Forum Grand Corps Malade et slam

Mon enfance je la vois en Normandie, à Cabourg.
Mon enfance je la vois avec mon papy, à déambuler de carrefour en carrefour.

Papy t'as été mon précurseur de certaines découvertes, à sentir de bonnes odeurs quand on prenait ce chemin qui mène en bord de mer.

Papy, quand mamie me prenait la tete,
tu me disais, assieds toi on va boire un verre ou au pire on allait trier les haricots verts, vu mon age on faisait abstraction sur la bière...

Puis quand les vacances arrivaient à leur fin, on reprenait le train-train quotidien, le nez plongé dans les bouquins, enfin plutot toi, rien ne me motiver gamin.

Un regard et les automatismes venaient, pas besoin d'etre bavard, mon soupir te suffisait.

Malgré ta maladie, tu me poussais à etre quelqu'un de bien.
T'y avais mis toutes tes tripes pour que j'arrete d'etre ce vaurien galérien qui ne faisait rien de ses mains.

Onze ans c'est long et tellement beau,
quand j'y songe t'étais encore plus fort qu'un conquérant qui part en bateau.

Les meilleurs partent toujours en premier, c'est pas qu'une simple citation.
Le malheur me dépasse un peu plus chaque jour, c'est ce que je veux éteindre depuis mes plus tendres reves de petit garcon.

Te parler de ma passion, de mon premier amour qui est dans le fond de ma pensée mais pas que, elle est encore dans les environs et ça je voudrais tant t'en parler.

Te parler de la réussite que tu m'as offerte, j'étais plus qu'un fils et toi plus qu'un père.

Si cet amour devrai ce définir, t'étais mon repère.

Mon enfance je l'a vois dans la ville, en Normandie, à Tunis, à faire mes singeries puérils, à Noel à me manger quelques huitres pendant que j'enfilais mon nouveau sweet.

Mais mon enfance s'est bâtie, avec toi papy, avec ce timbre de voix que j'oublie aujourd'hui, mais qui me bercera les prochaines nuits.

Puis si des doutes subsistent, que la déprime s'invite, que de ne plus voir ton sourire m'attriste un peu plus aujourd'hui que la veille.

Je prendrai le temps d'observer cette étoile qui brille au dessus de ma tete.


(Ces onze années dont je parle, paragraphe sept, sont celles où il s'est battu contre son cancer)

Dernière modification par Pil's (02-12-2015 07:35:53)