Vous n'êtes pas identifié.
Dans la vie, il y a des événements du passé que l’on voudrait oublier
Oublier, car juste à y repenser on n’en est que plus bouleversée
Aujourd’hui, je ne cherche qu’à effacer de ma mémoire
cette tragédie d’une tristesse infinie
assombrie par l’image de ton corps meurtri
Finalement pour liquéfier tous ses souvenirs gravés
Incrustrés à jamais dans ma mémoire qui me font sombrer dans le désespoir
Dring, Drinnnnnnnng; 21h42; «Oh mon Dieu!»
Trou noir...
Ces mots résonnent dans ma tête, à tue-tête telle une tempête
Pour résister au sinistre traumatisme : «Est-ce que Dieu existe?»
Ériger pour la sécurité un périmètre
En moi bouillonne la rage d’une violence inouïe
Je me sens prisonnière de ma cage
Je crains même pour ma vie... pourrie
Pourriture, ordure, je crache ta désinvolture
Prisonnière de ta dictature, enfouie sous les meurtrissures
Je ne suis que blessures, brûlures, bien plus qu’une écorchure
J’ai peur, je souffre, je pleure, je veux hurler pour me libérer
Hurler; le crier, mon désespoir... Celui de savoir qu’à partir de ce soir
Je ne peux plus rien faire pour ta vie
Calisse, tout ce qu’il me reste de toi est ce cadavre
cette carcasse intoxiquée au monoxyde de carbone
Ton corps cabré, cadenassé, courbé dans toute sa rigidité cadavérique
«Non, mais quelle est cette calamité?»
Pour éviter et cacher ta complexité, tu as décidé calmement, délibéremment
d’éviter toutes ces calomnies
Mais maintenant, c’est dans le cafard que je subi, que je tente d’oublier la rage
Quel cafouillage; quel gaspillage, c’est l’apoplexie
«Pourquoi n’as-tu rien dit, rien écrit? Pas même une simple question!»
Tu as préféré l’abdication, la capitulation que de faire face à tes imperfections
Est-ce dans un état d’insatisfaction, de pétrification où l’on avait atteint ta réputation?
Ou encore devant l’aberration d’accusations devant lesquelles tu refusais la
concession, la confession?
Au lieu de cela, c’est la soumission à l’intoxication
L’incinération au lieu d’un corps en putréfaction, en décomposition
Je suis victime d’une collusion
Dorénavant, c’est en guise d’épitaphe que je paraphe et que je piaffe ces putains de
paragraphes
Devant l’impuissance de l’éminence des conséquences
C’est sans défense que je regarde s’éloigner l’ambulance
Sans véritablement connaître les circonstances de ton existence
Et l’ampleur de tes exigences
Je peux crier qu’aujourd’hui c’est à cause de ton absence
que je sombre tranquillement dans ma douce déchéance
Que je glisse trop rapidement dans ma fatale démence
et qu’il ne me reste plus, à tes amis et à ta famille qu’à leur souhaiter
Mes plus sincères condoléances!
RIP
Olivier Garcia Soria Cortez
2 novembre 1993
Hors ligne
Wahou. Dans ton texte il y a une force, une émotion, une rage de Dingue !
Littéralement, tes longues sections de rimes en ure, ion et ance montrent la puissance de feu que tu as eu sur le coup. Bravo pour ce texte fort.
(Bienvenue, en retard... )
Hors ligne
Merci! J'ai cédé à la pression de mes élèves; celle d'écrire un slam puisque j'exigeais moi-même qu'ils le fassent! Quoi de mieux qu'un vieux traumatisme pour être inspirée?
Dommage qu'il ait fallu passer au travers cette épreuve pour écrire cela...
Hors ligne
Texte très fort, en effet! Merci de le partager ici. Le traumatisme est souvent source d'inspiration en effet, car les mots apaisent les maux. Et même si on ne pense pas forcément à en parler une sorte de force étrange fait sortir cela de notre âme.
Pour ta demande de visite de Fabien pour ta classe, n'hésite pas a signaler que tu es du forum, il connait déjà un québécois d'ici
Et bienvenue ici, je pensais que tu passais juste pour poster ta demande, je suis ravie de te lire dans cette section!!
(et on sait jamais: si tes élèves veulent partager leurs textes ici, on les accueillera avec grand plaisir)
Hors ligne
bienvenue et bravo pour ton texte
Hors ligne
La question de l'humain qui reste face a la mort emportant tant de certitudes avec elle .... L'incomprehension, le dégout , le pourquoi... Cela retrace bien les états d'esprit traversés , la répétitions des sonorités donne une profondeur a ton texte , comme le questionnement incessant d'une disparition , qui plus est soudaine .
Bravo et bienvenue
Hors ligne
Merci sincèrement à tous pour ce chaleureux accueil et pour vos bons mots! Nicole, j'en parle définitivement à mes élèves qui ont tous, sans contredit écrit de véritables bijoux. Merci également pour le lien, j'ai été redirigée par Delphine vers son agent. J'attendrai donc sagement des nouvelles et sauterai sur le téléphone demain à midi (heure locale), pour acheter les billets de spectacle du 21 octobre.
Hors ligne
Bienvenue mélissa,c'est un plaisir de découvrir ton premier texte
Bravo
Hors ligne