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Hommage à ceux et celles qui vivent et voyagent en vieux camtar...
hé, hé, j'en ai un mais c'est bien plus qu'une machine
Au premier regard, les brumes matinales
brouillent le paysage en un estompé inachevé,
où les limbes de mon esprit peinent à reconstituer
les traits de ce monde de labeur, aux peines vénales
Puis, vu de ma fenêtre, y a toute une faune,
qui s’excite, s’insinue, gonfle et pétarade
pour de la rue prendre l’enfilade,
dès la bascule du feu au vert pomme.
Vu de ma fenêtre, y’a la mémé qui ouspille
cette jeunesse par sa canne levée,
à la traversée du passage pietonnier,
d’une marche saccadée où son sac oscille.
Et puis, y’a cette longue avenue,
où pointe les premieres tâches vertes,
d’une espérance de bienvenues
à une terre sans béton, aux libertés offertes.
« Le jour se lève comme tous les jours,
le long du serpent blanc éblouissant,
tombent, tombent les kilomètres,
le long des longs camions sauvages ».
Crache la radio du voisin d’à côté,
sono à donf d’une fenêtre entrebaillée,
où je ne discerne qu’un trait blême,
pâle sourire perdu en son écrin d’ébène.
Et le paysage surprend à ses turbulences !
Ici un troupeau de moutons, simple ressemblance,
image de pietons aux croisées des chaussées,
sous la houlette d’un îlotier ou du berger !
Juste en dessous, y’a une sorte de rive,
simple séparation d’un monde vivant,
avec celui du rationel, du bien pensant,
où le sable et la mer, à la marée, s’esquivent.
Je poursuis en pensée son extension
au-delà de ma vue, je déploie ce pont
entre continents, traversé par tant de pèlerins,
et la vie déborde, raz de marée humain !
Voir avec le cœur, c’est compter ces sourires,
qui s’ouvrent à notre passage,
où nous ne sommes à ce voyage,
que des spectateurs de souvenirs !
Nota : Vue des "fenêtres" à voyager, ou frères de la terre. Cherchez l'erreur !
Seul au passage du Gois (île de Noirmoutier), pause au fond de l'océan assagi !
Sur la route menant à Goa (Burkina-Faso), pause après une piste houleuse !
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J'adore, un très beau périple tout en image et bien imagé en vers
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beau texte et belles photos
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je comprends le pourquoi des moutons!!
merci pour les photos sur ce beau texte!
c'est excellent ce voyage, vraiment!!
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Merci à tous !
Ces photos prises de l'intérieur d'un pare-brise sembleraient banales si elles n'étaient associées à une aventure humaine, et familiale. Ce slam est un écrin pour mettre en valeur ces souvenirs à leurs vues, qui sont celles de rencontres, d'amitiés nées au croisement des routes. Enfin, le Burkina et la Bretagne restent tjrs présent à nos pensées comme si ces deux régions étaient les élues de nos coeurs ! Nouga a dû en croiser sur son chemin, la beauté et la douceur des lieux y étant beaucoup recevoir les mercotribes (bon, d'accord, y'a les festnoz aussi, mais c'est moins poétique !).
Non, Nicole, ce ne sont pas des moutons, mais des vachettes espagnoles, dont l'une a essayé de me "percer" au col d'Allos, parce que je m'étais garé sur son aire de prélassement (ellle m'a chargé, et prenant sa tête par les cornes pour lui faire dévier ses cornes, l'une de ses pointes a glissé sur mes côtes, seulement un bleu !). Je voulais faire une analogie entre le flot des piétons et celui des moutons, mais je n'avais pas de photos depuis la fenêtre, seulement une transhumance canalisée par la structure du camion, et prises du toit cette fois...Euh, on sait jamais, y'a bien des béliers, non !
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super sympa.
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J'avais vu que c'était des vachettes (sans me douter que tu avais joué au toréador, olé!!), mais c'est juste que quand tu l'avais posté dans "vu de ma fenetre" en posant la question de savoir où était ta fenetre, j'avais calé sur les moutons
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C'est la première fois que je vois un texte si bien mis en valeur, et vice et versa, la première fois qu'un texte valorise si bien des photos, RESPECT !!
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Salut Vélocirapptor
On sent le mazout et la graisse chaude dans chacun de tes mots, du lourd, de l'authentique comme ces vieux chalutiers qui prennent la mer par devoir et par conviction et qui rentrent au port avec leur cargaison de poissons à distribuer et de souvenirs, de partages, de valeurs plein les cales !!!
Bravo les mots se doivent de n'être pas que des enveloppes vides ... Mais ils se doivent d'être chargés des sens pour bien voyager ...
Bravo
Vincent
Mille merci pour ce voyage fait de rimes et d'images.....Seulement derrière notre pc,on sentait les cahotements de la route,les reprises du moteur,les odeurs de la terre par ta fenêtre ouverte....Encore merci pour la découverte!!
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Un "remontage" pour Monsieur Vélo: Je me suis régalée à lire tes commentaires de ce matin
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+1 avec Volodine
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+ 1 avec Volodine et Nouga !
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je me régale toujours de tes photos qui illustrent superbement tes mots, et de l'idée merveilleuse de ce "vu de ma fenêtre"
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Merci Volodine pour ce "up" d'autant que le cams vient de renouveller son autorisation de naviguer hier, suite à une rencontre préméditée avec le "3ième type", vu trop tard de ma fenêtre !
Mais laissons le parler, puisque c'est son slam "Mercotribbe" :
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Mon étrave ouvre le bitume noir
vers l’espérance d’une halte au soir.
Mais va savoir, surgissent de nulle part,
des condès, à recevoir leur part,
examinent, ergottent, controlent,
les papiers, les occupants, leur rôle !
Puis dépouillé de mes rêves, anéanti ,
l’épave ramène son équipage transi.
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Belle trame qui invite au voyage et belles images de comparaison qui ouvrent l'esprit. PAs besoin de partir en vacances, l'âme de ce slam nous évade vers de belles contrées. 100 000 kilotonnes de CO2 de gagner !! quelles bouffées d'oxygène ...
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