Vous n'êtes pas identifié.
Pages: 1 … 18 19 20 21 22 … 24
Un pur bonheur ce poème...
+ avec tous les autres
Dernière modification par Thanalie (22-02-2015 20:21:30)
Hors ligne
VENT DU NORD
Le vent du Nord allume sa lampe à pétrole
Comme autrefois dans les greniers du crépuscule
Dans l'imagination de l'enfant le plus pauvre
La lanterne magique à peindre sur les murs
Les vagues de la mer les fleurs la toison d'or
Enfant voici la neige et le cri des navires
La neige Epiphanie de rois décapités
Noël rouge au quinquet des baraques foraines
La roulotte aux gitans bourlinguant sur la route
Sa complainte à broyer du noir dans les ornières
Enfant voici la neige et le cri des navires
Le vent du Nord allume sa lampe à pétrole
Rappelle-toi les vieilles histoires policières
Les romans à deux sous achetés dans les gares
Que tu lisais assis dans un fond de cuisine
Comme le testament d'une vie impossible.
Christian Bachelin, Neige exterminatrice (1967)
Hors ligne
belle écriture et excellente description de la vie tranquille
Hors ligne
Oui c'est très apaisant
Hors ligne
J'aime bien aussi.
Pourquoi le recueil porte t-il ce nom "Neige exterminatrice"?
Hors ligne
aucune idée, j'ai trouvé ce texte par hasard sur le net
Hors ligne
magnifique texte, avec du Roland Barthes dedans
Il est toujours trop tard, mais il faut essayer quand même.
http://www.liberation.fr/culture/2015/0 … er_1277000
Hors ligne
Un témoignage passionnant! A méditer!
Merci pour le lien!
Hors ligne
+1!!!! Merci !
Hors ligne
"Ce que j’écoutais, ce que je guettais, c’était les mots : car j’avais la passion des mots ; en secret, sur un petit carnet, j’en faisais une collection, comme d’autres font pour les timbres.
J’adorais grenade, fumée, bourru, vermoulu et surtout manivelle : et je me les répétais souvent, quand j’étais seul, pour le plaisir de les entendre.
Or, dans les discours de l’oncle, il y en avait de tout nouveaux, et qui étaient délicieux : damasquiné, florilège, filigrane, ou grandioses : archiépiscopal, plénipotentiaire.
Lorsque sur le fleuve de son discours, je voyais passer ces vaisseaux à trois ponts, je levais la main et je demandais des explications, qu’il ne me refusait jamais. C’est là que j’ai compris pour la première fois que les mots qui ont un son noble contiennent toujours de belles images. "
La gloire de mon père M Pagnol
Hors ligne
Tryo a écrit:
Maux De Bush
Moi qui croyais la bataille des Francs dépassée
Moi qui pensais que l'âge, nous éloignerait du Moyen Age
Où sa majesté pour quelques Louis d'or
Rêvait en douce, d'un nouveau château fort
Tranquille comme un chevalier pendant les croisades
Qui demanderait une paille au cafetier, pour sa limonade
Yeeeah!
Dieu quel idéal, l'air politico animal
Au nom de son instinct et en lutte pour sa survie
Attaquer le voisin avant que l'autre ne le fasse aussi
Comme un shérif en plein dans un cartoon
Qui se taperait une mousse tranquille au fond du saloon
Yeeeah!
Moi qui imaginais Dieu en dehors de tout ça
Mais quelle furie s'est envoyé, militaire brandissant sa croix
Toute une armée bénie par le seigneur
Ca vous libère un peuple opprimé en moins d'un quart d'heure
Comme un scud, sponsorisé par une église
Qui enverrait ses prières, pendant que le général vise
Yeeeah!
Moi qui attendais des grandes prouesses technologiques
Des frappes chirurgicales, des infirmières en balistique
Ce qu'il doit falloir être tête en l'air
Pour buter ses propres hélicoptères
Comme un bidasse qui se prendrait pour Stallone
Et qui se prendrait en public la tête un peu dans tous les pylônes
Yeeeah!
Moi qui attendais avec impatience leur nouveaux scénario
Le pop-corn de l'année, un mélange Robocop et Rambo
Avec bien sur un p'tit brin d'exotisme
Une happy end en plein patriotisme
Mais il parait que Hollywood s'est fait doublé
Leur président leur a déjà piqué l'idée
Comme une blague qui ferait le tour du monde
On la raconte à ses enfants et on l'emporte dans sa tombe
Yeeeah!
A+JYT
Hors ligne
J'aime beaucoup Tryo.
Mais à choisir parmi leur répertoire un texte engagé politiquement, je préfère celui-ci:
https://www.youtube.com/watch?v=6rI_NEL1-m0
Hors ligne
Hors ligne
Wahou tu as bien fait Nicole... C'est si beau...
Hors ligne
Un témoignage bouleversant pour illustrer une journée importante.
Hors ligne
Très émouvant , merci
Hors ligne
L'écrivain Albert Labbouz, qui s'inspire de Rimbaud:
https://rencontresetoilees.wordpress.co … -la-plage/
Hors ligne
Très émouvant...
Il est intéressant de relire le texte original et de le mettre en parallèle. Merci Sylvie de nous l'avoir signalé.
Hors ligne
Merci maya , je vous mets l'original du coup:
Arthur RIMBAUD (1854-1891)
Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Hors ligne
Moi aussi quand j'ai vu la photo, j'ai pensé au poème de Rimbaud. Je ne suis pas étonnée de ne pas être la seule.
Hors ligne
Baudelaire - Du Vin et du Haschisch:
http://charles.baudelaire.perso.sfr.fr/ … chisch.php
Hors ligne
J'écoutais I Maalouf parler de son pays à travers sa trompette, et je suis tombée sur ce texte dans les commentaires
(si vous avez le temps, voyez la vidéo, elle est poignante)
Qu'elle soit courtisane, érudite, ou dévote, péninsule de bruits, des couleurs, et de l'or, ville marchande et rose, voguant comme une flotte qui cherche à l'horizon la tendresse d'un port, elle est mille fois mort, mille fois revécue. Beyrouth des cents palais, et Béryte des pierres, où l'on vient de partout ériger ses statues, qui font prier les hommes, et font crier les guerres. Ses femmes aux yeux de plages qui s'allument la nuit, et ses mendiants semblables à d'anciennes pythies. À Beyrouth chaque idée habite une maison. À Beyrouth chaque mot est une ostentation. À Beyrouth l'on décharge pensées et caravanes, flibustiers de l'esprit, prêtresses ou bien sultanes. Qu'elle soit religieuse, ou qu'elle soit sorcière, ou qu'elle soit les deux, ou qu'elle soit charnière, du portail de la mer ou des grilles du levant, qu'elle soit adorée ou qu'elle soit maudite, qu'elle soit sanguinaire, ou qu'elle soit d'eau bénite, qu'elle soit innocente ou qu'elle soit meurtrière, en étant phénicienne, arabe ou routière, en étant levantine, aux multiples vertiges, comme ces fleurs étranges fragiles sur leurs tiges, Beyrouth est en orient le dernier sanctuaire, où l'homme peut toujours s'habiller de lumière. Nadia Tuéni
https://www.youtube.com/watch?v=wpg8jBFaj3c
Hors ligne
quelle description imagée, envoutante, exaltante, ( je parlerai de Marseille comme cela je me ferai taxer de chauvinisme)
j'écoute , il joue vraiment bien, ce tempo lent correspond au texe
Dernière modification par nouga (20-09-2015 12:05:37)
Hors ligne
Magnifique.
Nouga, chauvin, on l'est tous plus ou moins .
Hors ligne
magie des mots, et je pense que le Liban impose des mots forts comme ça.
Vas y pour Marseille
Hors ligne
Beau texte!
Coïncidence; Mika, que je viens de voir en concert est né à Beyrouth
Hors ligne
y'a pas de hasard, fonce
Hors ligne
Un trés beau texte (à mon avis...) d'un ami rencontré grâce à Adrien à une rencontre SLAM
L'enfance est une période difficile
On ne sait pas se débrouiller seul
On aimerait bien que tout soit facile
Mais "si tu ranges pas ta chambre ça gueule"
L'enfance est une période compliqué
On aimerait rester éveillé tard
Et pouvoir continuer à jouer
Mais d'abord, "vas faire tes devoirs"
Mais ça c'est maman qui l'a dit
Parce que papa lui il s'en fou
Ne lui demandons pas de me faire réciter ma poésie
Parce que d'abord, il est pas chez nous
"d'ailleurs on a pas besoin de lui"
Dit maman en accusant le coup.
Oui car maman sait tout faire
Une vraie mac Gyver du bricolage
En plus de nous élever à sa manière
Et bien entendu de faire le ménage
Évoquons ses talents de cuisinière
Et les câlins devant la télé quand je suis sage
Même si depuis ma naissance je n'ai pas de père
Je m'en porte pas plus mal, rien de dommages.
Les seuls moments où ça me pèse
C'est à la rentrée des classes
Quand, bien assis sur ma chaise
Ma plus grande honte fait volt face
Ainsi je répond aux questions de la maîtresse
Pour limiter la casse
Même si cette question me blesse
Je ne suis pas non plus de la ddas.
Ça aussi ça me vient de maman
Qui fait de son mieux pour combler ce vide
Comprenez, pour un gosse c'est traumatisant
De voir couler ses larmes acides
Elle est mère célibataire d'un enfant
Et trop jeune pour avoir des rides
Elle est mère et père en même temps
Mais ça c'est le destin qui décide.
Mais moi je suis qu'un môme
Ma vie commence à peine
Déjà je haie les hommes
Et leurs bavures à la chaîne
Être père est un lymphome
Où même une gangrène
Ou en tout cas c'est tout comme
C'est ordure me foute la haine.
Pas besoin d'être grand pour comprendre
Ils se comportent comme des animaux
L'homme est un loup à s'y méprendre
N'ayant qu'une bite à la place du cerveau
Ils prennent leurs jambes à leurs cous
Une fois qu'ils ont pris leur pieds
Se font bien plaisir jusqu'au bout
Puis détallent comme des lapins lorsqu'il est question d'assumer.
De cause à effet ça fait de moi un bâtard
Aux yeux des gamins de l'école
Mais leurs avis je m'en contre carre
Je n'ai pas besoin de leurs amitiés à ces petits mongole.
Je suis malheureusement bien trop lucide
Bien trop mature pour mon âge
Bien décidé à dénoncer leurs comportement perfide
Pour ensuite, enfin, tourner la page.
Je serais adulte avant l'heure
N'ayant pas connu l'insouciance
Libéré de toutes douleurs
Qui ont bercé mon enfance.
Je ferai ainsi la fierté
De maman partie trop jeune et trop tôt
Assumant mon rôle dans mon foyer
Et serai un homme au sens propre du mot.
Henrik Roger
© Ciccio2015
Hors ligne
Pages: 1 … 18 19 20 21 22 … 24