Forum Grand Corps Malade et slam

Ils peuvent bien se moquer, dire qu’ils sont les déchets,
D’une société pourrissante, ou chaque jour déchantent,
Les espoirs d’humains, qui ne croient de leur lendemain
Qu’une fuite épuisante, dans des labyrinthes enfumés.

Ils peuvent aussi gerber, sur les idées d’un slam rageur
Aux rimes émancipées, marécage de l’inconscient,
Où finissent affligées les âmes des derniers artilleurs,
Quelle importance, vivre est une forme d’épuisement.

Ils peuvent voir, le ciel strié d’incandescentes lueurs apocryphes
Quand l’aube se pare d’immondices, que tout est périmé
Avec comme évidence, des morts écrasés sur le périph
Et des visages ravagés de larmes, de destinées pulvérisées.

Personne n’est dupe, même pas la propagande de l’inutile,
La foi a déserté les chapelles ardentes pour d’autres autels,
Sans néons, mais avec des tags aux messages érectiles,
Jouir est une priorité de l’instant, avec ou sans dentelle.

Personne ne résistera, même pas les charlatans du marketing
Le commerce à pactisé sans se soucier de savoir si l’argent
Sera l’éternel gagnant, si le pouvoir et son brushing,
Finira dans un bain de sang, dans un déclin rougeoyant.

Personne ne vivra assez, même pas les Dieux du Panthéon
Ni les déesses, égéries obsolètes de fin de règne, de conquêtes.
Le big-bang rejouera sa partition, dictera sa conclusion.
Et les étoiles danseront un ballet, pas question que l’on s’inquiète.

Ils peuvent nous couper l’herbe sous le pied, quelle conséquence,
Tant que les cris auront notre crédit, la vie notre appétit,
Personne ne sera à l’abri de tenter avec confiance, sa chance.
Rien n’est écrit, même si des signes sont les prémices d’une autre vie.