Forum Grand Corps Malade et slam

D’abord des idées noires lors de longues nuits blanches,
Puis des lueurs d’espoir sur des pages blanches.
Des voyages sur des lignes irrégulières,
Partances pour d’autres univers.
Les rues noctambules où je déambule,
Ce sourire que je cherche sur vos figures,
Ces mots jetés contre tous les murs,
Ce qui s’oublie et ce qui dure.
Les courbes fines d’une femme furtive,
La fièvre d’une étreinte hâtive.
Chanter  en buvant à toutes les fontaines
Où parfois je croise cette belle sirène,   
Je voudrais être celui qu’elle aime
Pour qu’un soir enfin elle m’emmène
Loin des rues aguicheuses faussement lumineuses,
Loin des ivresses et des amitiés trompeuses.
J’aurais voulu chanter le temps hémophile,
Ce pianiste et son bassiste,
Les visages, souvenirs qui s’empilent,
Les raisons pour lesquelles on résiste.
Ce combat pour rester libre,
Ces phrases que je calibre.
Le vide glacial de certains regards,
Les autres dans lesquels je m’égare.
Chanter la beauté de la vie,
Soleil qui brille jusqu’à la nuit.
Les accolades sincères des frères et des amis,
Les rires autour d’un verre pour tromper l’ennui.
Nos pas perdus en improbables promenades,
Nos cœurs brulants qui battent la chamade.
Chanter chaque instant de bonheur
Passé loin du bruit de la fureur.
Chanter la poésie sauvage et insoumise,
Toutes ces entraves qui se brisent,
Tous ceux à qui j’ai pu pardonner,
Ce que la vie ne m’a pas redonné.
Chanter mes plus belles prières,
Celles qui viennent du cœur de la terre,
Là où le vent cache ses mélodies.
Prières de lieux secrets et interdits.
Les moments que l’on a partagé,
Les luttes que l’on a engagées.
Ce que je sais et ce que je sens,
Le temps passé à tisser le présent,
Celui que l’on perd à regretter,
Celui que l’on prend pour exister
Pour le meilleur contre le pire
Pour qu’il n’y ait plus rien à dire.