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Allez, zou! après Doudou et Didier, v'là l'Serge:
Serge, ex-alcoolo, erre la nuit dans les rues de Cergy
Et c'est au trois ter rue de la Boétie, tiens,
Que pile poil là, l'ancien verre de Serge gît.
J’veux dire : comme Serge vit à Cergy,
C’est à cet endroit précis, là, que le verre de Serge de Cergy gît.
Mais j’veux pas vous perdre.
Alors juste un flash back en deux-deux pour bien comprendre ç'qui s'trâme un peu :
Depuis ses déboires à écumer les bars et à user la bringue,
Serge s'est reconverti en prêtre à la paroisse de Cergy et sert le jeudi,
Faisant la messe à des gens qui s'en foutent royalement de tout ce que Serge dit.
Et quand ils piquent des cierges, Serge ça l’embête :
Il sait que les gens de Cergy ont certes un certain penchant pour les SM party,
Mais il vaudrait mieux que les cierges de service de Serge servent à autre chose
Qu’à de sévères sévices qui ne servent pas à grand-chose.
Alors face aux gens de Cergy un peu distants, cet incendiaire de cierges qu'est Serge
Se demande « à quoi sers-je ? » régulièrement.
Il a le sentiment sans se mentir que sa vie est vide et sans but, même s'il a fait serment.
Serge se dit qu’il a quand même fait l’bon choix :
Quand ça va pas, faut dégager le Martini
Et s'mettre au plus tôt en contact direct avec les cieux.
Ben oui, un CDI dans l’entreprise du paradis…
T’es pas bien payé, mais au moins tu t’sens aimé
Quand tu bosses pour l’bon Dieu !
En même temps, quoi de plus normal pour l’ancien picolo coquin qu'est Serge mon ami
Que d'aller zieuter c'qui s'passe sous les plis de la robe de la-Vierge-Marie.
Mais ce soir, Serge un peu paumé, après avoir erré dans Cergy sans azimut,
Butte donc balèze dans son verre à terre, vide, et croise le diable, Belzébuth le perfide,
Et Belzébuth, super alcoolisé est saoul, pas cool et anisé…
Meeeerde…
Debout devant son ancien godet, il continuait sur ses pas
Quand non pas une mais à deux reprises,
Belzébuth déprimé l'apostrophe dans son dos, à deux pas de là,
Lui sort deux strophes bourrées de rimes un peu relou,
Mais quand t'es cramé, t’inquiète mon vieux, tu comprends tout.
"Ca va, Serge ! J’t'ai r'connu !
C'est toi qui me pourris la vie, y en a marre et j’en peux plus
Enfin, j'veux dire, depuis qu’tu bosse au baptistère,
Malgré la crise, ma vie est devenu un véritable enfer…"
(Hé ouais… En même temps, pour une fois qu’c’est à lui qu’ça arrive…)
Serge dépité, face à son verre qu’il avait jeté, Serge qui voulait donc rentrer chez lui,
Se retourne et se r'trouve nez à nez avec Satan sacrément rôti
(en même temps, pour une fois que ça lui arrive à lui aussi !).
Le Belzébuth bien attaqué fait face à Serge, une bouteille de bourbon à la main.
Non de Zeus, c’est qu’il est cramé et divinement carbonisé, l’gamin !
Et parce qu’il n’y a pas trente-six choses à faire, si chose à faire il y a,
Serge choisit de rentrer dans son jeu, histoire d’apaiser le diable un peu.
Du coup, Serge et Satan se r'trouvent ainsi oscillant,
Aussi l'un paumé que l'autre beuglant.
Serge déçu, aussi lent que l'ange déchu,
Gamberge et se demande où se trouve sa rue.
« Allez viens Satan, t’as décidé de t’mettre la tête mais j’te ramène chez moi » dit Serge
« De toute façon, vu ton état, t’arriveras pas à rentrer chez toi,
Et va falloir un peu de temps demain avant qu't’émerge…
Hé ! Tu crois pas que t’es suffisamment cramé ?
Allez bonhomme, range-moi c’tarpé ! »
Là, subitement Serge se rend compte que les avis sont divergeant.
L'ancien arc-ange grisé gueule, tempête et râle,
s'arc-boute, se redresse et tente de mettre une baffe à Serge,
Manque de justesse de s’affaler,
Finalement se casse la gueule, se relève et braille.
C’est clair, ramener Satan à la maison, c’est plié formellement.
A Satan, c’qu’il lui faudrait, c’est juste un p’tit r’montant
Et tandis qu’en état d’ivresse avancée, Belzébuth tergiverse,
Dans sa bouteille, Serge y verse un peu de coconut…
… Dans le dessein secret de dégoupiller le Belzébuth trop décalqué.
Et n’de Dieu la baffe !
Serge n’avait pas idée de comment il avait poudré le whisky du Satan anesthésié !
Maintenant ça craint, Satan survolté courre partout
et avec Satan, vous le savez, on peut s’attendre à tout.
Excité et sautillant comme une p’tite puce,
le Satan déchaîné traverse même les couloirs de bus !
Serge le poursuit et s’essouffle, Satan le voit, fait volte face,
Fonce fissa sur lui en furie et lui fout une bouffe, de folie cette fois.
Des effluves d’égout transpirent de son haleine et provoquent chez Serge infernal dégoût.
« Eh ! Eh, frérot, j’ai t’trouvé un super jeu d’mots :
Imagine, on est tous les deux dans la crèche, bro
Joseph et moi, on voudrait bien pécho Marie,
Mais y a Jésus qui fait le poireau dans la conciergerie
Et c’est juste pour ça que toi, le con de Serge, ris ! »
C’est qu’il a complètement pété les plombs l’gazier !
Et franchement, Serge ne voit absolument pas comment il va pouvoir s’en tirer.
C’est pas tant les baffes qu’il se prend, c’est surtout qu’il n’arrive pas à entrevoir
Comment réussir à contenir ce cocaïné de Satan….
Il lui suggère subtilement de disserter sur Nietzche,
mais Satan sceptique, nie… « T’ch-
erche pas à m’enfumer, toi ???
Hé, Serge l’assagi, tu vois, je t’ai bien eu : fais pas ton maître Vergès !
Tes suggestions cachées, je te l’dis, c’est r’jeté ! ».
Se remémorant subitement que Satan, le roi des calembours,
N’est clairement pas fan des lubrifiants, il l’emmène à sa voiture :
Il décide de faire diversion le temps qu’il faudra pour que Satan descende lentement.
Il lui ouvre alors le capot de sa caisse, côté moteur, pas côté fesse,
Et commence méticuleusement à huiler toutes les pièces,
En espérant avoir trouvé un passe-temps suffisamment prenant
Pour occuper ce satané Satan surexcité.
Et là, gloire aux cieux !, ça marche ! : à la simple vue de la burette,
Satan paniqué saisit un chiffon et essuie frénétiquement tout ce que Serge huile.
Le manège dure trois plombes mais ça fonctionne miraculeusement,
Ainsi Satan ôte systématiquement chacune des perles que Serge enfile.
Au moins pour quelques heures, Serge n’a pas trouvé mieux
Et savoure satisfait sa ruse pour occuper le Malin :
Pendant sa descente, je n’ai jamais vu l’Satan si méticuleux
A déshuiler avec beaucoup de soin
La moindre pièce que le Serge oint.
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Dis .tu le fais quand à l'oral ? parceque celui là je veux vraiment l'entendre d mes oreilles plusque de mes yeux!!!
J'ai dit que je ne disais plus rien mais là ....je suis scotchée!!!!!
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C'est sûr que ça fuse! Il faut absolument que tu le dises a l'oral! ça donne le vertige!
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stoupig a écrit:
Dis .tu le fais quand à l'oral ? parceque celui là je veux vraiment l'entendre d mes oreilles plusque de mes yeux!!!
J'ai dit que je ne disais plus rien mais là ....je suis scotchée!!!!!
Mille excuses .....c'est à Seb que j'ai dit que je ne dirai plus rien ....m******ouille je me suis trompée de bonhomme!!!mais vous écrits se ressemblnt tant!
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Ah ben c'est clair qu'à l'écrit, il dépote bien moins qu'à l'oral...
En tous cas, j'espère que j'aurai l'occasion de vous le glisser dans l'oreille!
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Plein de péripéties, sûrement très intéressant lorsque déclamé...
Je comprends pas exactement les mots "SM party", "CDI", "cramé", "c'tarpé" mais je saisie l'ensemble du propos.
Par contre, je sais pas trop de quoi il s'agit ou quel est l'allusion quand ça finit par huiler et essuyer les différentes pièces d'un automobile.
Ton abonné de la traduction simultanée !
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SM party : soirée Sado-Maso :p
CDI : Contrat à Durée Indeterminée
Cramé : Brûler (familier bien sur )
c'tarpé : ce tarpé => ce pétard => herbe, cannabis, joint, ... appelle ça comme tu veux
Voila !
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Merci Antonin!!!
Y a juste que cramé, ça a aussi le sens de quelqu'un de complètement bourré, déglingué, fumé (dans un état presque proche du coma après absorption d'alcool ou autres substances psychotropes).
Pierre, pour ton info, CDI et CDD sont les deux principaux types de contrat de travail en France (il y a aussi le contrat d'intérim pour personnel intérimaire). CDD pour contrat à durée déterminée.
Et pour l'histoire de l'allusion à l'huile, ben t'as bien compris que l'histoire part en couille (on dit part en gosse au Québec??? ). Et c'est le côté hyperréalistes du texte. Ca permet aussi d'amener la chute et je me dis que oui, définitivement, c'est un texte à être déclamé et non lu...
Un de ces 4 peut-être si vous passez sur Toulouse
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Ma pauvre! J'espère que t'es pas dans le même état que Belzebuth, ça craint sinon!
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