Forum Grand Corps Malade et slam

J’entends  parler de solidarité,
De celle qui tient  quand on doit se contenter de miettes,
En période de disette, quand l’opulence s’est absentée.
J’entends  parler de paix, de respect
D’amour sous différends  aspects, et  j’avoue que je reste circonspect.
On nous parle de l’enfance et de son innocence,
Nous les avons vu souillées, parfois les yeux mouillés,
D’autres fois oubliées loin des lumières sur le banc d’un quartier.
Pour certains la roue est rouillée, elle ne peut plus tourner.
Nous entendons parler de  croissance
Nous voyons celle de la violence, du prix de l’essence et de l’intolérance.

Mais il y a beau chercher, ça fait des années que nous traitons les mêmes thèmes,
Ce sont toujours les mêmes qui traînent et toujours les mêmes têtes à l’antenne.
Lorsqu’on écoute  ces beaux discours, on entend des mots de velours et des phrases Pleines de détours.
Paroles sirupeuses et voix mielleuse couvrants l’amertume d’une réalité honteuse.

J’entends vas-y  fonce, jamais ne renonce sinon tu t’enfonces et le regret te ronge.
J’entends fonde une famille, un foyer est un but dans la vie.
Ça t’évitera de te noyer quand tu seras moins fort, que tu auras vieilli.
J’entends sois courageux, le ciel est parfois nuageux,
Mais si tu ouvres les yeux le matin c’est que tu as du jeu dans les mains,
Et que tu peux miser sur tes lendemains.
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J’entends des poèmes taillés comme des pierres précieuses,
Ils nous sont offerts dans leurs écrins tels des talismans sacrés.
Des images du temps en formules fabuleuses,

Mais j’entends toujours ce silence à rendre sourd,
Sensation d’être seul quand on crie au secours,
Quand on tape à des portes et qu’elles ne s’ouvrent pas,
Quand la  souffrance peut durer toujours et que les autres ne l’entendent pas.
Et j’entends encore ces bombes qui tombent,
Sur la colombe des néo-colons et des barbes trop longues.
Lorsque jouent les maîtres du monde,
C’est la colère et la violence qui grondent.