Forum Grand Corps Malade et slam

Ce texte est écrit à la première personne mais il ne s'agit pas de moi mais de deux personnes qui me sont très proches, et plus encore. Peu de gens connaissent vmt la bipolarité.

Aujourd'hui dédié à qui saura.


Les rayons du soleil, sont comme des crachats sur ma peau,
Chacun de ces jours de fiel, où je me dis que j’n’ai pas d’pot,
Ces jours où les idées noires, tels des guerriers sont à l’assaut,
Pour foutre dans ma tête un cafard épais à couper au couteau.
Quand la dépression n’est plus qu’un simple phénomène météo,
Quand dans la vie je n’avance plus, quand y’a trop d’bas avant les hauts,
Alors j’essaie de respirer, dans l’air me volatiliser
Vu l’temps qu’il m’reste à expirer, j’essaie de relativiser...
J’essaie de m’dire que j’ai d’la chance, pour continuer à y croire,
Mais ces pensées m’laissent un goût rance, et des relents de désespoir…
Alors quand j’esquisse un sourire, c’est c’ui d’un clown désespéré,
Je lâche tellement de soupirs, que j’n’ai plus d’air pour respirer.

Etre maniaco-dépressif, n’est pas drôle c’est même un drame,
C’est voguer entre deux récifs, dans une barque mais sans les rames,
Y’a des pics dans les deux sens et impossible de se calmer,
J’ai dans les veines de l’essence, et l’cœur à moitié cramé !

Il parait que lorsqu’on veut, on peut déplacer des montagnes,
Alors pourquoi malgré mes vœux, jour après jour moi je stagne ?!
J’ai déjà trop de regrets, de questions restées sans réponses,
A force de rester en retrait, dans mon passé je m’enfonce.
Cette maladie irrigue mon sang des artères jusqu’aux viscères,
J’pars en fumée tel de l’encens, franchement à quoi ma vie sert ?!
Au bout du tunnel la lumière, mais qu’est-ce qu’y m’dit qu’elle est réelle ?
Et puis t’façon pour l’atteindre, il m’faudrait au moins une échelle
Briser les chaînes qui m’enlacent, plus m’dire que ma vie tourne en rond,
Qu’elle vaut la peine que je l’embrasse… mais la chance me fait faut bon,
Alors je lui crache à la gueule, et reste prostré dans mon coin,
Je préfère encore rester seul, que faire semblant que tout va bien.

Etre maniaco-dépressif, n’est pas drôle c’est même un drame,
C’est voguer entre deux récifs, dans une barque mais sans les rames,
Y’a des pics dans les deux sens, et impossible de se calmer,
J’ai dans les veines de l’essence, et l’cœur à moitié cramé !

A l’inverse y’a toutes ces fois où j’ai bien cru qu’j’étais sauvé,
Que la scoumoune m’avait lâchée. Que la roue allait tourner.
Roi du pétrole je me voyais déjà gravir les sommets,
Sans voir que les rêves que j’faisais étaient bien trop beaux pour être vrais.
J’ai fait des plans sur la comète jusqu’au point d’en perdre la tête
Aucune barrière je me croyais invincible mais en fait
J’étais juste en phase maniaque, dans l’illusion que tout allait,
Pas plus fort toujours en vrac… jusqu’à la rechute d’après…
Entre les pics de mes humeurs, je cherche vainement le répit,
Marchant comme un funambule sur le fil de mon récit,
Mais je finis par tomber : dépression ou euphorie,
Et ma vie suit le faut rythme de mes humeurs en dents de scie.

Être maniaco-dépressif, n’est pas drôle c’est même un drame,
C’est voguer entre deux récifs, dans une barque mais sans les rames,
Y’a des pics dans les deux sens, et impossible de se calmer,
J’ai dans les veines de l’essence, et l’cœur à moitié cramé !

La maniaco-dépression, n’est pas quelque chose de guérissable,
On peut réguler les tensions, mais malgré ça tout reste instable,
C’est un combat quotidien, dont on ne sort jamais vainqueur,
Quelques esquives c’est déjà bien, pour contrôler ses humeurs.
Les maladies qui touchent la tête, sont sournoises car invisibles,
On peut croire que l’on est net, quand en fait on pète un fusible,
Pour les proches c’est un enfer, heureusement les miens sont forts,
Autant qu’ils peuvent ils me tempèrent par un amour qui vaut de l’or.
Comme sur courant alternatif, victime de bipolarité,
Je survis les nerfs à vif, entre deux pics, moralité :
De quelque côté que je penche, je ne vois plus que mon ombre,
Qui m’encercle et qui s’approche, à vitesse que je sombre !

Être maniaco-dépressif, n’est pas drôle c’est même un drame,
C’est voguer entre deux récifs, dans une barque mais sans les rames,
Y’a des pics dans les deux sens, et impossible de se calmer,
J’ai dans les veines de l’essence, et l’cœur à moitié cramé !

Dernière modification par alex p (03-05-2012 21:26:55)