Vous n'êtes pas identifié.
Voici un texte que j'ai finis d'écrire avant ma longue absence, grâce aux inombrables conseils critiques de Daniel, à qui je dédicace ce texte.
Je souhaitais pour une fois faire un texte policé, plus traditionnel... bref, m'essayer à un autre style.
Fable de Pierre et d’Anne
Il était une fois, dans une contrée lointaine,
Peuplée de denses forêts aux arbres séculaires,
Un homme valeureux, vénéré par ses pairs,
Un seigneur, très riche, dont le nom était Pierre.
Il était l’époux d’Anne, qu’il aimait éperdument,
Mais elle était d’une beauté qui le rendait méfiant.
Il voyait en chaque homme, un potentiel ennemi
Susceptible de souiller la vertu de sa mie.
Pierre avait donc bâti un château aux grands murs,
Pour empêcher quiconque de se rapprocher d’Anne.
Grâce à ces hauts remparts il voulait être sûr
De la fidélité éternelle de sa femme.
Mais au fil du temps, Anne se lassa du château.
Elle voulait voir le monde, ce que Pierre refusait.
Il l’a comblait, sans cesse, d’innombrables cadeaux.
Gâtée, mais enfermée, Anne dépérissait.
Pierre ne comprenait pas son vœu de liberté,
Et il la suspectait de vouloir s’échapper.
Pour lui, elle avait tout pour être une femme comblée.
Maladivement jaloux, il était aveuglé.
Entre eux, l’incompréhension s’amplifiait.
Anne, encore, désespérément, se révoltait
Contre cette injustice qui brisait leur amour.
Les querelles se faisaient plus violentes chaque jour !
On entendait leurs cris atteindre le village.
Des rumeurs circulaient mais Pierre n’en avait cure,
Jusqu’à ce jour funeste où, pour s’extraire de sa cage,
Anne voulut en finir en se jetant du mur.
Pierre aperçu sa femme en cet instant fatal,
Et voulut empêcher ce geste irréparable.
Paniqué, il tenta de lui saisir le bras,
Mais sa main se déroba et glissa entre ses doigts….
Il ne retint que son ombre, l’empêchant de tomber,
L’arrachant à son corps qui vint à s’écraser
En bas ! Dans le fossé, sur un rocher pointu.
Le choc fut violent. La pauvre Anne en mourut.
Pierre alla recueillir le corps de sa belle,
Le cœur dévasté, par cette perte soudaine.
Il gâta la dépouille, comme sa femme avant elle,
Faisant des funérailles dignes de celles d’une reine.
Il voulut conserver l’ombre de sa compagne.
Craignant que ne survienne, encore, un autre drame,
Il cloitra celle-ci dans un sombre cachot,
A l’ombre des murailles du sinistre château.
Pierre passait tout son temps à pleurer auprès d’elle,
Offrant mille cadeaux pour que prenne l’étincelle…
Mais l’ombre restait muette, se refusant à la joie,
Prostrée, elle restait là , reflet d’âme sans éclat,
Subissant son calvaire comme une agonie lente,
Chaque matin elle était un peu plus transparente.
Et, tandis que dans l’air, notre ombre s’évaporait,
Dans le cœur de Pierre le souvenir se fanait.
Jusqu’à ce jour où Pierre dû admettre l’évidence,
Il se devait de faire le deuil de sa romance…
Dans un chagrin immense, il rouvrit le cachot.
L’ombre d’Anne s’envola pour quitter le château.
Mais elle se retourna en flottant dans les airs,
Des larmes aux fonds deux yeux, elle dit « merci » à Pierre.
Pierre, qui pleurait aussi quémanda le pardon,
A cette ombre qui, cette fois, s’envolait pour de bon.
On raconte que, depuis, virevolte dans le ciel.
L’ombre d’Anne épanouie, qu’elle fait battre ses ailes,
Que le pauvre Pierre, lui, finit par s’en remettre,
Sauvé d’avoir laissé ses souvenirs disparaître.
Mais on raconte aussi que, si Pierre réussit
A faire le deuil d’Anne, l’histoire n’est pas finie,
Qu’il reste, en vérité, dans de nombreuses têtes,
Des ombres séquestrées attendant qu’on accepte
D’ouvrir ces cachots qui les tiennent enfermées,
Desceller les barreaux qui empêchent d’oublier,
Laisser vivre ces âmes et, qu’enfin, l’on consente
A vivre et faire le deuil des regrets qui nous hantent.
Alex P (et Daniel, j'insiste!)
Dernière modification par alex p (08-03-2013 20:17:56)
Hors ligne
Mais on raconte aussi que, si Pierre réussit
A faire le deuil d’Anne, l’histoire n’est pas finie,
Qu’il reste, en vérité, dans de nombreuses têtes,
Des ombres séquestrées attendant qu’on accepte
D’ouvrir ces cachots qui les tiennent enfermées,
Déceler les barreaux qui empêchent d’oublier,
Laisser vivre ces âmes et, qu’enfin, l’on consente
A vivre et faire le deuil des regrets qui nous hantent.
Juste magnifique... les autres styles te vont bien. Juste ce qu il fallait... +111111110000000
Hors ligne
Je suis bien content de le relire !
Pour continuer à t'emmerder, il y a une coquille !!! "Chaque matin elle était un plus transparente."
Mais je trouve ce conte toujours autant magnifique !!!! Bravo fils !
Hors ligne
Merci bcp à tous les deux!
(Daniel, la coquille est réparée... encore merci pour ta lecture tjrs vigilente et exigeante)
Hors ligne
Belle histoire
Hors ligne
Toujours tres belle cette histoire, très touchante! j'adore!
(mais plutot desceller, non?)
Hors ligne
Merci Nicole.
Mais cette faute là c'est pas moi, c'est Daniel
Hors ligne
je n'avais nommé personne, lol
Hors ligne
Merde il avait écrit quoi ???? Je suis passé à côté !!! Il faut lui tenir la main à ce gamin ! Pas possible ça !!! Je te jure on fait ce qu'on peut et ça donne jamais ce qu'on veut !!!!
Hors ligne
petite histoire prenante, la jalousie est mortelle. Ton texte en est la preuve.
comme dirait notre Johnny national "je l'aimais tant que pour la garder, je l'ai tuée ..." mais si là il ne l'a pas tuée volontairement.
Hors ligne
J'adore!! vraiment!! surtout les 3 dernières strophes!
Hors ligne
MAGNIFIQUE !
Même si j'ai eu du mal avec le rythme au début , c'est un texte qui monte en puissance au fur et a mesure de l'histoire et des strophes, pour retrouver un chute et un rythme proche de tes habitudes textuelles
Bravo Alex et Daniel !
Hors ligne
J'aime ce texte !
L'amour sans liberté n'est qu'une prison et lorsqu'on emprisonne l'être humain il n'a qu'une seule idée : s'évader... Comme quoi, la liberté est bel et bien un élément vital de l'homme
Hors ligne
Formidable. Il rappelle, dans le fond, la chèvre de M. Seguin. Et me fait penser au texte de petit slameur que je viens de lire sur la nécessité de savoir tourner la page après un deuil : "un jour ou l'autre". BRAVO !!!!!
Dernière modification par Fredo'Tonome (09-03-2013 07:43:09)
Hors ligne
Quand la jalousie tient sa proie enchaînée ... au point que le jaloux en est malade lui-même, mais qu'il n'en a pas conscience ... manquant de confiance en lui ...
J'ai failli passer ce texte, tellement je le trouvais long en le déroulant, ... et puis j'ai pris le temps ... Merci pour cette fable, qui demande une suite ... ???
... Juste qu'à la 4ème strophe avant la fin, pour enlever la répétiton de Pierre, l'une à la suite de l'autre, je te propose :
...,
Des larmes aux fonds des deux yeux, elle lui dit « merci » à Pierre.
Et Pierre, qui pleurait aussi quémanda le pardon, ...
Dernière modification par lamalice (09-03-2013 18:29:17)
Hors ligne
Bravo alex! et merci pour ce joli cadeau
un conte bien écrit, c'est toujours agréable à lire je trouve... et il est vraiment bien écrit!
(j'ai noté les alexandrins m'étant moi-même contrainte à en faire il y a peu de temps )
sa compréhension et son interprétation se sont fait en 2 temps: d'abord cette jalousie meurtrière... puis (et c'est ce qui m'a le plus touchée), cette image de l'ombre qui représentent les regrets qu'il faut laisser partir... pour de nouveau vivre... : très vrai je trouve!
j'ai ressenti une belle sensation à te lire...: plus on avance dans le texte, plus tes mots s'envolent (comme l'ombre )
en parlant d'ombre...! ah ce daniel! il est discret, mais il est toujours dans les bons plans!
biz les gars
Dernière modification par écriturienne (09-03-2013 20:24:37)
Hors ligne
"Il ne retint que son ombre, l’empêchant de tomber,
L’arrachant à son corps qui vint à s’écraser
En bas ! Dans le fossé, sur un rocher pointu.
Le choc fut violent. La pauvre Anne en mourut."
je retiens ce passage pour sa violence induite dans les mots (pas dans le sens négatif, dans le sens puissance, force, de la brutalité des mots, bien choisis, bien placés...)
et
"Mais l’ombre restait muette, se refusant à la joie,
Prostrée, elle restait là , reflet d’âme sans éclat"
parce que ce triste constat va être clé et déclic dans la suite... quand l'homme se rendra compte qu'il n'est pas dans "la vie" à entretenir cette ombre...
Dernière modification par écriturienne (09-03-2013 21:42:37)
Hors ligne
Lamalice : j’ai gardé le « au fond des yeux » (j’avais fait une faute de frape), mais pas l’autre modif proposée car, certes, ta tournure coule mieux, mais il en résulterait un pb de rime…. Bref, pour l’instant, je ne vois pas comment supprimer le doublement de « Pierre ». Quant à la longueur, je comprends parfaitement ta réticence de départ mais sache qu’au début c’était encore plus long, lol… C’est grâce à Daniel que j’ai su raccourcir.
Ecriturienne, je te remercie pour tes commentaires, car ce sont exactement les deux dynamiques que j’ai voulu développer. La jalousie qui fait que l’on aime mal et qui ne peut finir qu’en drame, puis le schéma reproduit avec l’ombre… jusqu’à ce que la symétrique cesse lorsque le personnage comprend qu’il faut libérer ce qu’il reste de feu sa femme.
Bise générale!
Hors ligne
Vraiment superbe !
Ca fait du bien de te lire amigo
Comme d'autres la fin est sublime
Prends soin de toi A+
Hors ligne
@ Alex, je te propose ceci, pour tenir compte de la rime :
Des larmes aux fonds des yeux, elle dit « merci » à Pierre.
Et même lui qui pleurait, quémanda aussi le pardon, ...
Hors ligne
Très beau texte ... le deuil est un sujet difficile et j'ai beaucoup aimé cette image de l'ombre qu'il faut libérer de son cachot .... BRAVO à tous les 2
Hors ligne
Lamalice tu à côté de la plaque là !!! Douze pieds !!!! Et excuse moi mais le "et même lui" est lourd et très peu poétique !!!
Moi la répétition de me gêne absolument pas ! Voir même elle crée une certaine émotion en insistant sur le personnage !!! Mais ce n'est que mon avis !!! Et à trop chercher on risque de dénaturer le texte !
Salut doudou !!!!
Dernière modification par Daniel de Blanc-Mesnil (11-03-2013 20:07:53)
Hors ligne
Merci Doudou pour le commentaire!
Et merci Lamalice pour la nouvelle proposition. Mais sur ce coup, je crois que je vais garder la tournure... (c'est que je suis en phase avec Daniel moi, lol)
Hors ligne
excellent!!! j'aime beaucoup.
ce style te va tres bien.
ce qui est fou c'est que je me suis fait plusieurs lecture avec des fois la voix d'alex et des fois la voix de daniel...ça passe très très bien!!!
du beau travail les amis !
Hors ligne
Mdr !!!! Mais moi je n'ai fait qu'apporter des critiques !!! le texte est entièrement d'Alex !!!! Mais je pourrais dire ce texte sans problème !!! Mais moi je ne peux pas "entendre" ma voix !!!
Mais j'ai hâte de l'entendre avec la voix d'Alex !!!! Je pense que ce sera une autre émotion que de l'entendre dire des gros mots devant des gosses !
Hors ligne
"" il était une fois""
une fable
Pierre et Anne , et la vie avec ses aléas, ses joies, ses peines, sa haine
et sa morale
~la vie est une épreuve, la preuve~
Hors ligne