Forum Grand Corps Malade et slam

Alors, ça y'est Leucétios, t'écris des chansons?
T'as pas le matos, oublie mon garçon...
Tu te crois poète, que t'as trouvé une muse:
"-S'il te plaît arrête, tu crois pas que t'abuses?"
Le jour où les écrivains manqueront de rimes en "a",
Y t'feront appel, tu leur pass'ras l'pastaga;
"-Vas-y réponds-moi quelq'chose, entre dans la danse,
J'pari qu'tu va défendre une cause, un sujet sans importance!"

Tu ne mérites pas que je fouille trop loin dans ma cervelle:
Tu dépeins des sujets andouilles, pas des aquarelles...
Des textes dans lesquels ne se retrouve pas chacun,
Tu voulais un conseil, mon petit, en voilà un:
"-Oublie ta haine, ton dépit, le monde est mortel mais plein de vie!"
Et c'est dans les yeux de la vérité que se cachent les songes
Qui de nos rêves sont moitié pensée et envie,
De notre "moi" intérieur, dans nos espoirs ils plongent.

"-Houlàlà, cette phrase, y'a qu'toi qui l'a compris,
Et arrête, pauvre nase, de m'appeler "petit",
Ton esprit s'enflamme, t'as la grosse tête, le melon!"
Et "chacun" et "un", y'a pas de rime plus con;
J'te méprise, philosophe à deux balles,
J'te sniffe comme une prise, je m'installe
Dans tes oreilles, j'trime à t'dire qu'si t'es un
Mongolien, j'suis Gengis Khan, le boss des Huns.

Force m'est de constater qu'on s'y croit tous les deux,
Et que l'on ferait mieux d'essayer un peu
De déclamer trois ou quatre vers ensembles,
De faire en sorte que not' paire de plumes tremble
Sur la même page, s'alliant jusqu'au soir
Et pleurant sans être sage, invectivant le désespoir.

Ok, ça roule, on écrit entre potes,
Grave les paroles, j'y mettrais mes notes,
"-Et avant qu'toutes nos idées soit mortes,
Laissons-les tracer, comme des fusées elles sortent,
A destination des cerveaux, c'est pas pour des prunes,
Et si c'est pour personne, ce sera pour la Lune..."