Forum Grand Corps Malade et slam

Il n’y a (il nia)

Il n’y a pas de lieux ou je suis indemne
Il n’y a pas de toits qui puissent m’accueillir
Il n’y a pas de lacs pour noyer mes peines
Il n’y a pas de ciels qu’on m’empêche d’obscurcir

Lâché en plein apesanteur
J’ai peur

Il n’y  pas de mère pour m’enfanter
Il n’y a pas de sœur pour m’embrasser
Il n’y a pas de père pour me frapper
Il n’y pas de sang où me noyer

Perdu dans le brouillard
Sans phares

Les poètes jonchent les couloirs du soir
Je m’écorche contre leurs murs de paroles
Les visages figés dans le noir
M’enivrant des mots en farandoles

Sur cette terre qui m’isole
Je dors

Parcourant mon train d’vie
Les fesses posées sur cette putin d’voie
Les wagons accrochés à mon lit
Viendront m’arracher du convoie

Si pour toi je suis seul
Je meurs

Les cancers s’accrochent à mes plaies
Et se moquent d’un rictus entêtant
Je prie de ne pas m’fourvoyer
Comme d’autres meurent en chantant

Heureux est l’être condamné
Blessé

Il n’y a pas d’odeur qui me rappelle
Il n’y a pas de femme qui me malmène
Il n’y a pas d’semence que je parsème
Il n’a pas d’autres mots pour dire, je t’aime

Glacé par tant d’effroi
J’ai froid

Il n’y a pas de lame dans l’omoplate
Il n’y pas d’enfant qui ne mendie
Il n’y a pas de femme qu’on répudie
Il n’y pas de haine dans notre vie
Il n’y a pas une âme qui vive ici

Alors jetez-moi la pierre
J’espère

Il n’y a plus de fleurs des champs
Il n’y a plus de d’cœur dans les gens
Il n’y même plus d’jus dans les jambes
Il n’y a plus d’amour sans amants

Je vivais sans prière
C’est clair

Il n’y a pas de choix pour Ponce Pilate
Il n’y a plus d’Tziganes dans les Carpates
Il n’y a qu’impuissance et cataracte

Né d’un aveugle sans canne
J’ricane

Alors je vois des poètes qui inondent l’asphalte
D’une pate à trac remplie de tracts
Le Slam dans le carquois
La flèche transperce la voie

La pointe trempée d’espoir


SmOoZ                                                           16/03/09

Dernière modification par smooz (17-03-2009 09:24:59)