Forum Grand Corps Malade et slam

Sans issues, ses yeux brillants sous la chaleur,
Déchue et tombée des nues, mes mains glissantes sur la sueur,
Elle lève le voile, le spectre qui lui donnait le beau rôle,
Jusqu’à ce que sa main frêle sous l’impulsion d’une étoile me frôle.

Elle n’a pas de prénom, ni passé, ni futur,
Elle n’a que ses cheveux longs pour piéger mes murmures,
Ses doigts qui captent sans relâche chacun de mes soubresauts,
Et ma bouche qui s’ouvre doucement sur le lys de sa peau.

J’arpente ses courbes, ses vallées, je dépose un baiser dans un creux,
Résultat d’une cambrure associée à l’approche d’autres lieux.
On se découvre sans se connaître, pas même nos noms,
Et ce mystère nous fait renaitre sans nous soucier de ce que nous faisons.

Je vais, tu reviens,
Je fais, tu retiens,
Je crispe le firmament, tu détends l’atmosphère,
Je flirte avec le temps quand tu soulèves le planisphère.

Je mords, tu frôles,
Et aucuns de nous deux ne veut du beau rôle.
Je me perds sous ton regard et tu t’égares dans mes repères,
Il est tard mais il nous reste tant de choses à faire.

L’inconnu se dissimule mais nous l’éclairons de notre unicité,
Et je suis comme le pédoncule qui porte les fleurs de nos péchés...

Et nous sommes là, seuls, fuyant les vestiges d’un jour oublié,
Le monde nous a mis dans sa marge, la lune doit être excitée.
Sous la voûte céleste s’ébattent ces corps harmonieux,
Ces accords cadencés que jalousent les astres,
Ces soupirs accordés, au diable les envieux,
Ces mesures qui annoncent un déluge sans désastre.

Alors je t’en prie, nuit, reste,
Évite le matin,
Ici gît ma veste,
Et elle est bien.

Dernière modification par Ricow (27-04-2012 15:44:33)