Forum Grand Corps Malade et slam

La broyeuse

Leur divorce fut au début le seuil de ma naissance,
Chaque graine de mon corps lancées dans la machine
Pour fabriquer ce millésime toute mon essence
Coupée de ce que fut mon identité aux racines,

Une réalité innocente à oublier,
Une envolée d'oiseaux sans plumage ni présage
Le dessein d'un enfant qui grandirait sans pitié
Accroché au souvenir d'un sourire sans age,

Il aurai voulu rire jouer ou s'amuser
Être un frère un ami ou seulement exister,
Qu'on ne le laisse pas dans sa culpabilité
Songeant pour eux qu'il n'aurai jamais dût arriver,

Peut-être n'aurai t-il dût jamais passer la porte,
Celle là ouverte sur la vie et les promesses
Si on l'avait prévenu que tout dehors dévore
Qu'avant il devrait être brisé par son Hadès.

Je fus broyé au départ par leur séparation
Puis par une fraternité régné par la violence
Suivit d'une société sans éducation
Et par mon propre esprit perdu dans ses grandes errances,

La survie m'a brisé, la famille m'a brisé
L'espoir m'a brisé, l'amitié, l'amour m'ont brisé
Des larmes incrustées dans ma peau se sont brisées
Le désespoir m'a salué de vérités brisées.

Et si cet enfant que j'étais c'était endormi
Tout ce temps à l'oublier à oublier qui je suis,
S'il n'était pas né sous des sceaux à jamais scellés
S'il était toujours caché dans mon cœur telle une clé.

Peut-être n'aurai t-il dût jamais passer la porte,
Celle là ouverte sur sa vie et ses promesses
Si on l'avait prévenu que tout dehors dévore
Qu'avant il devait être brisé par sa tristesse.

La broyeuse m'a dévorée et de mille pièces je suis devenu une richesse
Une pierre taillée telle un diamant gravé de sagesses et de prouesses
Retournant la violence à mon égare en force pour réveiller l'enfant.

J'ai levé mes bras tels des mâts contre la tempête prenant le vent de vitesse,
Et j'ai levé les pieds vers un nouvel élan pour chercher ma vie et mes promesses,
Brisant le dogme des enfers m'étouffant de son égocentrique fatigue.

J'ai été broyé par la vie et par ma dépression,
J'ai broyé ma dépression et repris toute vie,
Je brise l'impossible et brise ses conditions,
Je brise les routes voguant vers mon infini.

Derrière Mister Hadès j'ai vu le plumage des oiseaux et leurs messages
J'ai trouvé le véritable amour et aussi l'enfant et son sourire sans age.

Peut-être n'aurai t-il dût jamais passer la porte,
Celle là ouverte sur la vie et les promesses
Si on l'avait prévenu que tout dehors dévore
Qu'avant il devrait être brisé par son Hadès,

Mais tout ça, il le savait déjà, il est rentré fier,
Fier des combats qu'il allait accomplir,
Fier de ses rencontres et de ses richesses,
Fier de marcher à coté de moi, l'homme d'aujourd'hui.


F.Giret 17/03/2014

C'est rare que ça m'arrive, mais quand j'ai écris la fin de ce texte j'ai pleuré d'émotion.