Forum Grand Corps Malade et slam

J’ai deviné que la folie serait pour moi une amie.
Je me suis égaré accroché à elle avec l’envie
De connaître les pires endroits qui soient dans l’esprit
Et ça a déteint sur ma vie, je vous regarde et je prie
Que cette merde ne me donne plus jamais la main
Je peux devenir comme deviner, ce putain de destin
Qui fauche des vies et se remplit avec les intestins
Mais dans ce cas à quoi ressemblerai mon aquarium demain.
Etre un homme demande des forces énormes sur elle
Comme par exemple ne pas se prendre pour un immortel
Se voir pousser des ailes et sauter d’une putain de falaise.
J’ai besoin de croire que la vie est forte en moi, que je la baise.
Qu’elle m’aime aussi pour ce que j’ai à dire.
Ce que je suis dans le pire des moments n’est pas beau, le pire
C’est quand même l’eau est empoisonnée, quand ma chair
Se demande à quoi bon se mettre debout pour des glaire
De la merde et l’envie constante de partir comme un souvenir
Qui ne reste que dans la tête de ceux qui tente de te sourire
Par pitié, alors je désire tant mourir que j’en deviens absurde.
Et cette écharde devient une lame et je me lourde dans les ordures
D’un esprit devenu moisi qui se rend victime de son propre reflet
Et qui se hais au point de briser le miroir dans la salle à manger.
Et j’ai mal à exister, mal à vivre avec toutes ces saloperies, seul
Devant l’adversité qui n’est autre que ma respiration sous un linceul.
Alors j’hurle des mots difficiles qui ne concernent vraiment personne.
Mais je m’en fous plein les doigts et je sais qu’ils me redonnent
La force pour tenir une journée de plus dans cet enfer qu’est mon crâne
Un murmure continu qui ne finit jamais et qui se joue de mes larmes
Qui se fout de mes flammes qui brûlent la chair à oublier la peine lourde
Qui me pèse et c’est si agréable de ne plus entendre cette musique sourde.
Maintenant je me demande pourquoi je souffre de toute cette maladie
Pourquoi je ne peux être bien avec moi et avec ce que dit mon esprit.
Je le vendrais pour moins qu’une baguette de pain ou celle d’harry
Je suis  le chien qui court dans la rue où toutes les ondes convergent
Et me donne l’envie de taire le monde, de mourir et je gerbe
Et je crève les yeux fermés, cet enfant ensanglanté s’est pisser dessus
C’est un enfant mal fait, qui finira comme il est, en larve dans les rues.
Mais je dois résister à ça chaque jour, mais ce n’est pas normal
C’est juste un mal d’enfant du nord qui se plaint  et qui devrais se mettre une balle.
Fermez vos gueules tous ! je dis que votre présence est une anomalie.
Que j’ai le droit aussi au repos et qu’il soit éternel ou jusqu’à midi
Qu’est-ce que cela peut vous foutre. Vous vous donnez en spectacle
Mes rétines n’en peuvent plus, je dois ouvrir ce réceptacle
Le gorger d’essence et de drogue toujours plus forte pour me tuer un peu.
Et l’éviscérer de toutes les choses bonnes et mauvaises qui me rendent malheureux.
Cette vie que je regarde aujourd’hui dans le rétroviseur
Me fais si peur, elle ne doit pas ressurgir de son marécage d’horreurs.
Je suis comme un gosse devant une vie nouvelle, l’espoir je l’appelle
Mais je crains que même un scalpel ne puisse venir à bout d’elle. 
Des jours je suis comme ceci hanté par la morsure du temps passé
Et je dois me relever, et c’est juste ces mots qui me donnent assez
De toute la force nécessaire pour rendre meilleur ma vie.
Et doucement à mesure que j’écris me revient l’envie.