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Les derniers mots d'une statue (pour écouter)
Que vais-je écrire sur ma peau ?
Pourrais-je dire que mes os qui poussaient là hier sous ma chair, étaient déjà rongés.
Pourrais-je dire de ces os, qu’ils me supportent avec des pas d’oiseau
Et qu’ils me traînent et vous trahissent ?
Et que toujours le mensonge, se donne bonne mine !
C’est vrai ! Les mots s’ajoutent à tous les maux, tandis que chacun d’eux, s’ajoute au chant de l’invisible que nous sommes.
Déjà demain sera un autre jour, et puis un autre mois et puis un autre hiver.
On sait dans notre tête, l’odeur des feuilles mortes et celle de la pluie.
On sait aussi tous les silences de la nuit.
On sait entre les mots les larmes d’autres mondes.
On s’imagine seul, heureux, beau, tendre et fidèle, au milieu de nos morts.
Et voilà le voyage, station bye-bye, et il n’y a qu’un seul qui descend, là , tout au bout de sa ligne.
Juste le temps de se saper, avant de s’endormir.
Restera-t-il encore assez de ce temps là , pour regretter les larmes, que je n’aie pas voulues finir ?
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La statue, immobile, est là , pour raviver le souvenir de ceux qui la voient chaque jour durant, tandis que les oiseaux viennent s'y percher ... et, elle ne passe pas dans l'oubli, même si ces os ne poussent plus sous sa chair de marbre ou de bronze ... Seule, elle verra passer les feuilles mortes, les neiges de l'hiver, ... A chaque saison, elle ne vieillira pas, même si les perles de pluie l'inondent de larmes ...
"On sait entre les mots les larmes d’autres mondes, ..." ; on sait entre les morts, les lames d'autres mondes ...
Dernière modification par lamalice (06-10-2012 10:23:41)
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