Vous n'êtes pas identifié.
Pages: 1
Grand Corps Malade : «Dans la vie il y a forcément beaucoup d'improvisation»
Après 1,2 millions d'albums vendus, 400 concerts en France et à l'étranger, Grand Corps Malade, ou Fabien Marsaud de son vrai nom, n'est plus à présenter, tant le succès de l'ambassadeur du slam est entier.
Avant sa venue jeudi 31 juillet au Festival Off Square André Chénier, où sera présent en invité Richard Bohringer pour la chanson «Course à la honte», présent sur son dernier album «Funambule», nous avons pu lui poser quelques questions.
Vous vous définissez comme un funambule dans votre dernier album, le slam ou l'écriture, c'est votre bascule qui vous permet de trouver l'équilibre ?
Ça donne des éléments certainement de cet équilibre, je m'amuse un peu avec cette notion d'équilibre dans ce texte, j'imagine qu'on est toujours en équilibre entre plusieurs états, plusieurs mondes, du coup l'écriture est mon métier qui fait l'équilibre entre plein d'autres choses. Après on peut imaginer tout autre chose.
Vous animiez des ateliers d'écriture dans la Seine-Saint-Denis, d'où vous êtes originaire. Est-ce que vous avez toujours des projets là -bas ?
C'est plus ponctuel, pendant 4-5 ans j'avais un atelier fixe dans une maison de retraite où il y avait aussi des jeunes avec les mamies. Maintenant je fais des choses plus ponctuelles, des ateliers de rencontre de 2-3 heures avec des enfants, ou dans des prisons.
Pour en venir à votre livre «Patients», comment s'est effectué le passage du slam à la prose écrite ?
Ça s'est fait assez naturellement, assez facilement, sans trop me poser de questions. Depuis longtemps j'avais envie de raconter cette histoire sous forme de livre, donc plus en poésie mais en prose, et ça été assez spontané, assez facile presque.
Vous avez prêté votre voix au personnage de Joe, sur l'album «La Mécanique du cœur» de Dionysos il y a quelques années et plus récemment sur le film animé, est-ce que vous pouvez nous parler un peu de ce projet ?
C'est un très beau projet, je suis fier d'avoir participé à cette grande aventure. Mathias Malzieu, le chanteur de Dionysos, est quelqu'un qui a un univers et un pouvoir de création assez incroyables. Cela fait quasiment deux ans que j'ai prêté ma voix pour le dessin-animé, et c'était un travail particulièrement facile car les images et les animations ont été créées après coup, donc on était assez libre de faire ce que l'on voulait au niveau de la voix. Le résultat final du dessin-ainmé est très réussi.
Dans vos textes vous vous adressez souvent à un auditeur imaginaire, en employant le «tu», en mêlant un peu sa vie à la vôtre, est-ce que c'est important et cela vous aide à écrire ?
Oui c'est ça, les premiers textes de slam que j'ai écrit c'était pour les réciter dans des scènes slam dans les bars, pour un auditeur. Ce «tu» est vraiment le «tu» de l'auditoire, je parle à quelqu'un et ça m'aide à rendre l'histoire plus concrète, plus tangible. Ce n'est pas comme si j'étais un narrateur qui raconte un texte un peu dans le vent, non je m'adresse vraiment aux gens, du coup j'aime bien utiliser ce «tu» imaginaire qui finalement est le public.
Vous avez une passion pour le slam depuis plusieurs années, mais est-ce que vous envisageriez dans l'avenir d'autres formes musicales, plus chantées ?
Tout est possible, je ferai jamais tout un album chanté, ma manière d'écrire ça toujours été de scander mes textes. Le slam pur, c'est a cappella, donc du moment qu'on met des notes de musique sur les textes, on n'est plus dans le slam pur et dur. On est allés dans pas mal d'univers au cours de ces quatre albums, du piano seul, à un beat un peu plus hip-hop, des fois c'est plus rock, plus jazz. Donc me mettre à chantonner pour un refrain si cela le demande et s'intègre bien, pourquoi pas. Pourquoi pas tenter d'innover et chercher des choses nouvelles.
Sur votre dernier album, vous avez collaboré avec Francis Cabrel, Richard Bohringer, Sandra Nnaké… est-ce que vous imaginez ces collaborations avant même de composer ou cela vient après coup ?
C'est toujours en fonction de la personne concernée. Il y a toujours une exception, comme ici avec Sandra où j'avais composé une chanson en français et en anglais sans en connaître la future interprète féminine mais c'est une exception. Pour tous mes autres duos, sur cet album comme les précédents, c'est jamais une chanson que j'écris avant de savoir avec qui je vais le faire. Souvent c'est un duo qui a toute une histoire, avec un aboutissement qui a beaucoup de sens et de cohérence. Avec Cabrel ou Bohringer c'est des choses qui ont été faites vraiment sur-mesure car on savait qu'on allait les faire ensemble.
Si la vie est une pièce de théâtre comme vous le dites dans la première chanson de votre album «Funambule», alors quels seraient les comédiens, metteurs en scène, dramaturges qui vous ont inspiré ?
Ben justement il n'y en a pas forcément. Chaque pièce est vraiment unique, différente des autres. Chacun est son propre metteur en scène, et il y a forcément beaucoup d'improvisation.
Propos recueillis par Eléa Giraud
http://www.ladepeche.fr/article/2014/07 … ation.html
Hors ligne
merci beaucoup!
Hors ligne
Pages: 1