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Les Cannibales
Encore cent morts dans le journal
Ça en serait presque devenu banal
D’apprendre que là -bas on mitraille
Tous ces civils comme du bétail.
Y a quelque chose de pas normal
Dans tous ces yeux qui se régalent
De voir la haine dont est capable
Une simple armée de pauvres diables.
Encore mille bombes que l’on largue
Lors d’une frappe chirurgicale
Mais qui tout à coup par mégarde
Tombent sur le toit d’une p’tite étable.
Y a quelque chose de regrettable
Quant au progrès dont on se targue
Quand ce monde est tellement bancal
Que même notre cœur se lézarde.
Si personne n’arrête la bataille
Ça va devenir une vraie pagaille
Ça va bientôt être infernal
S’il faut qu’personne ne s’intercale.
Y a quelque chose qui nous tenaille
Dans nos p’tites vies bien confortables
Entre la maison et le travail
On est passif c’est pas croyable.
Encore un million sur la table
Pour acheter l’arme la plus brutale
D’une entreprise irréprochable
Qui a partout des succursales.
Y a vraiment quelque chose d’exécrable
Voire peut-être même d’immorale
De ne pas juger responsables
Les actionnaires au capital.
Encore un milliard qu’on engage
Pour établir une paix durable
Juste le temps de quelques forages
Afin d’extraire c’qui est rentable.
Y a quelque chose de haïssable
À rester quelqu’un d’cordial
Même en s’mettant la tête dans l’sable
On n’ignore pas ce qu’on avale.
Encore cent morts dans le journal
Ça va bientôt n’être qu’un détail
Juste après le prochain scandale
Juste après la prochaine médaille.
Y a quelque chose d’inacceptable
De la part gouvernementale
Il faut voir comme on nous parle
Avec un sourire bien aimable.
Si on n’avance rien qu’en zigzag
Faudra plusieurs planètes semblables
Ou bien l’humain ne s’ra qu’une blague
Que se raconteront deux érables.
Y a quelque chose de pitoyable
Alors même que le monde s’aggrave
De voir le tas de consommables
Dont en permanence on nous gave.
Finis les morts dans le journal
On préfère un tout autre vocable
Tous les lecteurs trouvaient ça sale
Et ça devenait défavorable.
Finis les morts dans le journal
Puis c'était même plus dénombrable
Maintenant on nous parle d’étoiles;
Y a quelque chose de déplorable.
Finis les morts dans le journal
Il n’fallait pas se sentir coupable
Pour une nouvelle route commerciale
Contre quelques gouttes d’eau potable.
Finis les morts dans le journal
Mais j’aime croire que je m’accable
Pour une lutte raisonnable;
J’voudrai pas devenir cannibale.
À découvrir ici: http://youtu.be/z0_pU1Nu_gw
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si c pas gay chuis mort..
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Tu t'es levé ce matin en te disant que tu serai bête aujourd'hui ou quoi ?
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j'aime bcp ton texte
"On n'ignore pas ce qu'on avale" j'aime bcp
on n'ignore rien, et on contine, droit dans le mur!
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Waow waow waow ! Un texte bien revendicateur que je trouve travaillé ! Pas mal la consonance qui reste la même tout au long du texte !
Et mention à ce paragraphe que je trouve bien top :
Si on n’avance rien qu’en zigzag
Faudra plusieurs planètes semblables
Ou bien l’humain ne s’ra qu’une blague
Que se raconteront deux érables.
Merci pour ce moment !
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J'aime bien ton texte (rythme et fond), bravo!
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le fond entièrement d'accord
le rythme, j'adhère moins mais si ça plait à la majorité, je m'incline....
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En fait en le relisant je trouve que le rythme (que je trouve intrinsèquement bon) est peut-être un peu trop répétitif, vu la longueur du texte. Ce qui ne m'avait dans un premier temps pas marqué car c'est un de mes gros défauts ; )
Ce qui confère un côté peut être trop répétitif (au surplus accentué par la sonorité commune à tous les vers), car en le lisant à voix haute ça finit par ronronner, non?
J'aurais donc peut-être fait une ou deux cassures.... Mais peut-être aussi que je me trompe complètement ; )
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En réalité, c'est une chanson pas de refrain à la base. Mais comme je ne suis pas très doué en musique, c'est créé sur 4 accords répétés en boucle. Ma mère me dit souvent qu'il y a trois textes dans ce texte...Je crois que c'est elle qui a bien raison. C'était un moment de ma vie où j'avais beaucoup de choses à dire sur les cannibales...
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Je crois bien que ta mère a raison ! "la guerre à l'autre bout du monde !", "l'écologie" et "les médias" !
Il y a quelques passages où ça coince un peu ! Comme dirait mma "trop de sons, tue le son !"
Et comme dirait Vincent, on sent un peu trop le "travail", la recherche des mots ! Du coup le "comment tu le dis" prend le pas sur "ce que tu veux dire" !! Je sais pas si je suis très clair !
Un texte adolescent quoi !!!!
Mais j'adhère totalement au fond !
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J'aime l'analyse...un texte adolescent...voire même d'adulescent...j'ai écrit ce texte dans les 3 mois qui ont précédés la naissance de mon fils aîné. C'est comme si, sur le coup, j'avais besoin de lui témoigner de tout ce qui n'allait pas dans ce monde. C'est donc en plein ce que tu dis un texte adolescent...ou de fin d'adulescence et de début de l'âge adulte. C'était il y a trois ans et je n'ai pas retouché ce texte depuis...ni même réécris quelque chose d'aussi revendicateur. Au passage, je comprends très bien le :
'' "trop de sons, tue le son !"
Et comme dirait Vincent, on sent un peu trop le "travail", la recherche des mots ! Du coup le "comment tu le dis" prend le pas sur "ce que tu veux dire" ''
C'est d'ailleurs le reproche principal de beaucoup de mes textes... mais on est comme l'on naît...
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un autre sur le même thème que j'avais écris avant:
Sans bon sens
J’ai échangé mes illusions d’enfance
Contre les tumultes de l’impertinence
Et moyennant rabais j’ai une licence
Pour ne respecter aucune convenance.
J’ai trop longtemps les yeux fermés
Afin d’un instant encore oublier
Tout ce monde trop consommé
Cette Terre en train d’être gaspillée.
Maintenant je parle de cataclysme humain
D’un animal voulant s’approprier
Tout ce qui lui tombe sous les mains
Sans jamais s’en rassasier.
J’ai revendu à la concurrence
Ce qui me restait d’indifférence
Et depuis un peu par prévoyance
Je prône la désobéissance.
Car après tout si on devait
Comme ça vous me comprenez
Émettre un jugement sur les faits
Et actions de notre modernité
Que pourrions-nous discerner?
L’un ou l’autre qui veut dominer.
Des massacres assermentés.
En toute honnêteté.
Peut-être trouvez-vous ça sans conséquences.
Après tout qu’importe les affres de l’existence
Tant qu’c’est la société qui avance.
Peut-être ne voyez-vous que mon arrogance
À dire que la bombe nucléaire
Rends le pouvoir vaniteux.
À dire que le fanatisme est prospère
Dans ces temps tumultueux.
Je vous l’dis la morale est judiciaire
Et son contrôle est politique
La gloire n’est plus que financière
Dans ce monde économique
J’ai acheté grâce à quelques manigances
Tout un manque de décence
Pour exprimer la souffrance
Derrière la violence.
Et pourtant j’ai une grande frayeur au cœur
Malgré mon air gazouilleur
Pourquoi des êtres meurent
Tués par des fusils mitrailleurs
Dont nos pays furent pourvoyeurs?
Et comment ces libres marchands de l’horreur
Peuvent ensuite courtiser des électeurs
En s’présentant comme des bienfaiteurs?
C’est sûr je dois frôler la démence
À force d’insistance
Mais mon cœur crie à la résistance
Avec tant de virulence.
Assez de ces grandes nations prospères
Calculant pour quelle valeur
On peut exploiter la misère
À coup d’armées de promoteurs.
Je ne suis pas une lumière
À peine suis-je un travailleur
Cependant j’aimerai être fier
De ce monde soit disant le meilleur.
J’ai échangé mes illusions d’enfance
Pour un rêve qui frise l’inconvenance
Et depuis je prie pour plus de tolérance
Oui je prie pour une égalité des chances
Je prie même si je n’ai aucune croyance
J’espère qu’en rien je ne vous offense
Car je crois en la transcendance
Des prières faites avec insistance.
Je demande chaque jour en silence
A chaque dieu son indulgence
Pour nos vies d’insouciance
Et ce monde qui tourne sans bon sens.
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je ne sais pas s'il est plus adolescent celui là (j'ai une âme d'enfant, lol) mais j'aime bcp la dernière strophe
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Celui là est un peu moins construit mais du coup plus sincère !!!
On y sent encore "l'adulescense" (j'adopte le mot !) ! Le passage de l'anarchie à une conscience plus constructive ! Un éveil sur le monde, un regard plus clairvoyant ! Pas encore la volonté de tout changer avec des idées !!! (Mais ça vient ! Lol !) .
Et même dans la construction ça hésite encore entre le formel et le non-formel ! ça donne un piment à ton texte ! Une tendresse qui nous renvoie à notre jeunesse !
Manque encore la ponctuation qui oblige parfois à relire pour bien suivre !
Merci pour ce coup de jeune !
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Je vais faire un effort pour la ponctuation mais depuis ces 18 dernières années de poésie, c'est ma bête noire... Je ne sais plus comment placer mes points, mes virgules, mes points-virgules... J'en mettais trop, j'ai tout enlevé, j'en remets un peu... Bref, comme le sel en cuisine...
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