Forum Grand Corps Malade et slam

En place, sage comme une image
Sans rage, ni dérapage, sans tapage
Docile pour que l'entourage tourne la page
Courage, pas le droit à un deuxième rattrapage
Dommage, mes vices me manque depuis que je me'suis mise en cage
Sois sage, sois sage...
Je'deviens un faux modèle, un vrai putain de'mirage
Un volontaire changement, je me ment, la lutte contre ma nature est sauvage
Fini les humeurs volages, les muses et leurs visages
J'ai pris trop de virages mais plus dur est l'atterrissage.

J'essaie de devenir comme il faudrait que je sois
Petit à petit me convertir à la bonté que je ne'connais pas
Je me laisse attendrir par l'amitié que je reçois
Je me lasse d'être lisse combattant encore mon vrai moi
Qui aime être tenue en laisse et mal mené pendant l'ébat
Quand physiquement on le blesse pour provoquer l'émoi
Dans une fumée très épaisse qui dissipe mon désarroi
Comme une claque sur les fesses du plaisir qui accroit
Attachée, aveuglée, ça presse, je rabaisse ma proie
J'ai tendance à dominer mais j'encaisse, plus légère est ma croix
J'écarte jusqu'aux doutes qui naissent de mes futurs choix
Le temps n'est plus important, seul le feu de joie flamboie
J'aime les jeux que l'on joue avec des bas de soie et toi?

Sois sage, sois sage...
Pas besoin d'allumage, je n'est aucun blocage
Sois sage, sois sage...
Plus je suis une autre, plus je me sens en décalage...

Mon esprit s'échauffe vite, j'ai zéro de conduite
Je profite toujours des bonnes choses gratuites
Comme le coïte qui nécessite que Satan et ses frères m'habitent
D'ailleurs ses soeurs aussi m'excitent et seul les ignorants m'irritent
Je déteste tellement ce monde, que dans l'addiction je prends la fuite

Sois sage, sois sage...
Sois sage, sois sage...
Comme une image, mais quelle image?
Celle d'une aiguille qui transperce mes rêves
D'une âme en peine pleine de haine qui crève
D'un jeu de quilles explosant et jamais ne se relève
D'un téton qu'on titille ou d'un roulage de pelle
Je n'est que des pensées impures d'une chambre d'hotel
Flirtant avec le danger où tous les sens se mêlent
Le canon froid qui descend le long d'un corps qui se révèle
Et les chaudes palpitations d'un coeur libre comme une hirondelle

Sois sage, sois sage...
Tous les jours banalisés je le croise, je le voit
On ne se connait pas tant que ça, mais on se voit
Lui et moi...
On connait bien nos passés pansés et maintenant il est policier
Il incarne le camp adverse que jadis on évitait
Nos comportements changent, cinq minutes par jour à se regarder
Parfois il renvoie mon phantasme dans un sourire esquissé
Dans ses yeux noirs je peux voir que ses vices sont restés
Ils dorment comme les miens dans l'apparence équilibrée
Et tous les jours je me demande qui de nous deux va craquer.



EkimoZ