Forum Grand Corps Malade et slam

Tu ris,
Devant les doutes sur une route où rien ne vibre,
Devant le silence, la pénombre et le vide,
Quand un rire n’a pas d’écho, qu’il se transforme en cri.
Quand tout ce qui est donné est  finalement repris.
Ris de bon cœur devant les larmes sèches qui seront versées,
Solitudes méprisées dans des écrins de nuits glacées.
Nos pas pressés, nos regards d’acier sur des âmes blessées,
Te moqueras-tu de nos consciences éclaboussées ?

Tu ris encore,
Lorsqu’un enfant est armé, qu’il ne connaît qu’une vie de guerrier,
Cruauté en fardeau, cadeaux des hommes grands pour le protéger.   
Qu’une population est pillée et contaminée, piégée derrière des barbelés.
Quand une vie ne vaut que son silence,
Quand une terre ne vaut que sa patience,
Quand on tire sur des réfugiés,
Quand des peuples sont décimés,
Quand nous sommes témoins muets.

Moques-toi et ris,
Quand je te dis que je connais cette porte qui nous fait renaître.
Quand je raconte des rêves que tu refuses de connaître.
Pendant que les rêveurs chantent la poésie de l’après,
Des mélopées qui dévoilent  des passages secrets.
Quand ils racontent le calme d’un matin,
Des yeux s’ouvrent sur un monde et son destin,
Plénitude d’un début, magie de la première heure
Quand les premiers parfums diffusent leurs douceurs.
Quand les rires naissent pour  éloigner nos peurs,
Qu’ils nous caressent pour réchauffer nos cœurs.
Quand la chaleur  les enveloppe qu’ils ne sont plus moqueurs,
Qu’ils sont purs, sincères, sans haine et sans rancœur,
Dis moi ris tu encore ?



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