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Appelles moi Kounta Kinté ou même Shaka Zoulou
Fils de Gambie, de Namibie, d’Afrique de partout
La terre de mes ancêtres, je la foulerais un jour
Et toi avec tes armes, ton Dieu, tu l’as mis à genou
Tu as fais de ses enfants des fantômes sans patrie
Des êtres à la recherche d’un continent, d’une vie
Perdus, sans repères, sans parents, sans amis
Tu nous as déplacés comme du bétail soumis
Pendant tous ces voyages de souffrance et d’errance
Tu violais nos femmes, parfois même notre enfance
Tu égorgeais nos fils pour des mots de défiance
Dans tes cales on mourrait face à ton ignorance
A tes yeux nous n’étions qu’une viande avariée
Des morceaux de chaire noire que tu pouvais jeter
Dans les eaux d’une mer, une mer déchaînée
Dans tes nombreuses galères nous avons succombés
Drapés d’oripeaux, pour seule arme notre foi
Tu nous marquais au fer, nous on criait d’effroi
Mais toi, toi tu ne voulais pas croire à notre désarroi
Tu ne voyais que nous, ton argent et tes droits
J’ai enterré des femmes et aussi des enfants
J’ai embrassé la terre, j’ai baigné dans mon sang
J’ai servi à des maîtres, j’ai servi en rampant
Des chaînes à mes poignets, des chaînes de 400 ans
Il y’a longtemps ce griot me raconte son passé
Que nos pères et nos mères nous ont abandonnés
Que leurs fautes un beau jour seront peut être expiées
Qu’il ne faut jamais, non jamais, mentir à son passé
N’oublie pas parmi nous, ces traites et ces fous
Des hommes qui portaient la mort autour de leur cou
Qui portaient de l’or quand nous plantions des clous
Raconte au monde inculte, rapporte leur ce tabou
Coupables sont nos pères, nos rois, finalement
Coupables d’avoir cédé à l’odeur de l’argent
Coupables des mêmes erreurs reproduites à présent
Coupables de l’esclavage moderne, revenu brutalement
Des marchands d’âmes hideux asservissant leurs frères
Mutilants les esprits naissants, marquant de leurs fers
Une jeunesse sans futur mais aussi sans repères
Moi je voudrais être leur guide avant tout leur grand frère
Je suis fils d’esclave, fier, je le sais maintenant
Je suis fils d’esclave, et je me bats tout le temps
Je me bats pour que plus jamais un enfant
Ne soit un esclave, un esclave vivant
Et j’pense à celui qui à le même sang que moi
Et qui me clame tout haut, que lui est fils de roi
Mais ton roi à toi a du sang dans ses draps
Et si tu peux dormir, moi tu vois, je n’ peux pas
Je suis fils d’esclave, je le suis et le resterais
Mais en moi ne vois pas un roi, j’ai beaucoup trop pleuré
SmOoZ
Dernière modification par smooz (08-11-2007 15:38:17)
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très poignant...je ne sais que dire d'autre
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Je suis fils d’esclave, je le suis et le resterais
Mais en moi ne vois pas un roi, j’ai beaucoup trop pleuré
et je te rejoins....
Trop de claques tu m'a laissé la en une journée. ce texte est très fort. ta plume est incroyable. MErci
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Smooz ....... Tu t'exprime avec force, courage et détermination, et je ne vois àaucun moment de soif aveugle de vengeance, d'appel àla violence gratuite. Tes mots sont comme les faits que tu donnes, justes et puissants. Le sujet m'interpelle particulièrement, il ma fait penser à" La ligne Holworth" de Greame Alwright .....
TOUS LES HOMMES NAISSENT LIBRES ET EGAUX .......
merci Smooz
Vincent V
c'est un texte si vrai et qui montre bien les realités des choses a cette triste periode de l'histoire
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Smooz, un fond et une forme sincère pour une blessure qui reste ouverte ...
Que de perles enfouies dans les profondeurs ...
Vincent V
En effet Vincent, et meric à toi d'avoir replongé si profond pour en extraire ce trésor. Très beau texte en effet...
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