Forum Grand Corps Malade et slam

Encore une vieillerie

Mon père me disait…..

Se lever fatigué, et déjà la pression monte
Je prépare mon café et déjà ça me hante
Se laver, décrasser, et déjà je sens la honte
Penser à ceux d’en bas qui gênent et qui rampent.

Le café avalé, je prends ma vieille caisse
Un feu rouge et qui dure, soudain j’en vois un
Devant mon pare-choc, doucement qui traverse
J’accélère ou pas ? Les gens ne diront rien..

En voici encore une autre, mais pour cette fois-ci
Elle ose faire prendre l’air a son bâtard de fils
Cette guenon prend la pose devant le monoprix
Paraît qu ‘ils sont pas méchants, mais pour ça pas d’indices…

J’entre dans le bar, mes potes sont là, énervés
L’un est en sang ,les autres sont aussi ont reçus
Encore une nuit punitive qui a mal tournée
M’enfin c’qui est sûr,c’est qu’un bougnoule a reçu….

Je sort du bar, bien chargé et je vois cet incapable
C’est à ce demander s’il a pas fait exprès
Son fauteuil, ses amis, une allure improbable
C’est encore mes impôts qui vont le faire bouffer !

Mon père me disait « y’a qu’a les fout’dehors »
Genre de boat-people,charter pour chez eux
Quand depuis des s’maines tu t’tappes le bruit et l’odeur
Mère enceinte et 7 gamins, de quoi être furieux

Mon père me disait « arabe bon, arabe mort »
Et comme mon père avait toujours raison,
Mon père me disait « Juif bon, Juif mort »
J’ai pris les armes et j’ai nettoyé la nation.

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Se lever fatigué, et déjà la pression monte
On me donne mon café et déjà ça me hante
Pas lavé, encrassé, et déjà je sens la honte
Penser à ceux d’en bas ,comme moi , qui rampent..

Le café avalé, je comprend ma violence,
Un barreau, encore un, j’ai plus qu’a les compter
Maintenant, c’est fini, je revois mon enfance
Entre les cris de guerre et ceux des  révoltés

Ce que disais mon père, en toute sincérité
M’a conduit jusqu’ici, derrière le barreaux
Je ne sais toujours pas quelle est la vérité
De mes cris de colère, il m’en reste quelques échos..

Je ne sais toujours pas si c’est bien, si c’est mal
Quand, pendant tant d’années, on fausse ton jugement
Pour moi, ça relevais du fait divers banal
Haïr et nettoyer, pour que tout soit plus blanc.