvaient m'aider ils auraient déjà refait le monde.

Si j'avais su, je ne serais pas resté sage, j'aurais mis de la crème solaire,
Le problème avec les images, c'est qu'les couleurs passent à la lumière.
Autant en emporte le vent mais le temps lui emporte tout,
J'aurais du te dire je t'aime maman pendant qu'tu t'nais encore le coup.

J'avais des rêves et des devoirs à faire le soir quand j'étais môme,
Et j'regardais mon père avec envie qui dégustait son verre de rhum,
Je me disais que moi aussi plus tard, je f'rais comme lui je foutrais rien,
Quand je rentrerais le soir je ne m'occuperais pas d'mon gamin.

Raz le bol de faire c'qu'on m'dit, j'veux pouvoir prendre ma vie en main,
Que j'puisse allonger Marjorie et qu'on n'fasse pas que du baisemain,
Majeur comme si un chiffre allait me rendre responsable,
C'est aussi sûr que d'rester sec en s'baignant en imperméable.

Les moyens de mes ambitions à l'époque étaient vraiment passables,
Et je buvais toutes vos conneries comme si c'était de l'eau potable,
Ca m'est passé et même dans le moule, j'ai pris du plomb dans la cervelle,
Grâce à ces gars qui ont des mots qui nettoient tout à l'eau d'javel.

Si j'avais su ce que je sais à l'époque ou j'pouvais encore,
J'aurais peut être décidé pour survivre de n'pas faire le mort,
Si j'avais su, j'aurais p't'être pu m'extirper de cette triste ronde,
Mais si les si pouvaient m'aider ils auraient déjà refait le monde.

Alors à ceux qui tout comme moi ont découvert la force des mots,
En écoutant Mc Solaar ou L'enfant seul de Puccino,
A ceux qui liront à leurs gosses comme le plus beau des poèmes,
Pas un truc de Verlaine mais La lettre de Shurik'n,

Il y a cette empreinte dans mes enceintes que je sais indélébile,
Même si à l'époque j'captais pas trop, leurs mots étaient bien trop subtils.
J'avais les fringues, j'avais les codes, j'avais le rap jusque dans l'sang,
Mais pas encore les obligations qui m'auraient fait rentrer dans l'rang.

J'avais la fougue, j'avais la force mais j'avais la science infuse,
Vivre d'amour et d'eau fraiche, je crois bien que c'était une ruse,
J'y ai cru pendant un bon moment et maintenant que je suis père,
Je me rends compte que ne rien foutre n'est pas une si mince affaire.

Si j'avais su ce que je sais à l'époque ou j'pouvais encore,
J'aurais peut être décidé pour survivre de n'pas faire le mort,
Si j'avais su, j'aurais p't'être pu m'extirper de cette triste ronde,
Mais si les si pouvaient m'aider ils auraient déjà refait le monde.

Dernière modification par Ricow (22-01-2013 11:49:54)