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J’me présente, j’m’appelle John et j’suis condamné à la peine capitale,
Une coïncidence, on m’soupçonne, directement sur la chaise, voilà ce qu’en a décidé l’tribunal,
Pourtant j’ai rien à me reprocher, j’veux vous expliquer avant que la sentence ne se fasse sentir,
Écoutez-moi s’il vous plaît, j’ai deux petites filles à la maison que j’voudrai voir grandir,
Pour dire vrai, c’est que j’me trouvais au mauvais endroit au mauvais moment,
Promis juré, c’est la vérité, j’veux la paix, le droit, et un sourire sur le visage de ma maman,
Bien sur j’ai des remords qui me remémorent ces péchés que j’ai pu commettre,
Mais rien qui ne mérite la mort, la morgue, ou autres procès qui aurait du me compromettre,
J’suis un humain à qui l’on va faire endurer des souffrances inhumaines,
Un homme bien qui va payer au nom de la démence et de la haine,
Alors oui, je regrette d’être ce que je suis car on me traite comme un vulgaire animal,
Je n’ai pas commis de crime, et j’suis condamné à la peine maximale,
J’vais vous retracer les faits de cette journée qui a causé mon arrestation,
Le soleil venait de se lever, je flânais dans la forêt comme chaque matin, sans exception,
C’est là que je suis tombé nez à nez avec les corps des deux fillettes,
C’était affreux, elles étaient recouvertes de sang avec les jambes entrouvertes,
Alors j’ai hurlé, en me demandant comment c’était possible de commettre un tel acte de barbarie,
Grosse erreur de ma part, tant vos collègues m’ont pris pour l’assassin de ces deux petites filles,
Pourtant, aucune preuve ne mettait en doute mon implication dans cette affaire,
Juste une coïncidence, une couleur, des pensées et des aprioris à parfaire,
Et du jour au lendemain, j’dois tirer une croix sur tous mes projets de vie,
Pour côtoyer la cellule, le froid, les serials killer et une petite souris,
Cette dernière a redonné des couleurs vertueuses aux derniers jours de mon existence,
Elle constitue les ultimes beaux moments de ma ligne de vie qui dévie dans les bas-fonds de cette salle d’audience.
J’me présente, j’m’appelle John Coffée et je sais que mon intervention ne modifiera pas ce procès qui causera ma perte,
Mais au-moins, j’me serai exprimé et délivré de toutes ces pensées que je n’pouvais laisser muette,
Là , j’me sens mieux, je n’ai même plus peur de la mort, mon dernier moment est arrivé,
Mes dernières condoléances à la famille des petites princesses, j’vous promets de les embrasser,
Ca y est j’ai fini, voilà l’apologie de ce malheureux procès qui mènera irrémédiablement à ma perte,
J’me souviendrai toujours de ce couloir de la mort au sol vert qui a constitué en fait, ma ligne verte.
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ton texte m'a fait repenser a celui que j'avais écris il y a 5/6ans
je me permet comme réponse au tien de le poster
Dans le couloir de la mort
Ou l’attente ressemble à un port
Quand le départ est fixé, a jamais
Pour un voyage avec un seul, aller
Le prisonnier veille, fait quelques pas
Sa marche est solitaire, son cœur s’accélère
Oppressé, il lui semble manquer d’air
Ce n’était pas pour aujourd’hui, l’au-delÃ
Il ferme les yeux sur des bruits familiers
Le silence ici n’est pas son allié
Aucune chance de s’isoler des cris
Qui ne sont pas une symphonie
Tout est millimétré, si bien huilé
Les heures s’écoulent dans une normalité
Espérer, il peut rêver, mais la justice
À déjà décidé de son sort, point d’armistice
Au-dehors sûrement, on ose y croire
Petite flamme qui scintille via le parloir
Quand les mots sont devenus superflus
Et que les années passées n’ont rien résolu
Exécution a cinq heures, un matin d’été
Le soleil ne réchauffera plus ses os rouillés
D’une immobilité engendrée, par la détention
Le prisonnier s’en est allé, triste conclusion
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Je le trouve génial, nouga !
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Manigance, te voilà de retour avec un texte intéressant, faisant référence à un très bon film. Avec les techniques modernes, il est inadmissible qu'il y ait encore des innocents qui subissent la peine de mort. C'est une des raisons de supprimer celle-ci partout, que chacun devrait comprendre.
Le texte de Nouga, même s'il ne parle pas d'innocence, est poignant lui aussi.
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C'est un plaisir de te voir de nouveau ici, Manigance, j'espère que tu vas bien.
La ligne verte, quel livre et quel film!!
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Je n'ai pas lu le livre mais le film m'a beaucoup marquée
Bravo à vous 2
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Vos textes sont très prenants...
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Merci beaucoup à vous ! Content d'être de retour
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